Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a pris part, hier au Caire, à la réunion ministérielle du Mécanisme tripartite des pays voisins concernant la crise en Libye, en compagnie du ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Expatriés égyptiens de la République arabe d’Egypte, Badr Abdel-Atty, et du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger de la République tunisienne, Mohamed Ali Nafti.
Lors de cette réunion, les trois ministres ont eu des consultations fructueuses et des discussions approfondies sur les développements de la situation en Libye et les moyens de faire avancer le processus politique dans ce pays frère, notamment à travers le soutien aux efforts menés sous l’égide des Nations Unies et les trois pays voisins sont les plus impactés par la crise en Libye, les plus conscients de sa complexité et les plus soucieux de parvenir à un règlement rapide et définitif de cette crise. Les travaux de la réunion de ce Mécanisme tripartite ont été sanctionnés par l’adoption d’un communiqué conjoint qui souligne « l’importance de faire prévaloir les intérêts du peuple libyen frère et de préserver ses capacités et ses biens, et de parvenir à un consensus entre toutes les parties libyennes, sous l’égide des Nations Unies et avec l’appui des pays voisins, en vue de mettre fin à la division, d’unifier les institutions politiques et militaires et d’organiser des élections législatives et présidentielle ». Les ministres algérien, égyptien et tunisien des Affaires étrangères ont également réaffirmé que « le processus politique dans ce pays doit rester purement libyen », réitérant « leur rejet de toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires libyennes » et appelant au « retrait de toutes les forces étrangères et des mercenaires du pays », ajoute la même source. Ils ont, par ailleurs, convenu de poursuivre la coordination et la concertation entre les trois pays, ainsi qu’avec l’Organisation des Nations Unies, la prochaine réunion devant se tenir « prochainement » à Alger. L’Algérie qui a toujours plaidé pour une approche globale et intégrée dans le cadre de la résolution des conflits et des crises qui secouent la région du Sahel, vient, une fois de plus, réaffirmer ses positions, tout en précisant que cette approche doit englober deux segments importants, à savoir les projets de développement et l’aspect sécuritaire, notamment à la lumière des derniers développements survenus dans certains pays de la région où plusieurs coups d’Etat ont été opérés. A cet égard, Ahmed Attaf avait présidé, à New York, une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question de la lutte contre le terrorisme en Afrique, d’autant plus que les intervenants ont salué le rôle du président de la République dans la fédération des efforts de lutte contre le terrorisme. La réunion a connu une participation distinguée de près de 70 délégations conduites, entre autres, par des ministres des Affaires étrangères de l’intérieur et de l’extérieur du continent africain, tels que la Somalie, la Sierra Leone, la Namibie, le Rwanda, l’Angola, l’Ouganda, le Soudan du Sud, l’Indonésie et le Panama, outre de hauts responsables de l’ONU et de l’Union africaine (UA).
