24 février 2O25: La place de l’Afrique au sein de la carte énergétique mondiale

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De grandes puissances mondiales représentent l’essentiel de la production de pétrole et de gaz. L’Afrique peine à s’imposer mais son poids n’est pas négligeable. Avec le développement des énergies renouvelables et l’entrée de nouveaux producteurs, l’Afrique est appelée dans la prochaine décennie à être un acteur majeur au niveau de la sphère énergétique mondiale.

Selon le scénario « New Policies » de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) dans son dernier rapport, la consommation mondiale d’énergie primaire pourrait augmenter de 30 % d’ici à 2040, scénario basé sur l’impact des politiques existantes. Par source d’énergie, d’ici 2040, l’AIE prévoit que les énergies renouvelables pourraient satisfaire près de 40 % de la hausse de la demande mondiale d’énergie primaire grâce à la baisse de leurs coûts de production. Les coûts des nouvelles centrales photovoltaïques ont baissé de 70 % de 2010 à 2O23, celui des batteries de 40 %.À l’horizon 2O4O, les énergies renouvelables devraient rester encore minoritaires dans le mix énergétique mondial. Le véritable défi politique consiste à garantir un niveau suffisant d’investissement dans les réseaux et dans des unités de production permettant une bonne flexibilité des systèmes électriques, avec l’aide des technologies numériques. Mais on ne devrait pas oublier la production d’énergies renouvelables à partir du thermique et les installations hybrides combinant le gaz bio et le soleil. Pour les énergies classiques, l’AIE prévoit une augmentation de la consommation de gaz naturel de 45 % d’ici à 2040, tandis que la demande de pétrole continuerait à augmenter sur cette période. La consommation de charbon se stabiliserait. La production mondiale d’électricité d’origine nucléaire pourrait pour sa part continuer à progresser sous l’effet de la Chine qui devrait devenir le principal producteur devant les États-Unis d’ici à 2030. Lors du dernier sommet de l’UA qui s’est tenu en Tanzanie en janvier 2O25, les leaders de trente pays africains ont approuvé un programme visant à fournir de l’électricité à 300 millions de personnes sur le continent d’ici à cinq ans avec une augmentation de la part des énergies renouvelables. Au nord du Sahara, l’ensoleillement annuel est de 3OOO à 35OO heures. Il est plus faible au Sud, avec 2OOO à 255O heures par an.

La cartographie pétrolière mondiale

Environ 80 % des réserves mondiales de pétrole sont dominées par dix pays, ce qui leur permet d’influencer les marchés et de peser sur les décisions stratégiques en matière d’approvisionnement énergétique.

Nous avons, par ordre décroissant :

Venezuela : 303 milliards de barils de réserves prouvées ;

 Arabie saoudite : 267milliards ;

 Canada : 170

Iran : 156 ;

Irak : 145 ;

 Koweït : 101 ;

Émirats arabes unis : 97 ;

 Russie : 80 ;

 Libye :48,36 ;

 Nigeria 36,89 ;

États-Unis :

36,52 milliards de barils.

Les États-Unis sont devenus le premier producteur mondial de pétrole en 2017 grâce à l’exploitation massive du pétrole de schiste ; ils représentent une production de 17,8 millions de barils par jour en 2023, soit 18,9 % du total mondial. L’Arabie saoudite et la Russie se suivent de très près en deuxième et troisième positions, ayant produit respectivement 12,1 et 11,2 millions de barils de pétrole par jour en 2022 et 2023. Les trois principaux pays producteurs représentent plus de 40 % de la production mondiale et produisent ensemble plus de pétrole que les sept autres pays du Top 10 mondial réunis, parmi lesquels le Canada, l’Irak, la Chine, les Émirats arabes unis et encore l’Iran ; le Brésil, avec 3,1 millions de barils par jour, et le Koweït, avec 3 millions, complètent le classement des dix premiers producteurs de la planète. Les pays exportateurs de pétrole (OPEP) comptent pour 35,3 % de la production mondiale de pétrole. Les réserves prouvées de ses pays membres atteignent 1 214,7milliards de barils, soit 70,1 % des réserves mondiales. La demande mondiale devrait se situer à 104,5 millions de barils de pétrole par jour (Mb/j) en 2024, puis 106,3 Mb/j  en 2025, après 102,2 Mb/j en 2023.Pour le gaz naturel, les réserves au niveau mondial s’élèvent à 188,1 billions de m3.Les principaux importateurs de pétrole en milliers de barils/jour en 2023 :

 Chine 13, 716 ;

 L’Europe 12,811 ;

Les États-Unis : 8, 540 mbpj ;

 L’Inde : 5,770 mbpj ;

 Japon3, 332 mbpj ;

 Amérique centrale et du Sud 2,629 mbpj ;

Singapour 2,358 mbpj ;

Australie et reste de l’Asie : 1,316 mbpj ;

 Mexique 1 229 mbpj ;

 Afrique Australe1 101

Le Canada 1 074 mbpj.

Quant aux dix premiers exportateurs de pétrole brut en milliards de dollars ; ils ont totalisé 1 350 milliards de dollars en 2022, année de reprise post-Covid, contre 867 milliards $ en 2021 soit un bond de plus de 55 %.

