Dans une allocution prononcée en son nom par le Premier ministre, Sifi Ghrieb, à l’ouverture des travaux du sommet du G20 qui se tient à Johannesburg (Afrique du Sud), le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a réitéré son appel pour un traitement urgent du fardeau de la dette pesant sur les pays en développement et les plus pauvres, à travers l’adoption d’une approche prévoyant l’effacement partiel de cette dette ou sa conversion en investissements directs et rentables.
Il s’est félicité des priorités et les thèmes proposées lors des séances reflétant une grande compréhension et prise de conscience des défis complexes auxquels le monde est confronté aujourd’hui sur les plans politique et économique, et qui influent fortement sur la cohésion mondiale si elles ne sont pas prises en charge de manière sérieuse, collective et rapide. Concernant les priorités inscrites à l’ordre du jour de notre réunion, « permettez-moi d’évoquer les points suivants : l’Algérie renouvelle son appel à un traitement urgent de la question de l’alourdissement de la dette et de ses services pesant sur les pays en développement et les plus pauvres, à travers l’adoption d’une approche prévoyant l’effacement partiel de la dette ou sa conversion en investissements directs et rentables dans ces pays, tout en tenant compte de la nécessité de corriger les complexités techniques liées à l’évaluation des risques à travers des réformes profondes permettant de trouver une issue pour les pays accablés par le fardeau des dettes souveraines », a ajouté le président de la République.
Il a également affirmé que l’Algérie « joint sa voix à celles des pays appelant à la réforme des organisations financières internationales dans une approche de gouvernance économique et financière judicieuse par la révision des mécanismes de prise de décision de manière à garantir une représentation juste, équitable et transparente des pays en développement et du continent africain au sein des instances dirigeantes de ces institutions ».
Le chef de l’Etat a précisé à cette occasion que l’Algérie, qui « n’a cessé de plaider pour la mobilisation des financements internationaux et le rassemblement des ressources pour soutenir les efforts mondiaux permettant aux pays en développement et aux pays les plus pauvres d’accéder aux moyens et technologies de transition vers l’utilisation des énergies vertes, appelle depuis cette tribune à la mise en place de partenariats bilatéraux internationaux dans ce domaine ».
Il a souligné l’appui de l’Algérie à « toutes les initiatives visant à augmenter le volume des financements destinés à la prévention des risques majeurs et à la réponse rapide aux catastrophes » et appelle à exhorter les institutions financières et les banques internationales à envisager un mécanisme de financement qui pourrait être activé si l’un des pays le demande. Et de poursuivre que « le monde a été témoin, pendant près de deux années consécutives, de crimes abominables perpétrés à l’encontre du peuple palestinien sans défense et constaté l’ampleur des destructions engendrées par cette guerre barbare », ce qui nous conduit, a-t-il ajouté, « à exprimer notre espoir que les pays du G20 prennent l’initiative de lancer une mobilisation générale en vue de construire un avenir meilleur pour le peuple palestinien ».
Le président Tebboune a, par la même occasion, affirmé l’engagement de l’Algérie annoncer son adhésion à toute démarche qui pourrait être entreprise à cet effet ».
Dans le domaine des énergies renouvelables, l’Algérie « n’a eu de cesse de plaider pour la mobilisation des financements internationaux et le rassemblement des ressources pour soutenir les efforts mondiaux visant à permettre aux pays en développement et aux pays les plus pauvres d’accéder aux moyens et aux technologies aidant à la transition vers l’utilisation de l’énergie verte », a déclaré le président de la République, appelant, à ce propos, à « la concrétisation de partenariats bilatéraux et internationaux entre les pays membres du G20 et les pays partenaires ayant pour objet la transition énergétique, car ensemble, nous pouvons réaliser un bond historique dans ce domaine ».
Il a également souligné l’appui de l’Algérie à « toutes les initiatives visant à augmenter le volume des financements destinés à la prévention des risques majeurs et à la réponse rapide aux catastrophes ». « L’expérience nous a appris qu’aucun pays au monde n’est à l’abri de l’éventualité d’une catastrophe sur son territoire, ce qui nécessite une réponse nationale et internationale rapide pour prendre en charge les victimes », a poursuivi le président de la République, soulignant que « les institutions financières et les banques internationales sont appelées à réfléchir à un mécanisme de financement spécial pour la réponse rapide aux catastrophes, lequel serait activé si l’un des pays affectés en faisait la demande ».
Le président de la République a indiqué que l’Algérie « accueille très favorablement l’adhésion de l’UA au G20 en tant que membre », exprimant sa confiance dans le fait que cette adhésion « contribuera à la défense des intérêts du continent africain dans les forums internationaux et permettra au monde et aux pays les plus avancés de prendre connaissance de la vision de l’Afrique concernant les questions économiques internationales, notamment celles relatives au financement du développement, à l’accès aux marchés mondiaux et aux transferts technologiques ».
Il a estimé que « le partenariat gagnant-gagnant entre les deux parties, à savoir l’Afrique et le G20, trouvera sa place naturelle au sein de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui revêt pour les pays africains une importance particulière pour le développement de l’intégration et de la coopération régionales et la promotion d’une croissance inclusive et durable du continent ».
Il a appelé également à conjuguer les efforts pour faire face aux défis politiques et économiques qui menacent l’homogénéité mondiale, par des idées innovantes et des initiatives ciblées et inclusives. « La pauvreté, le chômage, l’inégalité, les disparités en matière de développement et de richesse dans plusieurs pays, notamment dans le continent africain, ainsi que les crises chroniques dues aux changements climatiques, à la pénurie d’énergie et les questions liées à la sécurité alimentaire et aux niveaux inédits d’endettement chez les pays à faible revenu, ce sont des questions dignes d’intérêt, étant des dangers qui menacent la communauté internationale et nous obligé à poursuivre la réflexion autour d’actions et d’initiatives internationales axées sur la solidarité, afin d’aboutir à des résultats concrets qui répondent aux aspirations de nos peuples, notamment ceux des pays les plus pauvres qui sollicitent notre aide », précise la président de la République.
« En dépit des efforts consentis et des résultats atteints grâce au travail acharné et assidu des Nations unies, le chemin est encore long pour réaliser les objectifs du développement que les peuples du monde aspirent, notamment les pauvres et les moins développés », a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat a rappelé qu’à cinq ans de 2030, « le délai fixé par les Nations unies pour la réalisation des objectifs du développement durable (ODD), ces derniers demeurent dans l’ensemble lointains, sachant que seulement 12% des ODD sont en cours de réalisation, tandis que la moitié est confrontée à d’énormes difficultés et nécessite une plus grande mobilisation pour son exécution ».
T. Benslimane






