Huit accords de partenariat ont été signés, hier, entre des entreprises algériennes et chinoises pour la réalisation de projets d’investissement industriels et agricoles. Ces accords ont été conclus lors des travaux du forum d’affaires algéro-chinois sur l’investissement, organisé au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal, sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI).
Le premier accord signé entre l’Entreprise nationale des transports ferroviaires (SNTF) et l’entreprise chinoise GENERTEC CNTIC, filiale du groupe CRRC, porte sur la réalisation d’un complexe en Algérie spécialisé dans la conception, l’ingénierie et la fabrication d’équipements de transport ferroviaire et de leurs pièces associées. Un autre accord a été signé entre l’entreprise algérienne des fonderies « FONDAL », filiale de la Société nationale de sidérurgie (SNS), et la société de fabrication automobile chinoise « Jetour ». Cet accord prévoit un investissement de plus de 105 millions USD sur cinq ans pour la réalisation d’une usine dans la wilaya de Batna, destinée à produire 270.000 véhicules avec la création de 1.000 emplois. Dans le même sillage, un accord de partenariat a été signé entre le groupe « Iris » et l’entreprise chinoise « Chery » pour la réalisation d’un projet sur une superficie de 230.000 m2, spécialisé dans les travaux de peinture et de soudure des carrosseries automobiles. Ce projet devrait permettre la création de 1.200 emplois directs. Quant à l’accord de partenariat signé entre « Global Agri-Food », filiale du groupe « Madar Holding », il concerne la mise en œuvre d’un projet agricole dans les wilayas du Sud, visant le développement des cultures stratégiques en Algérie. Un accord a été conclu avec « Madar Maritime Company (MMC) », filiale de Madar Holding, portant sur la création d’une entreprise de fabrication de conteneurs destinés au transport de matières premières et de produits finis par voie terrestre et maritime. Le groupe « Madar » et la société chinoise « CCECC » ont également signé un autre accord sur la création d’une entreprise spécialisée dans l’ingénierie industrielle, visant à fournir une assistance technologique aux filiales du groupe et à mener des études au profit des industriels algériens, publics et privés. L’accord de partenariat signé entre le complexe agro-logistique « Agrolog » et l’entreprise chinoise « CRCC » concerne, quant à lui, un projet d’aviculture. Par ailleurs, le groupe « Condor » a signé un contrat avec la société « Hisense » pour la création d’une usine de production de climatiseurs et de machines à laver en Algérie. Lors de la cérémonie de signature de ces accords, il a été annoncé qu’un accord sera signé le 5 mai prochain entre l’entreprise de cycles et motocycles « CYCMA » à Guelma, et l’entreprise chinoise « QJ Motor », en vue de développer la production de l’entreprise à travers le transfert de technologie. Par la même occasion, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) a enregistré 42 projets chinois d’une valeur de 4,5 milliards de dollars, dont la plupart sont des investissements directs dans le secteur industriel, selon son directeur général, Omar Rekkache. Rekkache a précisé que l’agence a enregistré 42 projets d’investissement chinois au niveau du guichet unique des grands projets et des investissements étrangers depuis la création de l’agence en novembre 2022 jusqu’en mars dernier, pour un montant total dépassant 614 milliards de DA, soit 4,5 milliards de dollars. Ces projets sont répartis entre investissements directs (22 projets) et projets en partenariat entre des entreprises chinoises et des opérateurs nationaux (20 projets), la plupart dans le secteur industriel, ce qui témoigne de l’intérêt croissant des opérateurs chinois pour l’investissement direct en Algérie, précise le même responsable. En outre, plusieurs investisseurs chinois ont exprimé leur volonté de lancer des projets d’investissement dans divers domaines, que l’agence examine en coordination avec les secteurs concernés, a ajouté Rekkache. Cette orientation reflète, dira-t-il, une réelle volonté d’élargir la présence de la Chine en Algérie et de passer de la participation aux appels d’offres, commandes et services à l’exploitation des avantages compétitifs offerts par l’Algérie pour la réalisation d’investissements productifs. Pour sa part, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a indiqué que le fort potentiel de l’Algérie en matière d’investissement ouvrait de « larges perspectives » de coopération industrielle entre opérateurs économiques algériens et chinois. Il a rappelé la position stratégique de l’Algérie « aux portes de l’Afrique et de l’Europe », soulignant que « notre pays possède un fort potentiel en matière d’investissement qui ouvre de larges perspectives de coopération industrielle, notamment vers les marchés extérieurs ». « Vous avez démontré au monde vos grandes capacités en matière d’exportation à travers un développement exceptionnel de votre industrie », a dit le président du CREA en s’adressant aux opérateurs économiques présents, soulignant « la nécessité d’unifier les efforts, d’investir les capitaux et de partager les expertises pour permettre à nos économies (algérienne et chinoise) de relever les défis stratégiques mondiaux ». Il a rappelé, dans ce contexte, que le climat des affaires en Algérie « connaît une amélioration concrète et constante », et ce, « grâce à la forte volonté politique des hautes autorités du pays, aux profondes réformes engagées et au Plan d’action du Gouvernement qui a levé les obstacles qui entravaient le développement des affaires et de l’investissement en termes de procédures, de délais et de coûts ». Moula a ajouté que « cet environnement dans lequel évoluent les entreprises algériennes permet aujourd’hui d’augmenter considérablement nos exportations hors hydrocarbures ». « Il s’agit là d’un défi stratégique pour le pays et non pas d’un simple slogan », a-t-il affirmé. Il a, par ailleurs, souligné l’importance de ce Forum d’affaires, qui permettra, a-t-il dit, d' »identifier les secteurs d’activité offrant de nouvelles perspectives ayant vocation à renforcer les liens entre les opérateurs économiques des deux pays ». Les rencontres B2B prévues en marge de cet événement « permettront, quant à elles, de discuter des possibilités de coopération, d’échanger les connaissances et d’examiner les moyens de concrétiser des partenariats effectifs et fructueux ».
