Le rapport de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), rendu public le mois courant, fait état de 12 843 projets enregistrés aux guichets uniques durant la période allant de novembre 2022 jusqu’à fin février 2025, avec un montant global de 5 776,4 milliards de dinars et un nombre prévisionnel d’emplois déclarés estimé à 316 010 postes.
Selon le même rapport, les deux premiers mois de l’année 2025 affichent un nombre de 1097 projets, dont le montant d’investissement est de l’ordre de 1044,3 milliards de dinars avec un nombre d’emplois prévisionnels déclarés de 31 346 postes. Dans le détail, ces projets impliquent de types d’investissements ; locaux et étrangers. Concernant la première catégorie, l’on dénombre 12 608 projets enregistrés, dont 96 grands projets et 11 projets structurants. Quant aux investissements impliquant les étrangers, le rapport recense 235 projets, dont 89 IDE (investissements directs étrangers) et 146 partenariats. « À travers les chiffres récents avancés dans le rapport de l’AAPI, l’on peut constater une évolution importante en termes de projets d’investissement enregistrés, où l’on dénombre plus de 12843 projets enregistrés auprès de l’Agence. Ainsi, l’Algérie s’approche, progressivement du but tracé par le président de la République dans son programme, à savoir la création de 20 000 entreprises », souligne l’économiste, Mourad Kouachi, dans une lecture des chiffres clés de ce rapport. En ce sens, l’analyste précise que plus de 42% des projets sont des petites entreprises engageant entre 10 à 49 salariés, tandis que l’on peut remarquer que plus de 104 projets enregistrés dans la catégorie des grandes entreprises avec un effectif de pas moins de 250 salariés. «Ce chiffre est non négligeable, car avec 250 grandes entreprises l’on peut aller jusqu’au quart d’un million de postes d’emploi, sans compter le reste des catégories d’entreprises », appuie-t-il.
51, 4 % des projets dans le nord du pays
Sur la localisation géographique desdits projets, Kouachi relève que 51, 4 % de l’ensemble des projets sont situés au nord du pays et 27% aux hauts plateaux et seulement 21% des projets sont prévus au grand Sud. «Cette répartition est logique. Cependant, l’on s’attend à un essor des projets d’investissement dans le sud du pays au vu de la stratégie de l’Etat et des mesures incitatives accordées dans ces régions sahariennes, dont les résultats seront plus palpables prochainement », commente l’universitaire. Sur les secteurs concernés par tout ce nombre de projets enregistrés, Kouachi fait observer que près de 38% concernent le secteur industriel. «Ce constat est très positif, car autant de projets vont permettre de booster ce secteur qui connait une certaine régression, représentant seulement 5% du produit intérieur brut alors que l’Algérie œuvre à augmenter ce taux à 12%», poursuit-il. Cependant, le nombre des projets enregistrés dans le secteur agricole, estimé à 7,2%, constitue le point noir que l’on peut remarquer. «C’est un taux faible qui nécessite davantage de travail en vue d’une augmentation les investissements en agriculture, en essayant d’abord de comprendre les raisons à l’origine de la réticence des opérateurs économiques d’investir dans ce secteur et surtout de prendre en charge et de lever toutes les contraintes rencontrées, d’autant que l’Algérie vise à concrétiser une autosuffisance dans plusieurs filières agricoles », soutient dans le même sillage. Sur la nature de l’investissement, Kouachi relève que 51,7% des projets consistent en la création de nouvelles entreprises. Quant au reste des projets, ils englobent des extensions (47%) et des réhabilitations. «C’est une chose positive, s’agissant d’élargissement des activités des entreprises déjà en activité. Ce qui dénote d’un climat d’affaires sain et favorable à même de susciter l’intérêt des investisseurs nationaux et étrangers », explique-t-il. En guise de conclusion, l’interlocuteur voit que le plus grand défi pour l’AAPI reste le suivi de la mise en œuvre de tous ces projets dans leurs phases de réalisation et d’exploitation. L’économiste, Mourad Kouachi voit que la dynamique que connait l’investissement en Algérie notamment des projets impliquant des étrangers, s’explique par le travail de prospection mené par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), depuis sa mise sur pied, auprès des différents pays. S’ajoute à cela la nouvelle stratégie de cette agence s’appuyant sur la création des pôles industriels spécialisés en fonction des bassins existants, en plus de la création de nouveaux bassins d’emploi dans des régions défavorisées en termes de développement économique. «Cette stratégie est très efficace et nous avons souvent appelé à la création des pôles industriels spécialisés à l’effet de créer un sorte de proximité entre les différents acteurs économiques parmi les entrepreneurs, les fournisseurs et les sous-traitants ».
N. I.