Nous avons le classement suivant :

 Arabie saoudite 224,8 milliards $,soit 16,7 % du total ;

Le Canada 120,5 milliards $ (8,9 %) ;

La Russie : 119,5 milliards $ (8,8 %)

Etats-Unis : 117,0 milliards $ (8,7 %) ;

 Émirats arabes unis :

112,7 milliards $ (8,4 %) ;

Irak: 82,3 milliards $ (6,1 %) ;

 Norvège : 57,8 milliards $ (4,3 %) ;

 Koweït : 54,3 milliards$ (4,0 %) ;

Nigeria : milliards $ 49,9 (3,7 %) ;

Le Brésil : 42,7 milliards $ (3,2 %).

La cartographie gazière mondiale

La Russie représente 19,9 % des réserves mondiales de gaz, suivie par l’Iran (17,1 %), et le Qatar (13,1 %). Ces trois pays les mieux dotés en gaz concentrant à eux trois plus de la moitié des réserves prouvées de gaz naturel de la planète.

En volume, pour les réserves nous avons pour 2023 le classement suivant :

 La Russie : 37 400 milliards de m3 de réserves prouvées ;

Iran : 32 100 ;

Qatar : 24 700 ;

Turkménistan : 13 600 ;

États-Unis : 12 600 (En une décennie, l’exploitation des gaz de schiste a permis aux USA de passer d’importateur net de gaz naturel à premier exportateur mondial.

Chine : 8400

L’Arabie saoudite : 6 000 ;

Émirats 5900 ;

Nigeria : 5 500 ;

Irak 3500 ;

Canada : 2 400 ;

Algérie : 2 4OO (L’Algérie détiendrait le troisième réservoir mondial de gaz de schiste selon des études américaines).

Les principaux exportateurs de gaz :

Russie 250,85 milliards de mètres cubes gazeux ;

États-Unis : 188,4 ;

Qatar 126,7 ;

Norvège 107,3 ;

Australie 101,7 milliards de m3.

Et les dix premiers exportateurs de GNL en 2024 sont :

États-Unis : 87,22 millions de tonnes ;

Australie : 81,38 ;

Qatar : 79,79 ;

Russie : 33,61 ;

Malaisie : 27,97 ;

Nigeria : 14,63 ;

Indonésie : 12,80 ;

Oman : 12,06 ;

Algérie : 11,62 ;

Papouasie-Nouvelle-Guinée : 8,10 millions de tonnes.

Quant aux plus grands importateurs de gaz dans le monde, nous avons :

Chine 131,6 milliards de mètres cubes gazeux ;

Japon 105,2 ;

Allemagne : 83,2 ;

États-Unis : 79,5 ;

Italie : 70,1 milliards de mètres cubes.

Et la place de l’Afrique ?

Pour les réserves de pétrole, les pays africains se situent ainsi :

Libye : 48,36 milliards de barils (9ᵉ mondial) ;

Nigeria : 36,89 Mb (11ᵉ) ;

Algérie : 12,2 Mb (15ᵉ) ;

Angola : 7,78 Mb (18ᵉ) ;

Soudan du Sud : 3,75 Mb (24

Égypte : 3,3 milliards de barils (26ᵉ) ;

République du Congo : 2,88 (28ᵉ) ;

Ouganda : 2,5 Mb (29ᵉ) ;

Gabon : 2 Mb(36ᵉ) ;

Tchad : 1,5 (37ᵉ).

Quant aux réserves de gaz en Afrique, elles s’élèveraient à 18 trillions de mètres cubes fin 2023. Nous avons dans le TOP 5 pour 2023 :

Le Nigeria : 5,5 trilliards (mille trillons) de mètres cubes gazeux ;

le Mozambique 2,84 ;

L’Algérie 2,4 ;

L’Égypte, 2,21 ;

La Libye : 1,51.

Le Congo Brazzaville est à la sixième position, suivi par le Cameroun, l’Angola, laGuinée équatoriale et le Gabon. Les réserves de Grande Tortue Ahmeyim, gisementexploité en commun par le Sénégal et la Mauritanie, elles sont estimées de 25 à 50 trillions de pieds cubes.

Sur une production de pétrole mondiale de 102,20 millions de barils par jour (mb/j),l’Afrique n’en produit que 6,40, soit une part de marché de 6,26 %, un ratio qui illustre son caractère marginal. Nous avons par ordre :

Nigeria 1 307 000 barils/j ;

Libye :1.164.000 ;

Angola : 1 100 000 ;

Algérie : 977 000 ;

Égypte : 679 000 ;

Congo : 260 000 ;

Gabon : 170 000 ;

Ghana : 125 000 ;

Soudan du Sud : 125 000.

Le gaz algérien domine

En matière de production de gaz, l’Algérie est le premier producteur de gaz naturel en Afrique en 2023 avec un niveau de production de 101 milliards de mètres cubes. Cependant en 2O24, la production gazière du pays a reculé de 6,82 milliards de mètres cubes, soit une baisse de 6,5 %. L’Égypte est classée en seconde position avec 57milliards de mètres cubes.

Le Nigeria a produit 43,7 milliards de m3

. Cinq pays africains figurent parmi les 21pays producteurs de GNL :

l’Angola (5,2 Mtpa), la Guinée équatoriale (3,7 Mtpa),le Mozambique (3,4 Mtpa), le Cameroun (2,4 Mtpa) et le Congo (0,6 Mtpa).

Pour le gaz naturel, les réserves au niveau mondial s’élèvent à 188,1 billions de m3.

Pour les deux sources d’énergies classiques, outre le développement des énergies renouvelables, l’Afrique est appelée dans la prochaine décennie à être un acteurmajeur avec l’entrée de nouveaux producteurs.

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