Un lien entre Alzheimer et l’odorat détecté

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La maladie d’Alzheimer est un problème de santé mondial croissant, touchant environ 35 millions de personnes dans le monde. Les prévisions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indiquent que le nombre de malades devrait presque doubler tous les 20 ans, atteignant plus de 80 millions de cas en 2040.

La démence, en général, est la septième cause de décès et l’une des principales causes d’invalidité et de dépendance chez les personnes âgées dans le monde. Un chiffre impressionnant qui continue de grimper au fil des années. De plus, elle affecte au moins le double de personnes, puisqu’elle touche également les proches et les aidants. Provenant d’une dégénérescence résultant en perte de mémoire, troubles cognitifs et moteurs, cette maladie s’installe peu à peu chez les patients. Si des symptômes bien identifiables peuvent directement alarmer l’entourage, il est possible que l’on passe à côté de certains. Et l’un d’entre eux serait fortement méconnu. Il concerne le nez et se développerait dans les premiers temps de la maladie d’Alzheimer. C’est une étude réalisée par le Centre allemand des maladies neurodégénératives et l’Université Louis-et-Maximilien de Munich qui l’a mis en lumière. Publiée dans la revue Nature Communications, elle explique pourquoi ce symptôme apparaîtrait. Cette recherche a consisté à analyser des souris avec un groupe sain et un groupe atteint d’Alzheimer. À partir de là, les scientifiques se sont concentrés sur une zone bien particulière du tronc cérébral. Il s’agit de la région du locus coeruleus. C’est elle qui rend possible la régulation de neurotransmetteurs importants dans le cerveau. Ils se sont intéressés à la façon dont cette région fonctionnait en lien avec le bulbe olfactif permettant de sentir les odeurs. Le groupe des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer a révélé une dégénérescence de fibres nerveuses vitales dans la région du locus coeruleus. Cela, avant que la maladie ne progresse et n’apparaisse dans le cerveau. En même temps, les chercheurs ont constaté une baisse de l’odorat des sujets. Pour tenter de voir s’il y avait un lien entre les deux chez l’homme, les scientifiques ont étudié des cadavres de patients atteints d’Alzheimer. Ils ont alors trouvé les mêmes signes dans le bulbe olfactif. Mais cela aussi été remarqué grâce à des examens d’imagerie chez des patients vivants eux aussi malades.

Le mécanisme derrière ce symptôme d’Alzheimer

“Les problèmes d’odorat dans la maladie d’Alzheimer et l’endommagement des nerfs associés sont discutés depuis quelque temps”, a expliqué Joachim Herms co-auteur de l’étude. Malgré tout,  jusqu’ici, les liens entre le symptôme et la maladie n’étaient pas clairs. Cette recherche ouvre donc une porte pour expliquer ce qu’il se passe chez les patients. Et les chercheurs ont déjà une idée sur le mécanisme qui se met en place et résulte en une perte de l’odorat. C’est lors des premiers temps d’Alzheimer que le problème se déroulerait au niveau du bulbe olfactif. C’est le mouvement d’un acide aminé baptisé phosphatidylsérine qui serait responsable. Présent dans la membrane d’un nerf, il se dirigerait vers l’extérieur de celle-ci. Cela enverrait un signal de destruction de connexions neuronales. “Dans notre situation, on suppose que le changement de composition de la membrane est déclenché par une hyperactivité des neurones affectés par Alzheimer”, explique Lars Paeger, autre membre de l’étude. C’est-à-dire que “ces neurones montrent une activité électrique anormale.” Cette étude apparaît donc comme un véritable espoir pour la recherche.

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