Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a indiqué, hier, que l’Algérie est parvenue, lors des négociations sur le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant le « Plan de paix pour Ghaza », à y introduire un amendement « d’une extrême importance », visant à « permettre au peuple palestinien d’établir son Etat indépendant et souverain ».
Lors d’une conférence de presse qu’il a animée au siège du ministère, M. Attaf a précisé que l’Algérie « est parvenue durant les négociations à introduire un amendement d’une extrême importance à cette résolution, un amendement qui stipule que l’objectif final de cette résolution est de réunir les conditions favorables pour ouvrir la perspective d’une solution politique au conflit israélo-palestinien et permettre au peuple palestinien d’établir son Etat indépendant et souverain ».
« La résolution adoptée ne porte absolument pas atteinte aux fondements d’une solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien, telle qu’approuvée par la communauté internationale et conformément aux résolutions pertinentes de la légalité internationale », a précisé le ministre.
La résolution adoptée rappelle également « toutes les résolutions antérieures du Conseil de sécurité relatives à la question palestinienne, lesquelles constituent la doctrine onusienne pour permettre au peuple palestinien d’accéder à ses droits légitimes et légaux, à travers la fin de l’occupation de ses territoires, la concrétisation de son projet national et l’établissement de son Etat indépendant et souverain », a-t-il soutenu.
Récemment, lors d’une session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Organisation de coopération islamique (OCI), M. Attaf avait souligné l’importance de faire progresser la position collective face aux défis existentiels et aux évolutions dangereuses de la cause palestinienne.
Il a relevé les graves menaces qui pèsent sur la cause palestinienne en particulier et sur la région du Moyen-Orient en général et qui « nous obligent, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale, à adopter une nouvelle perspective pour anticiper l’issue de la situation et faire face aux dangers qui en découlent ».
Il a ajouté qu’il s’agit d’une « responsabilité absolue imposée par la situation actuelle », mais aussi « un devoir collectif d’une précision et d’une sensibilité inégalées.».
L’Algérie, par la voix de son représentant permanent auprès des Nations unies, Amar Bendjama, avait appelé à des sanctions à l’entité sioniste qui mène une sauvage agression contre la bande de Ghaza et vient d’annoncer un plan pour réoccuper Ghaza-ville.
M. Bendjama avait tenu tout particulièrement à attirer l’attention sur le fait que l’entité sioniste ne respectait pas le droit international et « se moquait » du Conseil de sécurité.
Elle agit avec « brutalité, cruauté et barbarie » à l’égard des Palestiniens. Elle orchestre leurs massacres par tous les moyens en employant, comme instruments, la famine, la soif, les armes et l’humiliation, a-t-il signalé.
Amar Bendjama a fait remarquer, néanmoins, que « toutes les voix se sont élevées » face au génocide en cours dans l’enclave palestinienne. Il évoquera, à ce propos, l’enquête menée par la Cour internationale de Justice concernant « le crime plausible de génocide par la puissance occupante », rappelant aussi que la Cour pénale internationale a lancé des mandats d’arrêt contre les auteurs de crimes de guerre parmi les responsables sionistes.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, hier, l’engagement de l’Algérie à poursuivre son rôle de partenaire actif et responsable dans les efforts internationaux en faveur du développement durable et de l’édification d’un monde plus juste, plus solidaire et plus humain.
Dans une intervention lue en son nom par le président du Conseil de la nation, Azouz Nasri, lors des travaux du 2e sommet mondial pour le développement social, qui se tient à Doha, au Qatar, le président de la République a indiqué que l’Algérie « poursuivra son rôle de partenaire actif et responsable dans les efforts internationaux en faveur du développement durable, de l’édification d’un monde plus juste, plus solidaire et plus humain, dans le cadre du respect de la souveraineté nationale, et du renforcement de la coopération internationale basée sur le respect mutuel ».
Il a estimé que ce sommet se tient dans un « contexte international délicat », qui impose à tout un chacun de « renforcer la coopération dans l’élaboration des politiques visant à consacrer la justice sociale et à préserver la dignité humaine », soulignant que « c’est dans cette optique que la Constitution algérienne a consacré le principe d’égalité entre tous les citoyens et a garanti l’insertion des catégories vulnérables et des personnes à besoins spécifiques, à travers des institutions actives en charge de la société civile, de la jeunesse, des aspects socio-économique et environnemental, et des droits de l’Homme.
