Interview exclusive du professeur Abderrahmane Mebtoul au magazine international New African Londres: Les perspectives des relations Algérie-Europe – Algérie-France – Algérie-Afrique

0
57

Q 1.-Vous venez de recevoir, en tant qu’expert international, une invitation pour participer à un colloque  en France le  17Janvier organisé par l’association France Algérie (présidée par Arnaud Montebourg) en partenariat avec Res Publica (de Jean-Pierre Chevènement). Parlez nous un peu de cette initiative. Que représente-t-elle pour les relations algéro-françaises  dans le contexte actuel et quel seront en résumé les axes de votre intervention ?

R :  Dans le cadre  des relations apaisées  entre l’Algérie et la France , loin de tout esprit de domination , sur la base d’un partenariat gagnant- gagnant, l’histoire ayant  tissé entre la France et l’Algérie des liens humains, culturels et économiques d’une densité unique   avec une importante diaspora   dynamique  qui peut être un vecteur puissant de rapprochement au profit des deux nations,    et aujourd’hui, face aux mutations du monde et aux défis communs, s’agissant  de mettre en lumière les atouts de cette relation et les perspectives qu’elle ouvre.     sera organisé par  l’association France Algérie à Paris par  Mr  Arnaud Montebourg ancien ministre   et en partenariat avec la fondation Res Publica dont le président est Mr le professeur et ancien ministre Jean Pierre Chevènement    regroupant d’importantes personnalités  algériennes et françaises  dont la chambre de commerce algéro- française le sur le thème  « Demain ,la France  et l’Algérie  »  autour de deux tables rondes – Les aouts à partager  et     les acteurs de la coopération économique  Dans  le prolongement de  mes interventions internationales, je considère que  cette relation apaisée garantira la stabilité tant économique que sécuritaire  de la région méditerranéenne  et africaine , dont l’Algérie est un acteur majeur, le devoir de mémoire entre la France et l’Algérie devant être pris en compte , en laissant le soin aux  historiens des deux pays d’en dresser le bilan,   mais devant surtout avec les prochains bouleversements mondiaux  de préparer l’avenir.  Ayant été invité , à titre personnel en tant qu’expert international, par le président de l’association France -Algérie, Mr Arnaud Montebourg, j’ai répondu favorablement où j’interviendrai sur Les axes de la coopération économique algéro-européenne avec une place centrale   dans le domaine énergétique.. La récente libération de l’écrivain Boualem Sansal décidé par le président de la république  et certainement des visites d’importantes personnalités françaises en Algérie  dont celle du   ministre de l’Intérieur français Laurent Nuñez dans un entretien au Parisien publié le 1ᵉʳ novembre»,2025 a précisé je le cite «  le ministre de l’Intérieur algérien m’a récemment écrit pour m’inviter », plaidant   «  pour une relation apaisée, mais exigeante » avec Alger, avec qui le canal est totalement coupé aujourd’hui », critiquant   la politique du bras de fer de son prédécesseur à qui a provoqué l’arrêt total de la coopération sécuritaire entre les deux pays, précisant  que «  ceux  qui font croire aux Français que le. En plus des relations économiques, il convient de mentionner les relations sécuritaires ainsi que la forte présence de la diaspora algérienne en France, ce qui rend les relations plus sensibles et complexes et peut servir  de pont  pour le développement entre nos deux pays.. Il s’agit de privilégier  le dialogue productif, afin d’éviter toute déstabilisation régionale qui aurait des conséquences dévastatrices sur tout l’espace euro-méditerranéen et africain, dont l’espace sahélien, appelé à connaître un profond bouleversement et dont l’Algérie  est un acteur stratégique de stabilisation grâce aux importants efforts de l’ANP et  de  toutes nos forces de sécurité .,

Q2.-L’Algérie a eu à signer des accords avec l’Union Européenne : Quel bilan pourrait-on faire ?

