Le Premier ministre, Sifi Ghrieb, a réaffirmé, depuis Tunis, le grand intérêt que porte le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au développement des relations entre l’Algérie et la Tunisie, et la forte volonté qui l’anime de poursuivre le travail avec son homologue, le Président Kaïs Saïed, afin de promouvoir le partenariat bilatéral vers davantage d’intégration stratégique.
« J’ai eu l’honneur aujourd’hui, à l’entame de ma visite en République tunisienne, pays frère, d’être reçu par le Président Kaïs Saïed à qui j’ai transmis les salutations de son frère, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Je lui ai également réitéré, de manière particulière, le grand intérêt que porte le président de la République au développement des relations bilatérales », a déclaré M. Ghrieb au terme de l’audience que lui a accordée le Président Kaïs Saïed, dans le cadre de la visite officielle qu’il effectue en Tunisie, à l’occasion de la tenue de la 23e session de la Grande Commission mixte algéro-tunisienne de coopération.Il a également mis en avant « la forte volonté » du président de la République de « poursuivre le travail avec son homologue tunisien, afin de promouvoir le partenariat entre les deux pays vers davantage d’intégration stratégique et de développement solidaire et intégré, conformément à l’approche adoptée lors de la visite d’Etat effectuée par le président de la République en Tunisie en décembre 2021 ».Le Premier ministre a souligné que le Président Kaïs Saïed lui avait exprimé « l’estime particulière qu’il voue à son frère, le Président Abdelmadjid Tebboune, ainsi que sa détermination à poursuivre le travail avec lui en vue de promouvoir le partenariat entre les deux pays ».A ce propos, M. Sifi Ghrieb a indiqué avoir écouté « avec une grande attention les analyses pertinentes de son Excellence le Président Kaïs Saïed sur les moyens de renforcer la coopération entre les deux pays et de mobiliser toutes les capacités offertes afin de hisser le partenariat vers les plus hauts niveaux ».Il a, en outre, fait savoir que cette audience avait permis d’examiner l’état d’avancement des préparatifs en cours pour la tenue, demain, de la Grande Commission mixte algéro-tunisienne, et de souligner la nécessité de saisir l’occasion de sa réunion pour « renforcer les cadres juridiques et institutionnels de la coopération entre les deux pays et créer les conditions favorables au développement de leur partenariat, au service des intérêts communs des deux pays et en réponse aux aspirations des deux peuples frères ».Les entretiens ont porté aussi sur « les perspectives et les opportunités prometteuses pour renforcer les échanges commerciaux et les investissements bilatéraux », qui seront au cœur du Forum économique algéro-tunisien qui se tient ce soir, avec la participation d’un grand nombre d’opérateurs économiques des deux pays, a-t-il dit.La tenue de ce forum réaffirme, selon lui, « les immenses potentialités du partenariat économique et son rôle dans le renforcement du développement dans les deux pays et la réalisation du bien-être pour nos deux peuples frères ».M. Ghrieb a souligné que le forum sera « une étape importante pour bâtir un partenariat intégré, porté par des institutions, des compétences et des efforts conjoints algériens et tunisiens, et pour œuvrer côte à côte en faveur d’un avenir prometteur pour nos deux peuples et nos deux pays frères et voisins ».Cette rencontre a également constitué, ajoute le Premier ministre, « une occasion de réaffirmer la convergence des vues entre les deux pays concernant les diverses questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment la question palestinienne et les moyens de soutenir le peuple palestinien frère, afin de recouvrer ses droits légitimes, à travers l’établissement de son Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale ». Il a également été question, a-t-il indiqué, de la situation dans la région, notamment en Libye, et des « moyens de contribuer à relancer le processus de règlement politique dans ce pays voisin et frère ».
En parallèle, le Forum économique algéro-tunisien s’est tenu, sous la coprésidence du Premier ministre, Sifi Ghrieb et de la cheffe du gouvernement tunisien, Mme Sarra Zaafrani.
