En ce moment, on se soucie plus de finir la saison sans dégâts et sans perte humaine que de connaître le nom du futur champion ou celui qui remportera la Coupe d’Algérie.
L’état d’urgence a été décrété au niveau de la FAF sans doute interpellée par les pouvoirs publics inquiets par la recrudescence dangereuse de la violence dans et autour des stades, mais aussi par la multiplication des discours haineux sur les réseaux sociaux. Raison pour laquelle, le président de la Fédération, Walid Sadi, qui est également le ministre des Sports, faut-il le rappeler, a tenu deux réunions d’urgence coup sur coup, d’abord avec les arbitres, ensuite avec l’ensemble des présidents de la Ligue 1, le lendemain. Les principaux acteurs de la balle ronde en somme et dont la responsabilité est engagée dans la détérioration de la situation. Il fallait rappeler à tout ce beau monde ses responsabilités et donner des directives strictes afin de rétablir l’ordre et la sécurité quitte à frapper fort. A l’heure où nous mettons sous presse, aucune recommandation ou décision officielle n’a été prise ou rendue publique par la FAF, mais plusieurs médias évoquaient hier des informations selon lesquelles les instances sportives comptent prendre le taureau par les cornes en interdisant le déplacement des supporters pour les rencontres à hauts risques, mais aussi de jouer à huis clos les matchs décisifs. Ce qui serait ridicule dans ce cas précis. Evidemment, les clubs sont appelés à plus de retenue dans leurs déclarations au risque de lourdes sanctions. Des décisions dissuasives certes, mais il ne faut pas non plus que le championnat devienne une coquille vide dépourvu de son âme essentielle.
Il faut rappeler que le football est et reste un sport populaire par excellence, sans la présence du public il ne vaut quasiment rien. L’idéal est de trouver une solution de juste milieu en sachant canaliser les foules. Le pays a assez d’expérience dans ce domaine et possède les moyens humains et logistiques pour pouvoir faire face à ce fléau et endiguer la violence grâce à un service d’ordre compétent et à la hauteur. Cela s’est vérifié par le passé.
Une chose est sûre, les solutions radicales n’apportent rien de positif, on ne fait que se débarrasser des problèmes en les cachant sous le tapis. L’idéal est de les affronter sans céder à la panique et sans excès qui ne fera qu’envenimer les choses encore plus.
La violence dans les stades n’est pas propre à l’Algérie. De nombreux pays dans pratiquement tous les continents y sont confrontés. Il faut juste savoir la gérer avec intelligence, délicatesse et fermeté. Une main de fer dans un gant de velours…