L’ensemble des ministres africains prenant part aux travaux de cette réunion, ont salué les efforts du président de la République, ainsi que son rôle efficace dans la fédération des démarches continentales dans le domaine de la lutte contre ce fléau, affirmant que l’expérience algérienne pionnière a largement inspiré les différentes dimensions de l’action africaine commune dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Les intervenants ont également salué l’initiative de l’Algérie de tenir ce débat qui tend à tirer la sonnette d’alarme concernant le recrudescence inquiétante du terrorisme en Afrique et à affirmer le besoin impérieux de célébrer l’intérêt international à faire face à cette menace laquelle désormais guette la paix, la sécurité et le développement dans le continent tout entier. Lors d’un briefing devant les membres du Conseil de sécurité sur le thème de la réunion, le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), l’ambassadeur, Bankole Adeoye a exprimé sa profonde gratitude au président Abdelmadjid Tebboune, pour ses efforts, le qualifiant de pionnier de la lutte antiterroriste et de l’extrémisme violent en Afrique, pour sa conduite avisée des efforts de l’Union africaine en la matière, et son soutien constant aux démarches collectives y afférentes découlant du « processus d’Oran ». De son côté, la vice-secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina J. Mohammed, a exprimé sa sincère considération à la présidence algérienne pour son engagement à lier les questions sécuritaires, de développement et les politiques fondées sur les droits de l’homme, dans la conduite des efforts africains de lutte contre le terrorisme. Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Attaf, a exposé l’approche algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique, qui exige de traiter à la fois les manifestations de ce phénomène et ses causes profondes, tout en tenant compte de manière cohérente et intégrée, des différents aspects du développement et de la sécurité. Le ministre d’Etat a également souligné que la lutte contre le terrorisme en Afrique exige de la communauté internationale de soutenir les efforts de l’UA et de ses Etats-membres, car le succès de l’Afrique face à ce défi profiterait au monde entier, et son échec nuirait à toute l’humanité. Dans ce contexte difficile, l’Algérie, à travers son président de la République, constitue une voix de sagesse qui doit être écoutée avec attention et sans aprioris car à travers ses positions immuables, ses propositions mûries et ses actions diplomatiques reconnues, elle apporte une vision de neutralité et de détachement nécessaires à toute prise de décision efficace. Car elle est l’un des principaux porte-parole des pays non-alignés, de l’Afrique, des pays du Sud, et est farouchement attachée à la souveraineté des Etats ainsi qu’aux droits légitimes des peuples.
L’Algérie, par son respect des résolutions et son fort attachement à l’application des décisions, a été classée en 2022 au premier rang aux niveaux africain et arabe en matière de réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD), des objectifs dont les gouvernements sont appelés, durant ce sommet, à agir vite pour sauver.
En matière de paix et de sécurité internationale, l’Algérie a maintenu une position claire en faveur du multilatéralisme et de la résolution des conflits par les voies non-violentes, diplomatiques et sans ingérence des forces étrangères. Elle a prouvé que sa lecture des crises politiques et sécuritaires sont les plus sages et les moins dommageables. L’Algérie est également un pivot incontournable dans la lutte contre le terrorisme transnational et le crime organisé. Elle est, sans concession, la voix acharnée qui rappelle au monde que les peuples palestinien et sahraoui souffrent encore d’un mal qu’on pensait aboli au siècle dernier et qui est celui de la colonisation. Récemment et devant les participants aux travaux de la Conférence continentale sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité, à Nouakchott, le président de la République avait indiqué que le nombre d’étudiants africains en Algérie « avoisine les 6.000 étudiants, soit 6.000 bourses d’études », réaffirmant l’engagement de l’Algérie à « offrir annuellement 2.000 bourses d’études dans l’enseignement supérieur et 500 bourses dans la formation professionnelle aux étudiants africains ». « Partant de l’esprit authentique de sa politique extérieure reposant sur la priorité attachée à la solidarité africaine », l’Algérie « n’a ménagé aucun effort pour contribuer au développement de l’éducation, de l’enseignement et de la formation dans le continent, accueillant des étudiants de différents pays africains frères dans ses universités, instituts de formation et centres d’apprentissage », a affirmé le président de la République. Il s’est dit fier des opportunités d’études et de formation offertes par l’Algérie, depuis son indépendance, à « 65.000 jeunes étudiants africains dans diverses spécialités », ajoutant que le pays « s’emploie à construire et à mettre à niveau des écoles dans nombre de pays africains ». Le président de la République a souligné, devant les participants, l’engagement de l’Algérie à œuvrer à « augmenter ces