Le président de la république a souvent insisté  de revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE),  en fonction d’une vision souveraine et d’une approche «gagnant-gagnant» en tenant compte de l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois. Selon l’UE il faut inclure les importations européennes de pétrole et de gaz et dans ce cas le déséquilibre commercial est en défaveur de l’Europe et , bien que des efforts aient été faits, d’importantes réformes structurelles sont nécessaires pour rendre l’économie algérienne compétitive, qu’il n’est pas question de modifier l’accord cadre l’UE ayant signé des accords avec de nombreux pays, l’Algérie ne pouvant faire exception  Aussi l’Europe n’est pas contre une révision de certains articles de l’Accord mais souhaiterait la création d’un cadre juridique stable et transparent, propice à l’investissement, ainsi que la réduction des subventions, la modernisation du secteur financier, la levée des entraves au secteur privé, le développement du potentiel des partenariats public-privé qui font partie des réformes structurelles nécessaires qui doivent encore être menées. L’Europe se félicite de l’assouplissement introduit récemment par les autorités algériennes de la règle 51/49, pour cent au moins pour les secteurs non-stratégiques, encore qu’il faille définir avec exactitude ce qui est stratégique et ce qui ne l’est pas » Sur le plan géostratégique, pour l’Europe l’Algérie est un acteur déterminant de la stabilité régionale et de l’approvisionnement en énergie et dans le cadre de l’arbitrage  . de Bruxelles annoncé le 16 juillet 2O25  il s’agit de trouver une solution mutuellement acceptable ,  l’Accord reconnaissant  à l’Algérie un droit de prendre des mesures de protection, dont l’article 24 qui lui donne  le droit de prendre des mesures de sauvegarde, en arrêtant l’importation d’une catégorie de produits si elle porte préjudice à la production nationale, mesures qui doivent  être renégociés pour rendre son champ d’application plus efficace et avantageux. Pour l’Algérie, l’objectif de cet accord est de « densifier » cette coopération, dont la démarche d’évaluation réclamée ne vise nullement à remettre en cause le cadre global de l’’Accord, mais, bien au contraire, à l’utiliser pleinement dans le sens d’une interprétation positive de ses dispositions permettant un rééquilibrage des liens de coopération et que seules des négociations constructives permettraient de relancer la coopération entre l’Algérie et l’UE dans le but de mettre les relations économiques au centre de cette coopération, de donner à cet accord toute son importance et d’utiliser tout son énorme potentiel dans ses trois composantes: politique, économique et humaine.

Q3.-Comment dynamiser l’Afrique  espace naturel de l’Algérie?

Il faut replacer cela dans le contexte général où  ’Afrique est l’objet de toutes les convoitises comme en témoignent les différentes rencontres mondiales -USA-Afrique- Europe –Afrique – Russie Afrique – Chine Afrique – Inde Afrique – Japon Afrique – Turquie Afrique et bien d’autres rencontres . La concurrence est vivace alors que l’intégration intra africaine selon la Cnuced , variant selon les années entre 2O22/2O25 varie entre 15/17%, les échanges commerciaux de la majorité des pays africains se faisant soit avec l’Occident pour des raisons historiques, plus récemment avec la Chine, et des pays émergents et pour l’armement avec la Russie ; L’Algérie entend être un acteur important en direction de de continent . Ainsi  selon le rapport final d’Afreximbank ,la foire intra africaine IATF tenue à Alger du 4 au 10 septembre 2025 a généré 48,3 milliards de dollars de transactions, comprenant 11,4 milliards de dollars de contrats signés par l’Algérie. Cependant, l’on doit d’abord distinguer, d’une part, investissement et commerce et d’autre part distinguer contrat applicable immédiatement et lettres d’intention qui n’engagent nullement le contractant. .D’une manière générale, selon la Banque la mise en œuvre des mesures de la ZLECAf permettrait de réorganiser les marchés et les économies de la région et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l’industrie manufacturière et des ressources naturelles par la création d’un marché commun de biens et de services qui renforcera la complémentarité économique du continent, stimulera le commerce intra-africain, augmentera les revenus de l’Afrique et permettra à des millions d’Africains de sortir de l’extrême pauvreté.

