Afin de renforcer la finance islamique: Quelles actions pour l’Assemblée 2O25 de la Banque islamique de développement?

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Placées  sous le thème  « diversification économique : un enrichissement de la vie », les  Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque islamique de développement (BID) dont son siège est à Djeddah, au Royaume d’Arabie Saoudite, sont  prévues cette année  à Alger du 19 au 22 mai 2O25, celles de 2O24 s’étant tenues  à  Riyad du 27 au 30 avril.  

Classée AAA par les agences de notation mondiales, la Banque Islamique de Développement œuvrant depuis 51ans,  est une  banque de développement multilatérale,  disposant  de pôles régionaux et de centres d’excellence dans 11 de ses pays membres. Guidée par les principes de la finance islamique, la banque rassemble 57 pays membres répartis sur quatre continents. Les Assemblées Annuelles comprennent une série d’événements et de panels avec des intervenants de haut niveau, provenant de gouvernements, d’organisations internationales et régionales, du secteur privé, du milieu universitaire et de la société civile, associant  les chambres de commerce et d’industries, et de conseils d’affaires. Les objectifs des assemblées de la BID,  selon les organisateurs, offrent l’opportunité d’explorer les moyens de consolider les relations économiques entre les pays membres de la BID et d’optimiser la coopération avec les institutions de financement participantes..

1.-Fondement de la finance islamique

La finance islamique recouvre l’ensemble des transactions et produits financiers conformes aux principes de la Charia, qui supposent l’interdiction de l’intérêt, de l’incertitude, de la spéculation, l’interdiction d’investir dans des secteurs considérés comme illicites (alcool, tabac, paris sur les jeux, etc.). Nous avons deux types de financement participatifs et non participatifs, avec un dénominateur commun, toute opération financière ou commerciale devant avoir un sous-jacent réel.

Le premier type de financement repose sur le principe de partage des pertes et profits. On parle alors de «moudaraba», contrat de partenariat où la banque (l’associé bailleur de fonds) ne dispose d’aucun droit de regard sur la gestion du projet. En cas d’échec, la perte en capital est totalement supportée par la banque.

A l’inverse, dans le cas d’une «moucharaka», la banque peut intervenir dans la gestion du projet. De par ses modalités de fonctionnement, ce partenariat actif entre l’entrepreneur et la banque se rapproche d’une joint-venture couramment rencontrée en finance classique. En cas d’échec, la perte est supportée par l’ensemble des associés Nous avons également les opérations «sans participation» qui concernent essentiellement les opérations à caractère commercial (achat ou vente d’actifs avec le mourabaha et l’ijara qui sont les contrats les plus utilisés. Le premier est un contrat de vente soumis à des clauses précises issues des principes énoncés par la charia. Dans ce cas, la banque islamique joue le rôle d’intermédiaire financier entre l’acheteur et le vendeur, la banque achetant au comptant un bien pour le compte d’un client pour ensuite lui revendre à un prix augmenté d’une marge bénéficiaire.  Quant à l’ijara, il s’apparente à un crédit-bail ou contrat de location en finance classique. A la différence du mourabaha, ce type de contrat transfère l’usufruit du bien, c’est-à-dire le droit de l’utiliser, et non son entière propriété.

2.-Evolution  du montant de  la  finance islamique 2006/2O25

La finance islamique est essentiellement pratiquée dans les pays du Moyen-Orient qui représentent près de 70 % de son encours total.

La finance islamique ne s’adresse pas uniquement au 1,8 milliard de musulmans. Plusieurs pays occidentaux s’y intéressent car elle présente des caractéristiques intéressantes en matière de transparence et de régulation bancaire.

Au niveau mondial , selon des sources internationales en date du 06 janvier 2025,  nous avons l’évolution suivante du montant de la finance islamique:

2006- 500 milliards de dollars,

 2010, 1100 milliards de dollars,

2015, 2080 milliards de dollars

2018, 2640 milliards de dollars,

 2020  2800 milliards de dollars

 2023/2024   3 500 milliards de dollars,

D’après un rapport de la Banque islamique de développement, l’encours financier des actifs islamiques atteindra 4940  milliards de dollars en 2025.

3.-La  structuration de la  finance islamique par  pays : 2024

-Iran 28,5%

-Arabie Saoudite 22,1% maintient sa position de plus grand marché bancaire islamique de la région, abritant les deux plus grandes institutions bancaires islamiques du monde, Al Rajhi Bank et Saudi National Bank.

-Malaisie 11,4%

-Emiraties 9,2%

 -Qatar 6,5%

-Koweït 6,O%

-Autres 16,3%

4-   L’expérience algérienne de 2O2O/2O24

Pour l’Algérie (source APS 14 mai 2025 )depuis son lancement en 2020,  selon  le président de la Commission de la finance islamique au sein de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef),  le total des dépôts bancaires relevant de la finance islamique, cumulé,  a atteint  900 milliards de dinars (mds DA) , soit au cours  du 17/05/2025  133,14  dinars un dollar, environ  6,76 milliards de dollars. L’objectif étant de drainer l’importante masse monétaire au niveau de la sphère  informelle , or    selon le dernier rapport de la banque d’Algérie en novembre  2024 le montant de la sphère informelle  représente environ  8 273 milliards  de dinars (62,20 milliards de dollars sur un total de  24 330 milliards de dinars (183 milliards de dollars ) en circulation, soit au même cours pour une comparaison correcte de 134 dinars un dollar 61,73 milliards de dollars sur un total  de 181,56 milliards de dollars soit 33,99%.  Le ratio pour l’Algérie  montant finance islamique fin  2024 sur le total sphère informelle, représente 1O,87%, le ratio serait plu faible si une fraction du montant  provient de la sphère réelle. .Selon ce rapport  moins de 20 % des transactions  financières dans le pays sont effectuées via des moyens électroniques, montrant qu’il reste un long chemin à parcourir pour la  digitalisation des paiements. En conclusion, la  finance islamique au niveau mondial   représente environ  2 % du financement global,  sur un PIB mondial dépassant  en 2024 105.000 milliards de dollars. Aussi,  malgré des projections de développement encourageantes dans le la finance islamique, elle peine encore à trouver un écho  parmi les grands espaces économiques mondiaux. 

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