chiffres », ainsi que son engagement, dans le cadre de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (AACI), à « ouvrir une banque dédiée à l’éducation selon la demande des frères africains ». Pour le chef de l’Etat, « tout cela reflète notre contribution aux efforts collectifs visant à promouvoir les systèmes éducatifs dans notre continent et traduit notre volonté indéfectible de renforcer la coopération et la solidarité continentale et d’établir des passerelles de communication dans sa dimension humaine à travers l’échange d’étudiants entre les peuples africains ». Récemment, et dans une allocution adressée aux participants à la réunion semestrielle entre l’Union africaine (UA), les Communautés économiques régionales (CER) et les Mécanismes régionaux, le président de la République avait tenu à saluer les efforts déployés pour faire entendre la voix du continent et défendre ses intérêts dans les différents fora internationaux. « Face aux évolutions internationales accélérées et aux crises internes croissantes que connaît notre continent, nous sommes, aujourd’hui tenus en tant que pays membres, à intensifier nos efforts conjoints et de mobiliser nos capacités collectives en vue de consacrer le principe de solutions africaines aux problèmes africains », a affirmé le chef de l’Etat dans son message. Ce principe qu’avaient consacré les pères fondateurs de notre organisation, dira-t-il, « n’a jamais été un slogan vain, mais plutôt un objectif amplement stratégique, dont la consécration, sur le terrain, devrait aboutir aux résultats auxquels nous aspirons tous, des résultats à même de contribuer à assurer un avenir meilleur pour nos peuples ». C’est dans cette perspective, a fait remarquer le Président Tebboune, qu’intervient « le renforcement impératif de l’architecture continentale de paix et de sécurité à travers le parachèvement de l’activation de tous ses mécanismes de prévention et de règlement des conflits, en particulier la Force africaine en attente, en vue de s’en servir, idéalement, face aux défis actuels ». Dece fait, l’Algérie qui assure la présidence de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord, l’un des cinq organes de la Force africaine en attente, « poursuit ses efforts à l’effet de renforcer l’opérationnalisation de ce mécanisme régional et de lui permettre, ainsi, de contribuer efficacement au maintien de la paix et de la sécurité en Afrique », a-t-il souligné. Le président de la République n’a pas manqué cette occasion pour saluer « les efforts des pays frères membres, avec mon pays, de ce mécanisme, à savoir, la République arabe d’Egypte, l’Etat de Libye, et la République arabe sahraouie démocratique ». A ce propos, « nous nous félicitons, en toute fierté, de l’annonce publiée par la Commission de l’Union africaine, qui vient affirmer la pleine disponibilité de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord. Une annonce qui vient couronner une série de visites d’inspection ayant permis aux experts de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies de s’enquérir des capacités militaires, civiles et logistiques que recèle la Capacité régionale de l’Afrique du Nord, l’habilitant, conformément aux normes internationales, à prendre part aux opérations de maintien de la paix au niveau continental », a-t-il ajouté. Cette annonce est à même « d’encourager les pays membre pour poursuivre les préparatifs de l’exercice de simulation d’une opération de déploiement d’une mission de soutien à la paix, prévu fin 2024, dans l’ambition de maintenir un haut niveau de préparation et d’assurer une réponse rapide et efficace aux situations impérieuses et urgentes », a précisé le chef de l’Etat. Partant de ces développements encourageants, l’Algérie met en avant l’impératif de renforcer les acquis réalisés et de consolider les résultats obtenus, et formule, ainsi, quatre recommandations. Premièrement: accueillir favorablement l’annonce de l’opérationnalisation de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord. Deuxièmement: Assurer le soutien nécessaire et indispensable au Secrétariat exécutif de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord, en vue de la mise en œuvre de l’exercice de simulation programmé, qui constituera une valeur ajoutée pour la préparation de la Force africaine en attente. Troisièmement: Accélérer l’adoption du mémorandum d’entente relatif à la Force africaine en attente entre la Commission de l’Union africaine, d’une part, et les Communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux, d’autre part et quatrièmement: Aller de l’avant dans la révision du concept stratégique de la Force africaine en attente afin de l’adapter davantage à la doctrine de l’Union africaine concernant les opérations de maintien de la paix tout en lui mobilisant l’appui nécessaire en tant que partie intégrante de l’architecture africaine de la paix et de la sécurité. Pour le président de la République, « il est, sans doute, grand temps d’activer le rôle de la Force africaine en attente dans la concrétisation de l’Afrique à laquelle nous aspirons, une Afrique sûre, stable, intégrée et prospère. Une Afrique qui contribue, avec responsabilité, à relever les défis liés à la paix et la sécurité.
T. Benslimane