Q4.-Vous avez été dans un passé récent, l’un des rares à avoir prédit la dépréciation importante et subite (tendance continue depuis)  du dinar par rapport aux devises étrangères.   Vous vous êtes également intéressé à l’écart qu’il y a entre les taux de change officiel et parallèle : quel enseignement tirez vous ?

L’écart avec le marché parallèle en novembre 2025 d’environ 8O%, s’orientant vers 300 dinars un euro favorisant les actions spéculatives par les subventions généralisées et non ciblées et ce grâce aux réserves de change qui tiennent la cotation officielle du dinar    à plus de 70%. Pour le  montant de la sphère informelle circulant hors banques selon la Banque d’Algérie, la  circulation fiduciaire hors banques a affiché un taux de croissance de 8,6 % en 2023 contre 10,1 % en 2022, passant ainsi de 7 392,81 milliards de dinars à fin décembre 2022 à 8 030,76 milliards de dinars à fin décembre 2023 .Ces indicateurs expliquent en grande partie l’écart entre le cours  officiel et celui du marché parallèle qui en novembre 2025 est d’environ 80% dont je recense les principales raisons Quels sont les principales raisons  de cet écart ?  Premièrement : le faible de production et de productive, les surcoûts des projets influent indirectement sur la cotation du dinar, y compris les surfacturations des projets en devises et en dinars algériens. Les hydrocarbures  irriguent directement et indirectement  via la dépense publique  à environ 7O% le PIB  et donc la majorité des secteurs économiques publics et privés dont le taux d’intégration ne dépasse 15% en 2024 ; Les exportations hors hydrocarbures( source BM et rapport banque d’Algérie) , à ne pas  confondre avec l’accroissement  de 4% en 2024 dans le PIB sont passées de 6,9 milliards de dollars en 2022, à 5,01 en 2023 et à 4,6O en 2O24 et les IDE constitués en majorité du secteur des hydrocarbures  , loin des potentialités ont été en 2024 selon la CNUED pour l’Algérie que de 1,4 milliards de dollars 16eme position en Afrique. Deuxièmement : la baisse des transferts avec les décès des retraités à l’étranger, cette baisse de l’offre de devises ayant été contrebalancée par les fortunes acquises régulièrement ou irrégulièrement par la communauté algérienne localement et à l’étranger qui font transiter irrégulièrement ou régulièrement des devises en Algérie  Troisièmement : existant une loi universelle applicable à tout pays, tout accroissement  du déficit budgétaire entraîne forcément un accroissement du processus inflationniste, mais compressé artificiellement en Algérie  par les importants transferts sociaux généralisables et non ciblés, Quatrièmement : les opérations d’importation de voitures neuves et d’occasion de moins de trois ans par les résidents algériens et la  récente mesure  d’intégration des auto entrepreneurs dits «  casbah »qui doivent s’autofinancer sur le marché parallèle du fait  que les  bureaux de change qui devaient être opérationnels en 2023 ne sont pas opérationnels. Cinquièmement : la demande provient de simples citoyens qui voyagent : touristes, ceux qui se soignent à l’étranger et les hadjis du fait de la faiblesse de l’allocation devises dérisoire d’environ 100 euros, par le passé , l’allocation devises  de 75O euros par personne adulte et par an  qui devaient occasionner une sortie de devises  selon le ministre des finances  entre 3 et 4 milliards d’euros ayant eu un impact limité bien qu’ ayant servi de tampon pour une baisse plus importante  Sixièmement : face aux pénuries l’amplification du commerce dit du «cabas» que l’on ne combat pas par des mesures administratives car satisfaisant une demande du fait des pénuries accentuant la sphère informelle. Septièmement :  les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent, elles aussi, aux devises du marché noir étant importateurs de services exportant des devises au lieu d’en importer comme le voudrait la logique touristique. Huitièmement : pour se prémunir contre l’inflation, et donc la détérioration du dinar algérien les ménages et certains opérateurs privés placent leur capital-argent dans l’immobilier, achètent des biens durables à forte demande comme les pièces détachées, facilement stockables, l’achat d’or ou de devises fortes. Neuvièmement :le manque de confiance vis à vis de l’avenir, l’anticipation d’une dévaluation rampante du dinar, a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales, dont le taux d’intérêt des banques qui devraient le relever de plusieurs points, s’ils veulent éviter comme par le passé, l’assainissement via la rente des hydrocarbures.  L’intégration de la  sphère informelle doit tenir compte de la morphologie de la société et donc de son anthropologie culturelle. Cr lorsqu’un Etat émet des lois qui ne correspondent pas  à la réalité de la société, celle ci émet ses propres lois qui lui permet de fonctionner, beaucoup plus solides car reposant sur la CONFIANCE sans laquelle aucun développement ne peut se réaliser, les mesures administratives autoritaires produisant toujours  des effets pervers

