Ce traitement déjà disponible pourrait freiner Parkinson, une avancée majeure selon des chercheurs

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Chaque année, des millions de personnes perdent peu à peu le contrôle de leurs mouvements à cause de Parkinson. Une étude de l’université Johns-Hopkins de Baltimore, révèle qu’un médicament anticancéreux pourrait ralentir la progression de cette maladie neurodégénérative.  

Un médicament déjà utilisé contre le cancer pourrait ralentir la progression de la maladie de Parkinson. Des chercheurs américains ont découvert qu’il bloque la propagation d’une protéine toxique responsable de la mort des neurones. Une piste prometteuse pour des millions de patients. La maladie de Parkinson est un trouble neurodégénératif progressif qui touche principalement les personnes âgées : les neurones qui produisent la dopamine dans une zone du cerveau appelée la « substance noire » s’endommagent et meurent, ce qui entraîne des tremblements, de la rigidité, des lenteurs de mouvement ou des troubles de l’équilibre. Selon une étude publiée dans Frontiers in Aging Neuroscience, près de 12 millions de personnes vivaient avec cette maladie dans le monde en 2021. Mais une nouvelle recherche menée par l’université Johns-Hopkins aux États-Unis et publiée dans Nature offre une lueur d’espoir : un médicament anticancéreux déjà approuvé par la FDA pourrait être utilisé pour ralentir la progression de Parkinson. Les scientifiques de Johns-Hopkins ont découvert que deux protéines présentes à la surface des neurones, appelées Aplp1 et Lag3, jouent un rôle clé dans la propagation de la maladie. Chez les personnes atteintes de Parkinson, une autre protéine, l’alpha-synucléine, se replie anormalement et forme des amas toxiques. Ces amas migrent d’un neurone à l’autre, détruisant progressivement les cellules cérébrales responsables du contrôle des mouvements. C’est ce processus de propagation que les chercheurs ont voulu comprendre et bloquer. « Nos travaux ont précédemment démontré que Lag3 n’était pas la seule protéine de surface cellulaire qui aidait les neurones à absorber l’alpha-synucléine, nous nous sommes donc tournés vers Aplp1 dans nos expériences les plus récentes », explique Valina Dawson.En étudiant des souris génétiquement modifiées, ils ont montré que lorsque les protéines Aplp1 et Lag3 étaient toutes deux absentes, l’absorption de l’alpha-synucléine toxique chutait de 90 %. En d’autres termes, la maladie ne pouvait plus se propager entre les neurones. La protéine Lag3 est déjà connue des oncologues : elle est la cible d’un traitement contre le mélanome, un cancer de la peau, appelé nivolumab/relatlimab, approuvé par la FDA en 2022. Les résultats se sont révélés prometteurs : le traitement a bloqué la connexion entre Aplp1 et Lag3, empêchant ainsi les cellules saines d’absorber la protéine toxique alpha-synucléine. Cette action a freiné la propagation du mécanisme responsable de la dégénérescence neuronale, un processus clé dans la progression de la maladie de Parkinson. « Cibler cette interaction avec des médicaments pourrait ralentir considérablement la progression de la maladie de Parkinson et d’autres maladies neurodégénératives », explique Xiaobo Mao, Ph. D., professeur agrégé de neurologie à la faculté de médecine de l’université Johns-Hopkins et membre de l’Institut d’ingénierie cellulaire. Cette approche pourrait donc être utile pour d’autres maladies neurodégénératives, comme Alzheimer, où le même type de propagation de protéines mal repliées est observé. Les prochaines étapes consisteront à tester ce médicament sur des modèles animaux plus avancés, avant d’envisager des essais cliniques chez l’Homme. Même si la route est encore longue, cette découverte nourrit un espoir très concret : celui qu’un traitement déjà disponible puisse être détourné pour freiner, voire empêcher, la progression de Parkinson, une révolution potentielle pour des millions de patients et leurs familles.

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