Le chef de l’Etat a précisé que l’Algérie entendait, par sa participation à ce sommet, « mettre en avant son approche en matière de développement social ». Une approche, a-t-il dit, « fondée sur une vision nationale qui a fait de la justice sociale, de la protection des catégories vulnérables et du renforcement de l’inclusion, des socles essentiels de ses politiques publiques, en cohérence avec les engagements de la Déclaration de Copenhague (1995) et les Objectifs de développement durable (ODD) ». Et d’ajouter, à ce titre, que l’Algérie a « accordé une attention particulière à l’amélioration des conditions de vie, à la lutte contre la pauvreté et au renforcement du pouvoir d’achat, en augmentant le salaire national minimum garanti (SNMG), en instituant l’allocation chômage au profit des jeunes primo-demandeurs d’emploi, en révisant les salaires et les pensions, en exonérant d’impôt les faibles revenus, en étendant l’allocation de solidarité aux catégories vulnérables et aux personnes en situation de handicap, et en assurant aux personnes âgées la gratuité des soins et des transports, tout en leur consacrant une Journée nationale, le 27 avril de chaque année ».
Dans le souci d’atteindre une couverture sociale universelle, « l’Algérie a généralisé la protection sanitaire aux étudiants, aux chômeurs et aux malades chroniques, tout en garantissant la gratuité des soins au sein des établissements publics et la prise en charge, par la sécurité sociale, des frais médicaux dans le secteur privé », a fait savoir le président de la République.
L’Algérie a également lancé, en 2020, « un plan de développement des zones d’ombre, visant à les désenclaver et à réaliser la justice sociale, à travers l’amélioration des services de base, en plus de vastes programmes de logement social et rural, avec l’éradication de plus de 45.000 logements précaires », a poursuivi le président de la République.
En matière d’autonomisation de la femme et de protection de ses droits, l’Algérie a « adopté des réformes globales garantissant l’égalité salariale, l’égalité des chances et la participation politique, et consacrant le principe d’égalité dans l’attribution de la nationalité », a-t-il fait savoir, ajoutant que l’Algérie a également « porté le congé de maternité à 150 jours, créé un Fonds de pension alimentaire au profit des femmes divorcées ayant la garde d’enfants mineurs, et permis à la femme d’accéder aux postes de responsabilité et à la participation syndicale, outre son autonomisation économique à travers divers dispositifs de financement ».
En matière de protection de l’enfance, près de 12 millions d’élèves ont bénéficié cette année de la gratuité de l’enseignement, du soutien scolaire, du transport, de la restauration et de la couverture sanitaire, a souligné le président de la République, rappelant la création de l’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance (ONPPE).
Face aux défis de l’emploi, l’Algérie a entrepris des « réformes structurelles », a-t-il affirmé, citant « la promulgation d’une nouvelle loi transparente sur l’investissement, l’encouragement des start-up et des projets innovants, l’adaptation de la formation aux besoins du marché du travail et le soutien à l’entrepreneuriat ».
L’Algérie a également fait de la sécurité alimentaire « une priorité nationale, à travers la protection des ressources naturelles et l’encouragement de l’investissement agricole pour garantir la sécurité alimentaire », a-t-il poursuivi.
Dans le cadre de la transformation numérique, l’Algérie a proclamé 2023, année nationale de l’intelligence artificielle (IA), réaffirmant son engagement en faveur des 7 principes de la gouvernance mondiale de l’IA, à leur tête la garantie de la justice numérique et le renforcement de la souveraineté des données », a rappelé le chef de l’Etat.
L’Algérie, attachée aux valeurs de la paix, de la coexistence et du respect du droit international, réaffirme son soutien au droit des peuples à l’autodétermination en tant que pilier essentiel de la justice et des droits de l’Homme. Elle continuera d’assumer son rôle de partenaire actif et responsable dans les efforts visant la réalisation du développement durable, l’édification d’un monde plus juste, plus solidaire et plus humain dans le cadre du respect de la souveraineté nationale et du renforcement de la coopération internationale basée sur le respect mutuel.
T. Benslimane