Q5.-Quels impacts sur le niveau  réserves de change  le recours au financement extérieur  et le financement  non  conventionnel  pour 2026 ?

Lors du débat  devant les députés, présentant le PLF 2026,  le ministre des finances  a reconnu que la  situation socio- économique actuelle nécessitera   à  la fois un endettement extérieur ciblé  et le recours au financement non conventionnel ( planche à billets). De 2000 à 2025, nous avons l’évolution suivante des réserves de change :– 2000 : 11,5 milliards de dollars – 2001 : 17,9 milliards de dollars – 2002 : 23,1 milliards de dollars – 2003 : 32,9 milliards de dollar – 2004 : 43,1 milliards de dollars – 2005 : 56,2 milliards de dollars – 2010 : 162,2 milliards de dollars – 2011 : 175,6 milliards de dollars – 2012 : 190,6 milliards de dollars – 2013 : 194,0 milliards de dollars – 2014 : 178,9 milliards de dollars.

– 2015 : 144,1 milliards de dollars – 2016 : 114,1 milliards de dollars – 2017 : 97,33 milliards de dollars – 2018 : 79,88 milliards de dollars – 2019 : 62 milliards de dollars – 2020 : 44,2 milliards de dollars – 2021 : 47 milliards de dollars – 2022 : 61 milliards de dollars – 2023 : 70 milliards de dollars. Selon le FMI Pour fin 2024,les réserves de change sont  estimées hors or, à  67,80 milliards de dollars, selon le FMI .  Pour 2025,   Global Firepower Index 2025 ,  l’Algérie figurant  en deuxième place en Afrique, avec  81 milliards de dollars, sans mentionner la structure  soit , dollars euros, livre sterling ou autres monnaies fortes, ce montant incluant   les réserves d’or de 173,56 tonnes  , les droits de tirages spéciaux déposés au niveau du FMI . Le cours d’un kilogramme d’or en dollars américains étant  d’environ  130 617,01 dollars .  soit au cours moyen de l‘année 2025, donnant une valeur   22,67 milliards de dollars et à  ce montant, il faut ajouter environ 5 milliards de dollars de DTS déposés par l’Algérie au FMI comme le font la majorité des pays ,  et 1,5 milliards de dollars déposés au niveau de la banque des Brics+ soit un total  de 24,67 milliards de dollars. IL reste  au niveau de la Banque d’Algérie pour effectuer des transactions immédiates, toujours selon cette institution, montant à confirmer par la Banque d’Algérie seule source officielle.  56,33 milliards de dollars fin 2025.. Aussi, le  niveau  des réserves de change  entre 2026/2030 sera fonction à la fois du niveau des importations, en rappelant que le taux d’intégration tant des entreprise publiques que privées  en 2025 est de 15%, 85% des matières  premières et équipements étant importés en déviés,  donc de la densification du tissu industriel ,  des recettes de Sonatrach et  des exportations hors hydrocarbures Les