Lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, diffusée vendredi soir, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est revenu longuement sur plusieurs sujets d’actualité nationale et internationale au cours desquels il a tenu à rassurer les Algériens, notamment par rapport aux questions qui les préoccupent.
A cet égard, le chef de l’Etat a affirmé que l’économie nationale continuait de réaliser de bonnes performances, soulignant que tous les indicateurs économiques de l’Algérie étaient au vert avec la baisse de l’inflation, l’augmentation des réserves de change et l’absence de la dette extérieure. Il a précisé qu' »au regard des investissements en cours, des emplois créés et de la dynamique agricole, le taux de croissance économique devrait atteindre au moins 4%, l’un des plus élevés de la région méditerranéenne ». En réponse aux « interprétations erronées » concernant la situation économique du pays, le président de la République a mis en avant l’amélioration constante des indicateurs économiques, avec notamment un taux d’inflation ramené de 9,7% en 2020 à moins de 4% durant l’année en cours et une absence totale de dette extérieure. A propos des dernières recommandations du Fonds monétaire international (FMI), il a fait observer que « tous les pays ont une dette intérieure » et qu’aucun budget dans le monde n’est exempt de déficit, affirmant que l’Algérie, en tant qu’Etat social en vertu de la Constitution, adapte ces recommandations en fonction de sa politique économique et sociale. Le président de la République a, par ailleurs, affirmé que l’Etat n’envisageait aucune mesure d’austérité malgré la baisse des prix du pétrole, assurant que l’accent sera mis sur l’amélioration de la gestion et la définition des priorités, parallèlement au renforcement de la production nationale et à la diversification de l’économie. « Il n’est nullement question d’austérité », mais plutôt d' »une gestion optimale selon des priorités bien définies », a-t-il expliqué. Dans ce sillage, il a souligné que l’Algérie s’est engagée, depuis six ans, dans une démarche visant à s’affranchir de la dépendance aux hydrocarbures et des fluctuations des prix du pétrole, relevant « qu’il y a des parties stipendiées qui sèment le désespoir parmi les citoyens ».
Toutefois, « l’Algérie est déterminée à conforter son indépendance politique et économique », a-t-il dit.
S’agissant des transferts sociaux, le président de la République a précisé qu’ils oscillent entre 13 et 14 milliards de dollars par an, affirmant qu’ils « n’entrainent pas de déficit sur le plan économique ». Il a également rappelé les subventions continues de l’Etat aux prix des produits de large consommation, rassurant que l’Algérie est aujourd’hui « à l’abri » des crises ayant touché auparavant certains de ces produits, à l’instar des huiles ou des pâtes alimentaires. Par ailleurs, le président de la République a indiqué que la codification de la micro-importation, intégrée dans le cadre de l’activité de l’auto-entrepreneur, constitue l’une des premières étapes d’intégration de l’économie informelle, mettant en avant la nécessité de faire disparaître cette économie parallèle et de l’intégrer dans l’économie officielle, en raison de son rôle essentiel dans la promotion de la transparence et le soutien à la croissance. Evoquant le dossier de l’industrie automobile locale, le chef de l’Etat a affirmé que de « grandes marques mondiales lanceront la production locale de leurs véhicules, avec des taux d’intégration élevés dès le début », précisant que le rythme de réalisation pourrait être variable, étant donné que ces projets nécessitent des préparations et des investissements considérables. Il a également salué le progrès enregistré dans le domaine de l’industrie automobile, notamment pour ce qui est des taux d’intégration élevés ayant été réalisés par des Algériens, révélant que certains modèles de véhicules qui seront produits localement ont déjà été identifiés, et que leur taux d’intégration atteindra au moins 40%. Il s’est aussi félicité de la dynamique que connaît l’entreprise « Fiat » au niveau de son usine à Tafraoui (Oran), notamment en termes de taux d’intégration, soulignant que la reprise de la production locale de l’usine « Renault » est tributaire de la réalisation d’un taux d’intégration acceptable, cette marque n’ayant pas dépassé les 5% pendant des années. Le président de la République a également affirmé que le principe d’intégration industrielle signifie la création d’un véritable réseau national de sous-traitance, et la rupture avec les pratiques du passé qui se limitaient à l’assemblage de pièces importées sans une réelle valeur ajoutée. Rappelant que les dérives qu’a connues le secteur par le passé, et ayant coûté des milliards de dollars au Trésor public, font partie désormais du passé, le président de la République a affirmé que l’importation de véhicules ne sera autorisée qu’en présence d’un réseau de services après-vente. S’agissant du secteur agricole, le président de la République a salué les efforts des agriculteurs et des investisseurs, ayant transformé l’agriculture en une véritable activité économique, alors qu’elle était auparavant considérée comme un secteur à caractère social, ajoutant que la dynamique importante de la production agricole à travers les wilayas du pays est comparable