Le grand derby USMA – MCA s’est déjà disputé à huis clos, en dehors de la capitale à maintes reprises, mais qu’il se joue sans la présence des supporters de l’un des deux protagonistes, c’est une première.
En effet, les fans du MCA sont interdits de déplacement au stade Mustapha Tchaker, ce soir (19h), alors que leurs homologues usmistes n’iront pas à Douéra lors du match retour. Ainsi en ont décidé les instances du football qui interdisent cette saison aux supporteurs des clubs visiteurs de se déplacer avec leur équipe. On est loin de la période où Usmistes et Mouloudéens s’asseyaient côte-à-côte dans les travées de Bologhine et chantaient à l’unisson « l’USMA-Mouloudia, hé hé hé ! », tellement le spectacle proposé sur le terrain par les Bousri, Bencheikh, Betrouni d’un côté et les Guedioura, Slimani et le regretté Keddou de l’autre, était fort attrayant et agréable à suivre. Une période que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Une époque hélas révolue qui a emporté avec elle sa spontanéité, son charme, son ambiance saine, sa rivalité candide, son fair-play légendaire et où le football n’était pas une question de vie ou de mort. Cela dit, le Derby n’est jamais sorti de son cadre sportif, il n’y a jamais eu des débordements notables entre les supporters des deux camps. Même en ces temps incertains où la moindre provocation ou la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres, Usmistes et Mouloudéens se sont toujours comportés en fans responsables. C’est peut-être une question de tradition et de culture, d’autant qu’ils sont issus des mêmes quartiers de la capitale, même si aujourd’hui leur base de supporters s’est considérablement élargie pour atteindre d’autres places et d’autres villes. Alors pourquoi prive-t-on le grand public de l’affiche par excellence du football algérien ? N’était-il pas plus judicieux de trouver un juste équilibre entre l’aspect sécuritaire et le côté spectacle pour préserver son âme et ce pourquoi il existe ? En le délocalisant à Blida, on lui porte le coup de grâce, d’autant qu’on limite la présence des supporters à 6 000 personnes dans un stade qui peut contenir plus de 30 000. Ça va sonner creux ce soir au stade Mustapha Tchaker, alors que lors des dernières saisons les fans des deux camps nous ont habitués à faire le show, et quel show ! dans les tribunes. Cette fois, on va se contenter du résultat technique entre deux équipes qui entament au passage leur saison en championnat. Le derby arrive très tôt, c’est assez rare pour être souligné. L’USMA a connu beaucoup de turbulences durant l’intersaison. Une restructuration du club qui a du mal à se mettre en place, malgré le retour aux affaires de son emblématique président, Saïd Allik. Des atermoiements et une désorganisation qui ont fait perdre au club quelques recrues notables, alors que des joueurs comme Azzi et Merghem sont partis vers d’autres cieux. L’effectif usmiste reste néanmoins riche et solide, avec un coach qui connaît bien la maison. En effet, Abdelhak Benchikha qui fait son retour au club, est conscient de la tâche qui l’attend chez les Rouge et Noir. Cependant, il n’est pas en terrain conquis, il doit à nouveau faire ses preuves.En face, les Mouloudéens, les champions sortants, ont l’avantage de la stabilité. Ils ne veulent surtout pas quitter le sommet de la hiérarchie. C’est l’objectif assigné à son nouvel entraîneur sud-africain, Rhulani Mokwena, qui découvrira la Ligue 1 dans des circonstances particulières.
Ali Nezlioui






