La nécessité de la révision de l’ensemble de la législation nationale du troc frontalier et l’élargissement de la liste des produits et marchandises éligibles à cette activité commerciale et économique a été soulignée, ce lundi, lors d’une rencontre à Béchar regroupant des opérateurs économiques locaux et nationaux.
«Le développement du commerce de troc frontalier en Algérie, et plus particulièrement dans quatre wilayas du Sud (Adrar, Tindouf, Tamanrasset et Illizi), est conditionné par la révision des textes de loi régissant cette activité qui représente un intérêt pour le développement économique de ces régions», a affirmé le président de l’Observatoire des opérateurs économiques algériens en Afrique de l’Ouest, Mohamed Dahaj.
La révision globale de la législation régissant ce type d’activités commerciales et économiques et son adaptation aux nouvelles réalités commerciales, économiques et sociales de ces régions du Sud, en plus qu’elle constituent un moyen «efficace» de lutte contre la contrebande, de par le fait qu’elle permet d’offrir la possibilité d’identifier le troqueur, le produit ainsi que la traçabilité de la transaction, ouvre la voie au développement des échanges entre l’Algérie et les pays de l’Afrique de l’Ouest et d’améliorer des conditions économiques des habitants des localités frontalières du pays et celles des pays africains concernés, a-t-il souligné. «Nous devons nécessairement élargir la liste des produits et des marchandises destinés au troc aux diverses autres productions industrielles nationales et ne pas la limiter, comme c’est le cas actuellement, à des produits agro-alimentaires», a estimé Dahaj, dont l’Observatoire regroupe une centaine d’opérateurs algériens Opérant dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Actuellement le troc frontalier avec ces pays se limite aux pates alimentaires, fruits et légumes, quincaillerie, produits de l’entreprise nationale Naftal (graisses et huiles), quelques matériaux de construction, tabacs locaux et quelques produits électroménagers, alors que des pays de l’Afrique de l’Ouest ont acheminé, au titre du troc frontalier, des mangues, des bananes, du café et ses produits dérivés (Nescafé), des épices, du henné, des arachides et autres produits du genre, a-t-il expliqué.
Le commerce de troc appliqué aux produits industriels
«Le troc international qui se fait actuellement entre l’Algérie, le Mali et le Niger, doit être élargi à des produits industriels, et ce, dans le cadre d’une étroite coordination entre les services des Douanes, des impôts et du commerce de chaque wilaya du Sud concernée, et ce, dans la perspective de l’ouverture de nouvelles perspectives commerciales et économiques aux entreprises et unités de production implantées à travers ces wilayas du Sud, a ajouté le même responsable. Cette rencontre, initiée sous l’égide de l’Union des commerçants et artisans algériens (UGCAA) s’est déroulée en présence d’un représentant de la Fédération nationale des importateurs et exportateurs algériens (FNIE).
La FNIE apporte un soutien total aux propositions formulées par le président de l’Observatoire des opérateurs économiques algériens en Afrique de l’Ouest, et ce, dans le but de développer les activités commerciales et économiques entre l’Algérie et les pays de l’Afrique de l’Ouest au titre du renforcement des liens entre notre pays et cette partie du continent, surtout pour le développement économique et social des zones frontalières de ces pays, pour mettre un terme aux différentes activités de contrebande et contribuer au bien être des populations, a indiqué, pour sa part, son représentant, Mohamed Hassani. Sofiane Hounat, directeur-général de l’entreprise «Bessma», spécialisée dans la fabrication et la distribution de produits agro-alimentaires, a, de son côté, exprimé le souhait, en qualité de jeunes opérateurs économiques algériens, de l’élargissement de la liste des produits destinés au troc frontalier pour «pouvoir distribuer nos produits à travers les pays africains». Cette rencontre, la première du genre à se tenir à Béchar, est une contribution des opérateurs économiques nationaux pour la promotion et le développement des activités de troc frontalier et un moyen de promotion de l’exportation de produits nationaux, notamment vers l’Afrique de l’Ouest, selon des participants.