Les critiques acerbes essuyées par le coach national, suite aux deux matches peu convaincants des Verts contre le Botswana et la Guinée, sont-elles justifiées ? La question mérite d’être posée. Sur le plan comptable, Vladimir Petkovic a pratiquement atteint les objectifs qu’on lui a assigné au départ, à savoir la qualification à la CAN et celle au Mondial 2026 pour laquelle il lui manque encore trois petit points que son équipe devrait normalement empocher au mois d’octobre prochain, vraisemblablement contre la lanterne rouge du groupe, la Somalie. Un match qui se jouera en Algérie.
Que peut-on lui reprocher concrètement ? La manière, diriez-vous, car depuis un certain temps les prestations de l’EN sont soporifiques et n’emballent pas grand-monde. Les camarades de Mahrez, ayant beaucoup de peine à imposer leur rythme, sont moins tranchants et n’affichent pas un visage rassurant encore moins séduisant. Des faiblesses techniques, mais aussi parfois une faillite tactique inquiétante à l’approche des grandes échéances. De quoi s’alarmer ? Pas vraiment, car en football tout peut aller très vite dans un sens comme dans un autre. D’autant que le staff technique ne semble pas du tout inquiet et se concentre exclusivement sur la qualification et ne se soucie pas ou peu pour le moment de la façon de jouer ou de plaire. L’essentiel est ailleurs diront les défenseurs de Petkovic qui a eu la semaine dernière une entrevue avec la président de la FAF, juste après le retour de la délégation du Maroc. Les deux hommes ont certainement évoqué l’avenir proche de l’équipe nationale. Ils sont certainement revenus sur les dernières prestations des Verts. Evidemment, le coach a défendu son bilan et ne comprend pas pourquoi il y a tant de critiques et de reproches, alors que l’équipe ne perd plus depuis pratiquement une année et elle est sur le point de se qualifier au Mondial. Mais Petkovic ne peut pas échapper au jugement de l’opinion sportive. C’est le lot réservé à tous les sélectionneurs dans tous les pays du monde pas seulement chez nous. Quand il s’agit de l’équipe nationale, tout le monde peut s’ériger en entraîneur pour donner son avis et débattre des choix du coach, surtout si l’équipe ne tourne pas bien. Petkovic doit l’accepter, même si jusqu’à présent il n’a fait qu’à sa tête. Cela dit, tant que les résultats sont de son côté, il aura sûrement le soutien des officiels. L’essentiel pour lui en cette période délicate est de garder le contrôle du groupe surtout que certains joueurs ont montré des signes d’agacement lors du dernier match contre la Guinée à Casablanca. Ce qui n’est pas très rassurant pour le futur. Certains pensent que Petkovic a eu de la chance de tomber dans un groupe prenable, sinon il ne serait qualifié à la Coupe du monde et contestent ses choix de joueurs. Le technicien suisse se montre de son côté serein et confiant pour la suite tout en répétant que les meilleurs qui sont alignés. Un point de discorde qui ne sera pas réglé de sitôt. A vrai dire, le test véritable pour Petkovic sera à coup sûr la prochaine CAN. On saura s’il est sur la bonne voie comme il le prétend ou, au contraire, ce sont ses détracteurs qui ont raison.
Ali Nezlioui
