La première session de la Commission intergouvernementale algéro-slovène, coprésidée mardi soir à Alger par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, et la vice-Première ministre, ministre des Affaires étrangères et européennes de Slovénie, Tanja Fajon, a marqué une étape décisive dans l’édification du socle institutionnel régissant les relations bilatérales entre les deux pays. À l’issue des travaux, M. Attaf a salué « les précieux efforts des deux délégations » et l’activation d’un mécanisme appelé à devenir le pilier central d’une coopération structurée, régulière et mutuellement bénéfique. Selon lui, la création de cette commission parachève « le cadre institutionnel nécessaire pour passer de la volonté à l’action et de l’entente à la mise en œuvre de projets concrets ». Le chef de la diplomatie algérienne a estimé que cette première session avait été « réussie et fructueuse à plusieurs niveaux », grâce à la qualité des échanges et à la sincérité des engagements. Elle a permis, a-t-il ajouté, « de mesurer le dynamisme des relations algéro-slovènes et d’identifier les opportunités de partenariat dans des secteurs prioritaires ».
Un programme d’action ambitieux
La réunion a permis de définir un programme d’action ambitieux, comportant des activités de coopération dans des domaines économiques et technologiques à fort potentiel. Parmi les priorités : l’échange d’expertises en infrastructures, services publics, protection des données numériques et intelligence artificielle, ainsi que l’élaboration d’un mémorandum d’entente entre le Haut-Commissariat à la numérisation et le Centre international de recherche sur l’intelligence artificielle. Les deux pays ont convenu également de renforcer leur coopération spatiale à des fins pacifiques, en soutien aux efforts de gestion des risques majeurs et des ressources naturelles. Une priorité stratégique a été accordée à l’intelligence artificielle, via la mise en réseau des incubateurs, centres d’innovation et laboratoires de recherche des deux parties. Sur le plan économique, M. Attaf a plaidé pour l’intensification des échanges commerciaux, encore « en deçà des capacités réelles des deux économies ». Il a mis en avant l’amélioration notable du climat des affaires en Algérie, fruit des réformes structurelles impulsées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, notamment à travers la promulgation de lois incitatives et la levée des obstacles administratifs freinant l’investissement. Dans ce contexte, le ministre a invité les entreprises slovènes à investir massivement en Algérie, en leur assurant accompagnement, garanties et conditions favorables à la réussite de leurs projets.
Un partenariat politique et économique en pleine expansion
Pour sa part, Mme Tanja Fajon s’est félicitée du succès de la première session de la Commission intergouvernementale, axée sur des domaines variés : transports, énergie, santé, éducation, agriculture et technologies spatiales. Elle a proposé la tenue de la deuxième session en Slovénie, à une date qui sera fixée par les canaux diplomatiques. Lors de l’audience que lui a accordée le président de la République, Mme Fajon a qualifié sa rencontre de « fructueuse », soulignant que la coopération politique et économique entre les deux pays « se développe rapidement », portée par la présence croissante d’entreprises slovènes en Algérie. Elle a salué les résultats positifs de la visite du président Tebboune en Slovénie en mai dernier, couronnée par la signature de plusieurs accords structurants. La responsable slovène a insisté sur la complémentarité des valeurs partagées par les deux nations et leur volonté commune de travailler ensemble en Afrique à travers des projets de développement conjoints. Elle a cité plusieurs axes de coopération identifiés : énergies renouvelables, numérisation portuaire, intelligence artificielle, industrie pharmaceutique et agriculture, autant de secteurs porteurs d’avenir. Mme Fajon a également rappelé que les deux pays coopèrent étroitement au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, dans un contexte géopolitique complexe, et qu’ils partagent la même position sur la situation à Ghaza et au Moyen-Orient. « Nous avons appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la fin de la guerre à Ghaza », a-t-elle déclaré, réaffirmant la convergence des positions algérienne et slovène en faveur de la paix et du droit international. Cet échange politique et économique de haut niveau entre Alger et Ljubljana consacre une nouvelle ère de partenariat global, fondée sur la confiance, l’innovation et une vision partagée d’un développement durable et équilibré.
Nora Mohammedi






