Le conflit au moyen Orient: Son impact sur la  croissance de l’économie mondiale et le cours des hydrocarbures

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Le contrôle de l’énergie autant que de l’eau, l’or bleu, est au cœur de la sécurité des Nations et le monde entre 2025 et 2050 est à l’aube d’une profonde reconfiguration des relations internationales tant sur le plan géostratégique, militaire qu’économique.

Le conflit actuellement entre l’Iran et Israël a des implications sur le Moyen Orient mais concerne l’ensemble du monde. Entre flambée géopolitique et manœuvres stratégiques, les marchés s’enflamment. Alors que les tensions militaires entre Israël et l’Iran s’intensifient, les analystes revoient leurs prévisions. A moyen et long terme, cela rentre dans le cadre d’une stratégie visant une profonde reconfiguration géostratégique de cette région qui ne fait pas sans rappeler le plan du Grand Moyen Orient qui aura des implications sur l’Afrique du Nord et l’Afrique noire via toute la région sahélienne .  J’aborderai cette présente contribution en trois parties interdépendantes.

Premièrement, les perspectives de la croissance de l’économie mondiale, facteur déterminant de la demande d’hydrocarbures, qui est actuellement extrêmement fragile.

 Deuxièmement, les principales réserves prouvées de gaz et de pétrole et troisièmement, les impacts des tensions au Moyen Orient notamment le conflit Iran/Israël sur les cours des hydrocarbures qui menace la croissance future de l’économie mondiale.

1.-La crise au Moyen Orient affecte la croissance de l’économie mondiale

Selon la Banque mondiale, le PIB mondial en 2023 est estimé à 105.435 milliards de dollars. La croissance du PIB mondial devrait ainsi ralentir, passant de 3,2 % en 2024 à 3,1 % en 2025 et 3,0 % en 2026. Cependant, certains pays devraient être plus fortement touchés que d’autres – et d’autres pays ne devraient pas être affectés. Encore qu’il faille diviser par la population respective pour avoir une appréciation objective et ce dernier éclaté par la répartition par couches sociales, un ratio global voilant la concentration du PIB par tête d’habitants, en 2024  le classement décroissant par PIB est le suivant :  -USA 26.185 milliards de dollars- Chine 21.643 milliards de dollars – Japon 4.385 milliards de dollars – Allemagne 4.120 milliards de dollars – Inde 3.820 milliards de dollars – Royaume Uni 3.479 milliards de dollars – France 2.806 milliards de dollars – Canada 2.326 milliards de dollars -Russie 2.136 milliards de dollars – Brésil 2.029 milliards de dollars – Iran 2.044 milliards de dollars -Italie 1.991 milliards de dollars -Corée du Sud 1.792 milliards de dollars – Australie 1.787 milliards de dollars – Mexique 1.476 milliards de dollars – Espagne 1.421 milliards de dollars -Indonésie 1.388 milliards de dollars – Pays Bas 1.019 milliards de dollars -Arabie Saoudite 996 milliards de dollars et enfin Turquie 941 milliards de dollars. Sur 195 pays dans le monde: dont 54 en Afrique, 48 en Asie, 44 en Europe, 32 en Amérique latine et aux Antilles, 14 en Océanie et trois en Amérique du Nord, les USA et la Chine représentent 46,43% du PIB mondial, USA/Europe pour moins d’un milliard d’habitants représentent plus de 40% du PIB mondial et les 20 pays les plus riches de la planète ont un PIB de 87.784 milliards de dollars soit 85,22% du PIB mondial. L’Afrique compte 1,4 milliard d’habitants, existant non pas une Afrique mais des Afriques avec d‘importantes disparités. Selon la Cnuced la part du commerce intra-africain dans le commerce mondial est passée de 14,5 % en 2021 à 13,7 % en 2022 avec un taux d’intégration intra africain entre 2023-2024 ne dépassant pas 17% pour un PIB estimé à 34OO  milliards de dollars en 2024 soit environ « ? »’ù du PIB mondial ,légèrement supérieur à celui e la France moins que celui de la France  pour une population de 68 millions d’habitants. Pourtant, les prévisions du FMI, de la Banque mondiale et de la CNUCED montrent que la mise en œuvre de la ZLECAf pourrait stimuler le commerce intra-africain d’environ 33 %. L’Afrique est au deuxième rang mondial des régions à la croissance la plus rapide avec 41 pays en forte croissance en 2024, selon les Perspectives économiques de l’Afrique de la Banque africaine de développement. L’Afrique de l’Est est la région qui connaît la croissance la plus rapide, l’Afrique de l’Ouest connaîtra une reprise et l’Afrique australe enregistrera une légère augmentation de sa croissance.  Ainsi, la croissance moyenne de l’Afrique a connu  un bond de 3,7 % en 2024  avec une prévision  de 4,3 % en 2025, dépassant la moyenne mondiale. Sur ce chiffre, 17 économies africaines devraient connaître une croissance supérieure à 5 % en 2024  et ce nombre pourrait atteindre 24 en 2025, à mesure que le rythme de croissance s’accélère. Pour le FMI, la croissance devrait passer de 3,4 % en 2023 à 3,8 % en 2024 . Pour l’ensemble des pays du Maghreb dont le taux d’intégration ne dépasse pas 3%, pour une population dépassant légèrement 100 millions d’habitants le PIB avoisine en 2024 environ  500 milliards de dollars, moins que celui de la Belgique 645 milliards de dollars en 2O24 qui a une population de 12 millions d’habitants . Cependant pour le FMI dans son édition du 16 avril 2024, les dévaluations monétaires opérées courant 2024 dans plusieurs pays africains et la persistance de l’inflation sont en train de modifier le classement des principales puissances économiques du continent, l’Égypte, qui avait accédé au rang de 1ère économie africaine en 2023, devrait tomber à la 2ème place en 2024 alors le Nigeria devrait passer de la 2ème à la 4ème position derrière l’Algérie 3eme position, avec une bonne performance pour le Maroc classé en 2024 au 7eme rang des économies africaines   en termes de PIB nominal, avec environ 157,09 milliards de dollars. Dans le même temps, l’Afrique du Sud redeviendra première tandis que l’Algérie est à  la 3ème place, notamment grâce à la hausse des prix des hydrocarbures. Ainsi, le produit intérieur brut du Nigeria devrait s’élever en 2024 à 253 milliards USD sur la base des prix courants. Le PIB de l’Algérie devrait se situer à 267 milliards USD contre 248 en 2023 . Celui de l’Égypte s’établira à 348 milliards USD contre 373 milliards USD pour l’Afrique du Sud.

