29 mai, Journée internationale des Casques bleus: L’Algérie plaide pour des missions plus efficaces et humaines

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Le monde célèbre ce jeudi la Journée internationale des Casques bleus des Nations unies, un hommage solennel rendu aux hommes et femmes engagés au service de la paix dans les zones de conflit. Cette commémoration, instaurée le 29 mai de chaque année, met en lumière les efforts déployés par le personnel militaire, policier et civil des opérations de maintien de la paix depuis plus de huit décennies, dans un contexte international marqué par des mutations profondes et de nouveaux défis.

Cette journée revêt une dimension particulière : elle honore l’engagement continu des soldats de la paix, tout en saluant la résilience des communautés qu’ils protègent. Elle rend également hommage aux plus de 4.400 Casques bleus ayant perdu la vie en mission, rappelant le prix souvent payé pour la stabilité mondiale. Les missions de paix sont aujourd’hui confrontées à des réalités complexes. Les enjeux géopolitiques, les avancées technologiques, les crises environnementales et l’émergence de nouvelles menaces telles que le terrorisme ou les changements climatiques imposent une redéfinition des mécanismes d’intervention. Le maintien de la paix exige désormais des approches plus intégrées, combinant sécurité, protection des droits de l’Homme, promotion de la bonne gouvernance, égalité des sexes, soutien à l’État de droit et à la protection des civils, notamment les groupes les plus vulnérables. Depuis 1948, plus de deux millions de personnes issues de 125 pays ont servi sous la bannière onusienne, apportant une assistance sécuritaire, humanitaire et politique dans des zones ravagées par les conflits. Actuellement, 11 missions sont en cours à travers le monde, mobilisant plus de 61.000 militaires et policiers provenant de 119 pays, ainsi que 7.000 civils. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié les forces de maintien de la paix de « pierre angulaire » des Nations unies.

L’Algérie réaffirme son engagement pour une paix durable

Dans ce contexte mondial tendu, l’Algérie continue de défendre une vision humaniste et efficace des opérations de maintien de la paix. Lors de la Conférence ministérielle des Nations unies sur les opérations de maintien de la paix, tenue à Berlin les 13 et 14 mai derniers, l’Algérie a renouvelé son engagement à améliorer l’efficacité des missions onusiennes à travers un plan de formation global, axé sur les domaines sensibles. Elle a également réitéré, dans les différentes tribunes internationales, l’urgence de doter toutes les missions de maintien de la paix de mécanismes efficaces et équitables de surveillance des droits de l’Homme. Pour Alger, la sécurité, la dignité et le droit des peuples à l’autodétermination doivent guider toute action de paix. Ce message a été porté à Berlin par la secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires africaines, Mme Bakhta Selma Mansouri. Elle y a affirmé l’engagement de l’Algérie à dispenser des formations spécialisées au profit des forces onusiennes, afin d’améliorer leur capacité opérationnelle sur le terrain et de renforcer la protection des civils. La conférence de Berlin a permis l’adoption d’engagements concrets visant à rendre les missions de paix plus flexibles et adaptées aux réalités mouvantes des conflits contemporains. En parallèle, l’Algérie poursuit son plaidoyer pour l’instauration de mécanismes clairs de suivi des droits de l’Homme dans toutes les missions, sans exception, estimant que cela constitue une garantie fondamentale de justice, de légitimité et d’efficacité. À cet égard, l’ambassadeur Amar Bendjama, représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, a souligné, en mars dernier à New York, l’importance de renforcer la composante « droits de l’Homme » des missions de paix. Il a dénoncé le double standard observé dans certains cas, comme celui de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), où le silence de certains États contraste avec leurs discours habituels. « Nous avons été sermonnés à maintes reprises sur la nécessité de surveiller et de communiquer les informations relatives aux droits de l’Homme. Pourtant, lorsqu’il s’agit de la MINURSO, nous faisons face à un silence pesant, voire à une opposition », a-t-il déploré lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l’adaptabilité des missions de paix aux nouvelles réalités. M. Bendjama a enfin souligné que ce débat sur l’avenir et la réforme des opérations de paix est essentiel, tant pour le Conseil de sécurité que pour l’ensemble de la communauté internationale, à un moment où les défis se multiplient et nécessitent des réponses plus cohérentes, inclusives et durables.

Nora Mohammedi

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