A cette occasion, la cheffe du gouvernement tunisien a souligné la volonté de son pays de renforcer ses relations économiques avec l’Algérie et de leur insuffler une nouvelle dynamique, en concrétisation de la vision commune des présidents des deux pays. Elle a évoqué l’état des relations fraternelles entre la Tunisie et l’Algérie, estimant que ces liens et l’histoire partagée entre les deux peuples frères « constituent un moteur et une base solide pour établir de nouveaux partenariats fondés sur l’intérêt mutuel, au service des deux peuples et en réponse à leurs aspirations ». Relevant la poursuite des efforts en vue de « renforcer les relations économiques bilatérales et de leur impulser une nouvelle dynamique », Mme Zaafrani a réaffirmé « l’engagement de l’Etat tunisien, sous les orientations du président Kaïs Saïed, à continuer de soutenir toutes les initiatives économiques conjointes et à ériger la coopération économique entre la Tunisie et l’Algérie en modèle régional ».Elle a, dans ce cadre, insisté sur la nécessité de soutenir les partenariats entre les petites et moyennes entreprises tunisiennes et algériennes, au regard de « leur impact direct sur la création de valeur ajoutée et l’amélioration de la compétitivité des produits locaux », ajoutant que la coopération industrielle constitue « l’un des axes du partenariat stratégique entre les deux pays ».Concernant le développement des zones industrielles frontalières, en accueillant des projets communs dans les industries de transformation, les énergies renouvelables et les matériaux de construction, Mme Zaafrani a affirmé que cette question « revêt une dimension stratégique, d’autant plus que ces zones représentent des espaces capables de devenir de véritables catalyseurs de la complémentarité régionale et des centres d’attraction d’investissements et d’emplois, à même de renforcer l’intégration économique entre l’Algérie et la Tunisie ».La responsable tunisienne a exprimé sa conviction que l’avenir des relations économiques entre les deux pays ne se limite pas uniquement aux deux marchés tunisien et algérien, mais s’étend vers le grand espace africain, ce qui constitue « un choix qui demeure tributaire de la conjugaison des efforts des deux pays et de la réalisation de leur complémentarité économique, en vue de s’orienter ensemble vers les marchés africains prometteurs ». Elle a salué, à ce titre, « le rôle de premier plan de l’Algérie et sa place centrale dans le soutien au processus d’intégration économique continentale », notamment à travers son accueil, avec un franc succès, de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine .Pour sa part, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a évoqué les domaines de coopération disponibles avec les partenaires tunisiens, notamment dans le secteur industriel, soulignant la nécessité de coordonner les efforts pour renforcer les intérêts communs, en explorant de nouvelles opportunités de coopération. Parmi les secteurs industriels pouvant constituer un axe de partenariat stratégique entre les deux parties, M. Moula a cité l’industrie textile où la Tunisie dispose d’une grande expérience, soulignant la possibilité de l’exploiter dans le cadre de la coopération bilatérale avec l’Algérie.A ce propos, il a proposé la création d’un groupe industriel commun spécialisé dans l’industrie textile, lequel permettra de renforcer la production des deux pays, tout en ciblant de nouveaux marchés, permettant ainsi la création d’une force industrielle régionale dans ce domaine capable d’être compétitive dans les espaces européens et africains.Concernant la coopération dans le domaine de l’industrie automobile, le président du CREA a appelé à la mise en place d’un système de partenariat pour faciliter les contacts entre les constructeurs et les sous-entrepreneurs des deux pays.S’agissant du secteur du tourisme, M. Moula a affirmé que l’échange d’expériences en la matière est à même d’aboutir à « un partenariat stratégique au service des intérêts de l’Algérie et de la Tunisie ». Il a également estimé que « la capacité de réussir ensemble est désormais une réalité qui peut être renforcée », insistant, à ce titre, sur « l’importance de mutualiser les expertises pour surmonter les défis posés ».C’est là l’objectif fixé par le CREA avec la partie tunisienne, à travers « l’inscription du développement économique commun au cœur de la feuille de route bilatérale », a poursuivi M. Moula, relevant que les nouvelles démarches adoptées par les deux parties « contribueront, à coup sûr, à relancer et à renouveler un partenariat efficace et dynamique, et à réaliser davantage d’acquis économiques prometteurs pour les deux pays frères ». Pour sa part, le président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, Samir Majoul a mis en avant l’importance de ce forum, qui offre « de réelles opportunités de partenariat au service des intérêts des deux pays ».Il a également souligné l’importance de poursuivre la coordination pour « identifier davantage de domaines de coopération et les promouvoir en vue de la création de partenariats et de jumelages entre les différents projets économiques, conformément à une feuille de route servant les deux pays ».A ce propos, il a salué « la dynamique ascendante que connaît la cadence de coopération entre les deux parties, ce qui confirme la possibilité de la porter à des niveaux supérieurs, étant l’un des principaux objectifs escomptés par le Forum économique conjoint ».
T. Benslimane