exportations de Sonatrach  principal pourvoyeur de devises  ont été de 60 milliards de dollars  en 2022, 50 en 2023, 45  et si  l’on s’en tient  aux données récentes  du ministère  des hydrocarbures de 31 milliards de dollars pour les neuf premiers mois de 2025 de 31 milliards de dollars , selon le même rythme  seraient fin 2025 entre 41/42 milliards de dollars. L’important  déficit budgétaire montre une monétisation progressive du déficit avec le recours à la planche à billets source d’inflation en cas de rigidité de l’offre  C’est que la  théorie keynésienne de relance de la demande globale (consommation et investissement)  globale par le déficit budgétaire s’appliquant à une économie productive(sous-utilisation des capacités), contrairement  à ce qu’annoncent certains experts induisant en erreur le pouvoir,  , ne s’applique pas  à l’Algérie souffrant d’un déficit d’offre  comme le montre l’importance de la rente des hydrocarbures brut et semi brut  qui irrigue  directement et indirectement toute l’économie  et le niveau faible des exportations hors hydrocarbures non inclus  les dérivées d’hydrocarbures. Comme conséquence de ces tensions budgétaires et de la baisse des réserves de change , le ministre des finances annonce  le recours à l’endettement extérieur, mais de manière très ciblée, pour financer les grands projets d’investissement, l’objectif étant  de diversifier les sources de financement et de maintenir une dette soutenable qui sera exclusivement destinée à l’investissement, les modalités d’application de cet endettement étant  fixées en conseil des ministres. Deuxième solution,  .avec  des  charges de la dette qui ont augmenté de  102.5%  avec une dette intérieure est estimée à près de 18000 milliards de dinars, soit 138 milliards de dollars ,  incluant  le financement du déficit budgétaire, une dette non conventionnelle et des crédits pour des entreprises publiques comme Sonelgaz, le  ministre des finances a reconnu en novembre 2025 implicitement  devant les députés,  le recours au financement non conventionnel  qui consiste à permettre à l’Etat de pouvoir utiliser les ressources de la Banque d’Algérie pour couvrir des obligations du trésor ,c’est-à-dire le recours à la planche à billets. mesure, destinée à une période de transition  permettant  de combler le  déficit tout en espérant éviter une dérive inflationniste.

Q6-Vous avez déjà souligné  l’intérêt d’une planification que l’Algérie a déjà expérimenté dans les années 1970 alors que l’orientation était plutôt socialisante.  Aujourd’hui vous être favorable à l’économie de marché dont vous avez été  le fondateur en 1992 en créant l’association algérienne de développement d l’économie de marché ADEM.