2.-Les principales réserves rentables se trouvent au Moyen Orient : niveau des  réserves de gaz et de pétrole dans  le monde ?

Selon le rapport de BP, les réserves de gaz naturel dites « prouvées » dans le monde se chiffrait à 188,1 milliers de milliards de m3. Le Forum des pays Exportateurs de Gaz (GECF), composé de 12 membres permanents (Algérie, Bolivie, Égypte, Guinée Équatoriale, Iran, Libye, Nigeria, Qatar, Russie, Trinité-et-Tobago, Émirats arabes unis, Venezuela) et 7 membres observateurs (Angola, Azerbaïdjan, Irak, Malaisie, Mauritanie, Mozambique, Pérou) dont le 7e Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement s’est tenu à Alger, du 29 février au 2 mars 2024, représentant les principaux pays exportateurs de gaz au monde, représente 70% des réserves mondiales prouvées de gaz, plus de 40% de la production commercialisée, 47% des exportations par gazoduc et plus de la moitié des exportations de GNL dans le monde. Nous avons ainsi pour les réserves à ne pas confondre avec la production et les exportations fonction du rythme et du coût d’extraction et de l’évolution du vecteur prix international très fluctuant, pouvant découvrir des milliards de mètres cubes mais non rentables financièrement(idem pour le pétrole) : Russie 37.400 milliards de mètres cubes gazeux -Iran 32.100 milliards de mètres cube- Qatar 24.700milliards de mètres cube- Turkménistan 13.600milliards de mètres cube- USA 12.600 milliards de mètres cube- Chine 8.400 milliards de mètres cube- Venezuela 6.300 milliards de mètres cube- Arabie Saoudite 6.000milliards de mètres cube- les Emirats 5.900 milliards de mètres cube- Pour l’Afrique, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Afrique détient plus de 5.000 milliards de m3 de réserves de gaz naturel inexploitées :Nigeria 5500 milliards de mètres cube , Mozambique 4.500milliards de mètres cube- Algérie 2.400milliards de mètres cube – Libye 1.500 milliards de mètres cube et loin derrière le Sénégal et la Mauritanie 450 milliards de mètres cube  et enfin le Gabon 29 milliards de mètres cubes gazeux. Qu’en est-il des réserves de pétrole ? En 2023, les réserves mondiales de pétrole étaient estimées à plus de 1.569 milliards de barils. Outre les réserves prouvées de pétrole de la Norvège estimées par l’Agence fédérale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) à 934 Mt (millions de tonnes soit 0,2 % des réserves mondiales, et le Venezuela (pétrole lourd) 315 milliards de barils première réserve mondiale , le Canada 172 milliards de barils , la Russie 80 milliards de barils et les USA, 43,8 milliards de barils, le magazine Oil & Gas Journal a publié une  liste des pays du Moyen Orient qui détiennent les plus importantes réserves de pétrole en 2023, exprimées en milliards de barils donne classement suivant : :Arabie Saoudite : 267,19 milliards de barils- Iran 200 milliards de barils ,-l’Irak : 145,01 milliards de barils – Émirats arabes unis : 113 milliards de barils – Koweït : 101,5 milliards de barils -Qatar : 25,24 milliards de barils -Sultanat d’Oman : 4,90 milliards de barils- Égypte : 3,30 milliards de barils- Oman 5,7 milliards de barils -le Yémen : 3,00 milliards de barils. Pour les pays du Maghreb et l’Afrique nous avons la Libye 48,36 milliards de barils, l’Algérie : 12,20 milliards de baril, le Nigeria 37 milliards de barils, l’Angola 7,78 , le Soudan 5 milliards de barils et le Sénégal 2,5 milliards de barils .

A suivre

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