aux réalisations de pays jouissant d’une grande expérience dont certains pays européens. Concernant la filière des céréales, le président de la République a relevé que l’Algérie a atteint, pour la première fois depuis 63 ans, l’autosuffisance en blé dur, tout en poursuivant les efforts pour atteindre l’autosuffisance dans d’autres types de céréales, comme le blé tendre, le maïs et l’orge. Il a également indiqué que l’Algérie dispose de 87 barrages, soulignant la nécessité de se tourner vers le traitement des eaux usées, au regard des changements climatiques, et ce, dans le cadre d’un programme national mis en œuvre en collaboration avec les start-up. Il a, d’autre part, affirmé que l’Etat était déterminé à poursuivre la mise en œuvre de tous les programmes tracés, afin de conforter son indépendance politique et économique, indiquant que le citoyen commence à percevoir un changement positif notable dans plusieurs secteurs, soulignant que « les choses avancent comme prévu, conformément aux perspectives tracées jusqu’à la fin de l’année 2025 et 2027, voire même jusqu’à la fin du mandat présidentiel », ajoutant qu’il œuvre à honorer ses engagements pris devant les citoyens durant la campagne électorale et lors des rencontres ultérieures qu’il a eues avec eux à plusieurs occasions. Il a, en outre, réaffirmé que « l’Etat est déterminé à poursuivre la mise en œuvre de tous les programmes tracés, afin de conforter son indépendance politique et économique » et à consacrer son caractère social, en s’attachant à préserver la dignité du citoyen et à le soutenir à travers les transferts sociaux dont la valeur, a-t-il dit, « n’entraine pas de déficit sur le plan économique, comparée aux réserves de change », en dépit de tout ce que disent les personnes stipendiées qui « sèment la déception au sein du peuple ». Concernant la performance du gouvernement, le chef de l’Etat a relevé « une amélioration dans la performance des secteurs ministériels, ressentie aujourd’hui par le citoyen », précisant à ce propos que pour les secteurs à « faible activité », « la révision est nécessaire, comme il est d’usage dans d’autres pays ». Il a, à ce propos, expliqué que la révision doit se faire « selon le besoin et les objectifs fixés par le gouvernement ». Le Président Tebboune a évoqué l’état d’avancement de la mise en œuvre du processus de numérisation et de l’introduction de l’Intelligence artificielle dans différents secteurs, relevant que l’Algérie avançait à pas « sûrs et confiants » en matière de numérisation et de cyber-sécurité, en vue de s’appuyer sur des données précises dans le domaine économique, en consacrant le principe de transparence. Par ailleurs, il a réaffirmé son attachement à consacrer le principe d’égalité des chances entre tous les Algériens, résidant en Algérie ou à l’étranger, saluant le haut sens de patriotisme dont ont fait preuve les membres de la communauté nationale à l’étranger, et ce « malgré toutes les intimidations qu’ils ont subies ».
Il a, à ce titre, souligné que « toutes les portes sont ouvertes devant eux ».
Evoquant les défis inhérents aux menaces terroristes, le président de la République a affirmé que « l’Algérie dispose d’une expertise suffisante pour combattre le terrorisme », rassurant que « ses frontières sont protégées, son armée est forte et ses services de sécurité possèdent une grande expérience dans ce domaine ». Dans le même sillage, il a réitéré l’attachement de la diplomatie algérienne aux principes de bon voisinage, de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et d’assistance le cas échéant. A cet égard, le Président a souligné que l’Algérie avait beaucoup aidé les frères maliens à surmonter la crise dans leur pays et qu’elle restait disposée à le faire si elle était sollicitée, rappelant que le Mali vivait une situation d’instabilité entre le Nord et le Sud depuis 1960. Et d’ajouter que « l’Algérie rejette catégoriquement toute immixtion dans les affaires intérieures des Etats, que ce soit au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou en Libye », affirmant la disponibilité de l’Algérie à apporter son soutien à ces pays, y compris « nos frères libyens ». Interrogé sur les menaces potentielles que ces crises pourraient représenter pour l’Algérie, le président de la République a rassuré en affirmant que « les frontières du pays sont protégées et qu’il n’y a aucun problème », mettant en avant la grande expérience de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme. Le président de la République a également réaffirmé la position constante de l’Algérie en faveur des causes palestinienne et sahraouie. Concernant les principes de la politique étrangère de l’Algérie, le président de la République a affirmé que « l’Algérie est fidèle au principe du non-alignement » auquel elle a adhéré en 1955, notant que « tout le monde s’interroge sur le secret des bonnes relations qu’entretient l’Algérie avec les Etats-Unis d’Amérique, la Russie et la Chine ». Quant aux relations de l’Algérie avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), dont elle a récemment adhéré au Traité d’amitié et de coopération, le président de la République a expliqué que l’Algérie entretenait de bonnes relations avec tous les pays asiatiques, dont la Malaisie et l’Indonésie avec lesquelles elle a des échanges commerciaux.
T. Benslimane