Il existe un théorème universel en sciences politiques : 2O% d’action bien ciblées ont un impact de 8O% sur la société ; par contre 8O% d’actions mal ciblées que l’on voile par de l’activisme ont un impact seulement que de 2O% et de faite de vision stratégique avec des coûts financiers   Les actions sectorielles doivent se mouler au sein d ‘une fonction, objectif stratégique devant différencier pour paraphraser les militaires tactiques et stratégie devant tracer un registre d’engagements pour le court terme et le moyen terme. Cela . nécessite de profondes réformes qui seront douloureuses, mais déterminantes, dépassant de loin les enjeux internes de pouvoir pour s’inscrire de plain- pied dans le plan géostratégique des puissances de ce monde.. Ainsi, le plan de relance s’inscrivant dans le cadre d’’une planification stratégique datée, doit définir clairement les objectifs -court, moyen et long terme. Car un pays qui veut se développer doit préparer les choix qui permettent d’en saisir les conséquences basées sur des études précises qui doivent indiquer: -comment se pose le problème,-quelles sont les contraintes externes (engagements internationaux de l’Algérie); -quels sont les contraintes socio-économiques, financières et techniques internes; -quels sont les choix techniquement possibles et les ensembles de choix cohérents et quelles sont les conséquences probables de ces choix, -quelles méthodes de travail choisir qui permettent de déterminer les paramètres (moyen termes) et les variables (court terme) dont dépend un système complexe. Après avoir décomposé la difficulté en éléments simples, il convient d’apporter des réponses opérationnelles, loin des théories abstraites, réalisations physiques et plan de financement sur chacun des éléments : -Quoi?-Qui?- Où – Quand?- Comment?- Combien et Pourquoi?  La structure de l’action en faveur des réformes est globalement formée de cinq segments qui fondent le processus opérationnel de mise en œuvre :l’administration qui constitue la cheville ouvrière par son importance stratégique ; la société civile /syndicats, collant à la réalité et non appendices de l’administration ; les citoyens dans leur diversité ; les partis politiques et les opérateurs publics et privés. Dès lors se pose quatre questions : premièrement : -peut-on parler de stratégie économique sans tenir compte des mutations tant internes que de l’économie mondiale ; deuxièmement, -peut-on continuer à perfuser des entreprises publiques qui ont coûté à la collectivité nationale selon les données officielles du Premier ministère plus de 250 milliards de dollars durant ces trente dernières années (source APS janvier 2021) pour arriver à la case départ ; troisièmement les politiques socio-économiques s’adapteront –elles à ce nouveau monde dynamique en perpétuel mouvement, n’existant pas de modèle statique, ou vivront – ils toujours sur des schémas mécaniques dépassés des années 1970 /1980 conduisant le pays à l’impasse ; quatrièmement, la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures, n’implique t-elle pas , pas une lutte contre le terrorisme bureaucratique afin de libérer les énergies créatrice devant remplacer les relations de clientèles et le régionalisme, afin de redonner sa place aux compétences réelles. La vision néfaste du bureaucrate est de gérer par voie administrative, souvent autoritaire sans consultations et lors qu’il y a un problème est de créer des commissions et de pondre de nouveaux textes juridiques ,dont des circulaires, décrets, lois ect ….déconnectés de la société. C’est que, le XXIe siècle sera dominé par l’émergence de réseaux décentralisés, qui remplaceront les relations personnalisées d’Etat à Etat dans le domaine des relations internationale avec le développement de l’intelligence artificielle ) qui révolutionne tout le système mondial

Q7.-Quelle perspectives pour l’Algérie face aux nouveaux enjeux géostratégiques?

L’Algérie a toutes les potentialités pour devenir  un pays pivot . Face à un monde turbulent et instable et à des besoins sociaux internes croissants, doit  se libérer de  la forte dépendance  des hydrocarbures dont les  prix volatils  échappent à la décision interne. Aussi, le   défi principal de l’Algérie pour asseoir une économie diversifiée et attirer les IDE créateur de valeur ajoutée implique une vision stratégique s’orientant vers une économie de marché concurrentielle mais à finalité sociale , la cohésion sociale en symbiose avec une réelle décentralisation pour impliquer les citoyens , pour moi étant  le cœur du développement,  donc aller vers de profondes réformes structurelles dans le cadre  d’une planification stratégique  La réussite du développement de l’Algérie 2025/203O ,afin d’éviter les tensions sociales et sécuritaires, existant un lien dialectique entre sécurité et développement, partant d’un bilan objectif, doit s’attaquer aux fondamentaux du blocage et trouver des réponses réelles qui répondent en priorité aux aspirations de la population algérienne en lui redonnant la confiance. En s’adaptant tant aux mutations internes qu’aux nouvelles mutations mondiales, grâce au renouveau de la gouvernance, et la valorisation du savoir, l’Algérie forte de ses importantes potentialités, peut devenir un pays pivot et être facteur de stabilité de la région méditerranéenne et africaine. L’enjeu du développement de l’Algérie dépasse le cadre national car toute déstabilisation de l’Algérie, comme je le soulignais à l’American Herald Tribune (USA 2O18 ) , aurait des répercussions géostratégiques sur toute la région. Mais avant tout, l’Algérie sera ce que les Algériennes et les Algériens voudront qu’elle soit.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici