Lutte contre la violence à l’égard des femmes: Belmehdi : «La violence contre les femmes est rejetée par la loi religieuse et par la morale»

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Dr Youcef Belmehdi,  a appelé  hier  à activer les mécanismes de réconciliation et le conseil au sein des mosquées afin de lutter contre la violence à l’égard des femmes et de préserver la cohésion familiale.

À l’occasion d’une journée d’étude organisée à Alger en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) en Algérie sous le thème «protection contre la violence faite aux femmes et aux filles», il annonce le lancement prochain d’un programme de formation destiné aux imam et aux guides religieuses dans ce domaine, ainsi que la distribution d’un document officiel à diffuser dans toutes les mosquées de l’Algérie, exhortant à adopter la réconciliation selon la méthode du Coran. Dr Youcef Belmehdi,  a appelé  hier  à activer les mécanismes de réconciliation et le conseil au sein des mosquées afin de lutter contre la violence à l’égard des femmes et de préserver la cohésion familiale. Par ailleurs, Belmehdi insiste sur le rôle des mosquées, notamment celles dotées de comités de réconciliation, pour soulager les souffrances et les douleurs des familles algériennes en intervenant dans le règlement des conflits familiaux. Le ministre souligne la nécessité de protéger la famille à travers le discours de l’imam et les comités de fatwa, qui peuvent traiter certains problèmes en entrant directement en contact avec les familles concernées, soulignant que les recommandations finales issues des discussions de ladite rencontre seront adoptées comme document officiel à diffuser dans toutes les mosquées de l’Algérie. Dans ce sillage, le ministre insiste sur la nécessité de prendre toutes les mesures appropriées pour sensibiliser, promouvoir la réconciliation, le conseil et l’orientation, face à un phénomène qui, selon lui, «n’appartient ni à nos mœurs, ni à notre religion qui a honoré la femme et lui a garanti tous ses droits bien avant l’apparition des lois humaines, ni aux valeurs de notre noble Prophète, qui n’a cessé de recommander la protection et le respect de la femme». Il appelle ainsi à suivre l’exemple du Prophète Mohamed QSSSL et à appliquer sa recommandation lors du Sermon de l’Adieu qui insista sur le bon traitement de la femme. Expliquant les raisons de l’augmentation de ce phénomène de violence faite aux femmes, le ministre précise que ce mal s’est aggravé en raison de la propagation de la consommation de drogues dans la société algérienne, devenue désormais une cible privilégiée pour la consommation de ces substances toxiques et hallucinogènes, qui attaquent et détruisent l’esprit. Il insiste sur l’importance de l’orientation et de la sensibilisation pour éloigner les citoyens de ces poisons qui altèrent la raison et poussent leurs consommateurs à commettre tous les crimes. «La violence sous toutes ses formes, notamment celle exercée contre les femmes et les filles, est rejetée par la Charia, réprouvée par l’éthique et étrangère aux valeurs de notre société algérienne. L’Islam a honoré la femme et fait de la douceur et du bon traitement le socle de la relation familiale et sociale» mentionne le ministre soulignant l’urgence d’un effort collectif face aux mutations sociales actuelles, car «l’atteinte à la famille et à l’esprit humain constitue une menace directe contre la sécurité et la stabilité de la société».

Il salue le rôle pivot des mosquées, des imams et des conseillères religieuses, appelés à diffuser un discours fondé sur «la sagesse, la bonne exhortation et la parole bienveillante» en suivant l’exemple du Prophète dont le comportement incarnait la clémence.

Dans un discours de circonstance, la représentante résidente de l’UNFPA en Algérie, Mme Faïza Ben Driss, salue quant à elle «le partenariat stratégique exemplaire» noué avec le ministère, qu’elle décrit comme «un modèle de synergie entre la référence religieuse et les efforts nationaux et internationaux pour la dignité de la femme». Elle insiste sur l’importance cruciale de lutter contre les violences numériques, qui ciblent de plus en plus les jeunes filles à travers les écrans, soulignant que «le discours religieux modéré, fondé sur la miséricorde, est un levier puissant pour éradiquer le harcèlement, l’extorsion et la haine en ligne». S’adressant spécifiquement aux conseillères religieuses, elle salue leur rôle dans la création «d’espaces de confiance» où les femmes peuvent exprimer leurs souffrances, renforcer leur estime d’elles-mêmes et apprendre à protéger leur vie privée numérique. Selon elle, cette rencontre traite d’une des causes les plus nobles des droits de l’Homme, et l’une des plus étroitement liées à la famille et à la société et son organisation «témoigne de l’importance majeure que l’Algérie accorde à cette question, en impliquant les leaders religieux et leurs institutions dans cet effort national». «Votre rôle dans ce domaine est irremplaçable. Le discours qui touche la conscience profonde, est capable de changer des conceptions enracinées et d’orienter le comportement social vers le respect de la femme en tant qu’être doté de tous les droits, ainsi que de combattre toutes les formes de violence, y compris celles qui se propagent aujourd’hui à travers les écrans et les plateformes de réseaux sociaux» a-déclare Mme Ben Driss. Ajoutant «le Fonds (UNFPA) croit fermement en votre capacité à diffuser la connaissance juste, à déconstruire les stéréotypes nuisibles qui alimentent la violence, et à contribuer au renforcement du cadre juridique et institutionnel qui constitue désormais une référence au niveau national». L’oratrice confirme que cette rencontre constitue une nouvelle étape sur la voie d’une coopération fructueuse entre le ministère des Affaires religieuses et des Wakf et l’UNFPA, visant à bâtir une société plus sûre et plus juste, qui protège la dignité des femmes et des filles et leur garantit de vivre dans la dignité. Mme Ben Driss insiste sur le rôle crucial que peuvent jouer les mosquées dans la réduction de ce phénomène, compte tenu de la puissance du prêche, qui s’adresse directement à la conscience collective. Le prêche possède la capacité de remettre en cause des croyances ancrées et d’orienter les comportements sociaux vers le respect des femmes et de leurs droits, ainsi que vers le rejet de la violence sous toutes ses formes y compris celles qui se propagent aujourd’hui via les réseaux sociaux, dont 58 % des victimes dans le monde sont des jeunes âgés de 14 à 16 ans. À l’issue du débat, une feuille de route est esquissée, visant à généraliser les bonnes pratiques à travers tout le territoire algérien, avec un accent particulier sur la formation continue des cadres religieux et l’intégration des outils numériques responsables dans les campagnes de sensibilisation.

Houda.H /Ag

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