Championnats du monde d’athlétisme: Djamel Sedjati sauve la face !

0
303
TOKYO, JAPAN - SEPTEMBER 20: (EDITOR'S NOTE: Image was captured using a remote camera.) Emmanuel Wanyonyi of Team Kenya (2nd R) crosses the finish line to win the gold medal followed by bronze medalist Marco Arop of Team Canada (C) and silver medalist Djamel Sedjati of Team Algeria (2nd L) during the Men's 800 Metres Final on day eight of the World Athletics Championships Tokyo 2025 at National Stadium on September 20, 2025 in Tokyo, Japan. (Photo by Christian Petersen/Getty Images)

 Comme d’habitude ces dernières années, Djamel Sedjati endosse le costume de sauveur pour permettre à la délégation algérienne de ne pas revenir bredouille des championnats du monde d’athlétisme à Tokyo.

Une médaille d’argent, cette fois, après le bronze aux JO de Paris, l’année dernière, le coureur du 800 m algérien a répondu présent au rendez-vous à l’issue d’une course très dense, où les trois premiers ont couru en moins de 1’42’’. Ce sont pratiquement les mêmes qui partagent le podium ces dernières saisons. Le Kenyan Emmanuel Wanyonyi, le champion olympique, a durci la course dès le départ suivi comme son ombre par le Canadien Marco Arop, alors que Sedjati a préféré se mettre volontairement à l’arrière pour revenir comme une balle lors de l’emballage final. A un moment, on a cru qu’il allait régler tout le monde à l’arrivée, mais le Kenyan a résisté jusqu’au bout pour l’emporter d’un souffle en 1’41’’86, record des championnats. Sedjati termine second à 4 centièmes seulement du vainqueur (1’41’’90), alors qu’Arop, le champion du monde à Budapest, monte sur la troisième marche du podium (1’44’’95). Les trois champions terminent dans un mouchoir de poche, mais on aurait tant aimé que l’Algérien gagne enfin son premier grand titre. Ce n’est peut-être que partie remise. Il a démontré en tout cas qu’il est un grand athlète régulier et toujours performant au plus haut niveau. Il honore encore une fois l’athlétisme algérien et le sort un peu du marasme. C’est un peu l’arbre qui cache la forêt, même si dans ces championnats à Tokyo, l’Algérie aurait pu prétendre à une deuxième médaille.

En effet, il s’en est fallu de peu pour que Yasser Triki décroche la médaille de bronze au triple-saut. Avant le dernier saut, le sauteur algérien était toujours troisième au concours, mais un essai exceptionnel du jeune italien Andrea Dellavale, l’a fait sortir du podium à son grand désarroi. Finalement, il s’est contenté de la quatrième place avec un saut de 17m25. Toujours placé jamais médaillé, les grandes compétitions se suivent et se ressemblent pour Triki. On espère pour lui qu’il n’a pas atteint son plafond de verre et qu’il peut encore progresser pour aller chercher sinon un titre au moins une médaille. C’est un peu aussi le cas de Slimane Moula dont les récents ennuis de santé commencent à inquiéter sérieusement. Le coureur de 800m n’a pu se qualifier à la finale à cause justement d’un malaise ressenti la veille. Il a tenu quand même à courir la demi-finale.

Ces championnats du monde au Japon, largement dominés comme d’habitude par les Etats-Unis, ont vu le Suédois Armand Duplantis sacré roi des jeux, grâce à son record du monde hallucinant de 6m30 à la perche. Son 23e de rang. Il est seul dans son monde, on ne sait pas où il va s’arrêter.

Chez les femmes, l’Américaine Sydney McLaughlin-Levrone a réussi admirablement son passage du 400 m haies, une épreuve dans laquelle elle a tout gagné et dont elle détient le record du monde, au 400 m plat réussissant un chrono stratosphérique de 47’’78 à 18 centièmes seulement du fameux record de l’Allemande de l’Est Marita Koch (47 »60), qui date depuis 40 ans. Un record d’une autre époque. McLaughlin-Levrone remporte ainsi son premier titre sur 400m, mais ce n’est pas une surprise, même si c’est la première fois qu’elle s’aligne sur cette distance de prestige. Tous les spécialistes s’accordent à dire que l’athlète américaine est sans doute la plus douée de sa génération. Son prochain défi est certainement de battre le record de Koch.

A noter enfin que ces championnats nous ont réservés aussi quelques surprises retentissantes comme la victoire sur 10 000m du Français, Jimmy Gressier ou encore celle du Néo-Zélandais, George Beamish sur 3000 m steeple qui a coiffé sur la ligne, l’archi-favori, le Marocain Sofiane El Bakkali en pleurs à l’arrivée, coupable d’un excès de confiance qui lui a été fatal.

Ali Nezlioui  

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici