Réponse à ceux qui annoncent une déflagration de l’économie algérienne: Pays à fortes potentialités,  l’avenir de l’Algérie dépendra avant tout de sa gouvernance et des Algériens.

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 Depuis plusieurs mois, certains médias  et  réseau sociaux   annoncent  une déflagration prochaine  de  l’économie algérienne, en oubliant d’analyser  ses répercussions géostratégiques  tant sur l’Europe que sur l’ensemble du continent Afrique, alors que   l’Algérie est considérée par la communauté internationale, USA , Chine, Russie, Europe  et des pays émergents comme l’Inde et le  Brésil, pour ne citer que les principales puissances mondiales , comme un acteur stratégique de l’espace euro-méditerranéen et du continent Afrique.

Cette présente contribution  est le prolongement de la  contribution en réponse   à Xavier Driencourt  parue  le 13 janvier 2023 dans la revue internationale « le Pont des Idées » affilée à la télévision parlementaire LCP  Paris-  dont le professeur Abderrahmane Mebtoul est membre du conseil scientifique sous le titre.

1.-L’Algérie, malgré ses difficultés, comme tout pays  est loin de l’explosion sociale , où selon les rapport  du FMI et de la Banque mondiale , institution qui ne peut être suspectée de partialité , tout en soulignant  avec objectivité  ses faiblesses  dont l’inflation et le chômage, regrettant que les résultats sont loin de ses énormes potentialités, la non proportionnalité entre les dépenses monétaires tant en devises qu’en dinars,  et les impacts, annoncent pourtant  un taux de croissance appréciable ¾% entre 2O23/2024, une situation financière favorable avec une dette extérieure inférieure estimé à 1,5% du  PIB, des réserves de change  de 70 milliards de dollars fin 2024 , un endettement public de 45% du PIB , quand certains pays européens ont largement dépassé les 100%.. Devant préciser que le niveau des réserves de change  ou n’avoir pas  de dettes importantes  à l’extérieur n’est pas une condition  suffisante  au développement, excepté le cas spécifique  de la  Chine, la majorité des 1O pays les plus riches au monde, dont le premier les  USA,  étant endettés mais ayant transformer cette dette  en capital productif, certains induisant en erreur l’opinion publique  à travers certains réseau sociaux   ont affirmé lors de la dernière réunion de la  Banque islamique à Alger que cette dernière aurait octroyé un prêt de 3 milliards de dollars. Outre que cela ce qui a été démenti d’ailleurs par  son président , il faut souligner que cela est impossible ,la  finance islamique, ou finance à charia, contrairement aux banques classiques ou prêts par le FMI, repose sur des principes  juridiques spécifiques, qui la distinguent de la finance conventionnelle, ses  fondements étant  l’interdiction de l’intérêt (riba), la prohibition de la spéculation (gharar), sur le principe de la participation ( partenariat dans la sphère réelle,) par le partage des risques et celui du partage des pertes et des profits.

2 ;-L’Algérie en ce mois de mai 2025 ,  n’est donc pas dans la situation de la période de cessation de paiement qui l’a conduite au FMI vers les années 1994, et ayant surmontée seule, la période dramatique des années 1992-1999 seule face au terrorisme  où certains prédisaient son effondrement  Il faut reconnaitre  avec  bon nombre d’observateurs impartiaux souligné d’ailleurs par bon nombre d’institutions internationales, que l’obstacle majeur du développement en Algérie est le cancer bureaucratique.  Pour relancer l’économie , il faut s’attaquer à l’écosystème et éviter des discours de certains responsables contraire à la réalité passant  par un système d’information rénové ouvert au débats productifs. Ceux sont les discours contradictoires  et le manque de transparence dans la communication qui alimentent  ce discours de sinistrose  De nombreux défis  attendent  l’Algérie et c’est à quoi ont répondu plusieurs de mes contributions parues au niveau international en Europe et aux USA, et au niveau local entre 2000 et   mai 2025.  L’économie algérienne comme je l’ai souvent rappelé est    tributaire à 98% de ses recettes en devises, avec les dérivées des hydrocarbures comptabilisés dans la rubrique hors hydrocarbures  à environ 7O%  avec plus de 85% d’importation des matières premières et équipements des entreprises qu’elles soient publiques ou privées dont le taux d’intégration  ne dépasse pas 15%. Il s’agit  de profiter  de cette rente  richesse virtuelle, épuisable  pour asseoir un véritable développement dans le cadre des valeurs internationales .  L’Algérie, devra concilier l’efficacité économique  afin d’assurer la  création de richesses permanentes et la cohésion sociale, le versements de salaires  sans contreparties productives étant source d’inflation et suicidaire à terme, ayant  besoin d’un taux de croissance réel de 8/9% par an afin de pouvoir absorber le flux annuel de demande d’emplois d’environ 350 000 par an, des emplois créateurs de valeur ajoutée  et non des emplois de rente,  qui s ‘ajoute au taux de chômage actuel.

3.-Aujourd’hui, la majorité des algériens dont ceux au niveau des centres de décisions au plus haut niveau de l’Etat sont conscients que s’impose une analyse objective sur la situation actuelle ,une économie dépendante essentiellement de la rente des hydrocarbures, (98% de ses recettes en devises inclus les dérivées d’hydrocarbures) où le taux de croissance  est fonction de la dépendance publique via  cette rente, afin de proposer des solutions opérationnelles afin  d’améliorer l’économie algérienne, ne devant pas  renouveler les erreurs du passé. L’Algérie peut surmonter le blocage actuel grâce à une nouvelle gouvernance, la valorisation du savoir et un langage de vérité, ni sinistrose, ni autosatisfaction, une moralisation au plus haut niveau de l’Etat , une meilleure gestion et la lutte contre la corruption à ne pas confondre avec mauvaise gestion, par la mise en place des mécanismes transparents  pour la prévenir , si l’on veut mobiliser la population algérienne,  seule condition pour un retour à la confiance, sans laquelle aucun développement n’est possible..  Les tensions géostratégiques  et la croissance molle  de l’économie mondiale 2O24/2O25  selon les rapports internationaux  ont   un impact sur tous les pays et particulièrement  sur les économies  mono exportatrices  comme l’économie algérienne  fortement dépendante de la  rente des hydrocarbures . D’où l’importance  de profondes réformes structurelles. pour asseoir une économie productive concurrentielle qui ne peut attendre car en ce monde interdépendant en perpétuel mouvement et transformation , surtout avec la généralisation de l’intelligence artificielle, toute  Nation qui n’avance pas  recule forcément n’existant pas  de situation statique. Aussi, en ce  monde interdépendant, l’Algérie, ne peut  être isolée des nouvelles mutations mondiales  et  tout dépendra des perspectives de la résolution ou pas des tensions géostratégiques actuelles et du nouveau modèle de la croissance de l’économie mondiale qui devra être orienté vers les industries de l’avenir, la transition numérique et énergétique. Chaque pays est souverain, ayant ses propres exigences, défendant ses intérêts propres, n’existant pas dans les relations internationales des sentiments mais que des intérêts.

En conclusion, l’ère des confrontations n’a eu cours que parce que les extrémismes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d’exclusion.  Connaître l’autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître et éviter toute intolérance où certaines civilisations sont supérieures à d’autres. L’investissement doit porter sur les secteurs d’avenir afin de faire face à la concurrence et soutenir une croissance plus durable et contrecarrer les risques extérieurs. Les facteurs de l’accélération de croissance consistent en la diffusion des technologies et des meilleures pratiques en termes de management et dans l’économie à l’international, autant de champs de priorité qui peuvent renforcer les gains de productivité. Il s ‘agira par la levée des contraintes bureaucratiques de favoriser des partenariats stratégiques entre les entreprises algériennes et étrangères qui pourront   impulser le transfert de technologie et de savoir-faire et insuffler des dynamiques d’innovation. Pour terminer je citerai Voltaire, « Monsieur je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai de toutes mes forces pour que vous puissiez toujours le dire. »

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