L’assemblée générale extraordinaire élective de la FAF, tenue hier mardi, aurait pu passer inaperçue tellement il n’y avait pas de suspense quant à son issue et la réélection sans surprise de Walid Sadi pour un nouveau mandat olympique de quatre ans. Unique candidat à sa succession, il a été plébiscité en obtenant 76 voix sur les 78 votants. Un seul membre a voté contre, alors qu’un bulletin a été compté nul.
Simple formalité au demeurant pour entériner une emprise totale sur le sport-roi entamée à son arrivée à la tête de la FAF en septembre 2023 suite à la démission de son prédécesseur, Djahid Zefizef. Walid Sadi aura les coudées franches pour poursuivre sa mission, d’autant qu’il porte les deux casquettes, celui de président de la FAF, mais aussi et surtout celui du ministre des Sports. Peut-il dès lors y avoir un conflit d’intérêt ? En tout cas, la situation ne semble déranger personne. Bien au contraire, elle s’inscrit visiblement dans la continuité de la politique prônée par les pouvoirs publics dont le souci majeur est la réhabilitation d’une instance fédérale ayant perdu ces dernières années son influence et sa place qui devrait être la sienne sur la scène internationale, notamment sur le plan africain. L’omnipotence conférée à Sadi est un gage de confiance, mais elle reste tributaire de résultats concrets qu’il est appelé à obtenir sur le terrain. Il est certainement conscient de son pouvoir, mais aussi de ses futurs responsabilités en ayant des comptes à rendre pour qui de droit. Son ton grave et solennel témoigne du fardeau qu’il porte désormais en sachant qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Il connaît d’ailleurs le sort peu glorieux réservé à ses prédécesseurs. Mais il peut se nourrir de leurs échecs pour éviter de tomber dans les mêmes erreurs et les mêmes pièges. D’ailleurs, il semble avoir retenu la leçon, puisqu’il a déjà réussi à régler le problème de la mise en conformité des statuts. Un dossier latent dans lequel se sont noyés Zetchi, Amara et Zefizef en ayant tous échoué à le mener à bien. D’un autre côté, Sadi est quasiment sûr d’être élu dans le prochain Comité exécutif de la CAF, le mois de mars prochain, en étant le seul candidat de la région nord-africaine, après le retrait de son concurrent tunisien. Un travail savamment orchestré dans les coulisse a été effectué dans ce sens, pour ne pas connaître justement les désillusions des fois précédentes. Aussi Sadi est également attendu au niveau local où de nombreux chantiers méritent son attention et son investissement pour remédier à une situation stagnante pour ne pas dire pénalisante. Le football local ne se porte pas bien, il a besoin d’un nouveau souffle et une nouvelle stratégie pour sortir de l’ornière. Walid a annoncé la couleur en présentant un programme plutôt ambitieux. « Ensemble, nous allons surpasser toutes les difficultés pour le développement du football national, avec la mise en place d’une stratégie basée sur six grands axes qui seront débattus dans le cadre du Collège technique national, seul organe habilité à tracer la feuille de route de notre future stratégie », a-t-il déclaré aux membres de l’assemblée juste après son élection.
Parmi les axes majeurs de sa politique, celui de la formation en créant des académies de football au niveau des clubs de l’élite. Il est prêt à les aider pour que ce projet se concrétise le plus tôt possible, pourquoi pas dès la saison prochaine sachant que de nombreux clubs ont déjà acquis un terrain et les travaux des centres de formation ont bien avancé pour certains d’entre eux.
Le président de la FAF a également confié qu’il compte changer le système de compétition, mais ce ne sera pas pour la saison prochaine ou la saison d’après. Il a également plaidé pour « la nécessité de mettre en place une véritable stratégie de communication et de marketing ainsi que la recherche de nouvelles ressources de financement et de ne pas compter uniquement sur les subventions de l’Etat ». Autant de chantiers ouverts qui nécessitent l’engagement et l’implication de tout le monde, mais en attendant il y a quelques points qu’il pourrait améliorer avec son équipe, inhérent au déroulement de la compétition, comme l’établissement d’un calendrier homogène et adéquat à même de mettre en valeur un championnat en perte de vitesse.






