Parfois, les sentiments s’entremêlent brouillant la clarté de l’esprit au point de ne plus savoir séparer le bon grain de l’ivraie.
Dernièrement, on a vécu des événements contrastés dans le monde déroutant du football local qui nous laissent pantois. D’un côté, le joueur du MCA, Ayoub Abdellaoui insultant sur le terrain, avec véhémence et une violence inouïe, l’arbitre-assistant du match CRB – MCA. Des images choquantes captées par des photographes qui n’ont pas raté l’occasion de le confondre en publiant son coup de folie sur le Net. A l’ère des réseaux sociaux et du buzz, où les smartphones pullulent relevant le moindre fait insolite, difficile d’y échapper à fortiori quand on est une personnalité ou un sportif connu censé donner l’exemple. Pris en flagrant délit, Abdellaoui l’a payé cher en écopant fort justement de six matchs de suspension fermes et une amende insignifiante de 50 000 DA.
D’un autre côté, la CAF a publié le nouveau classement des meilleurs championnats africains dans lequel la Ligue 1 occupe une surprenante deuxième place derrière celui de l’Egypte, mais devant ceux du Maroc, de l’Afrique du Sud ou de la Tunisie. Quel est le rapport diriez-vous ? Il faut savoir que le gros craquage de Abdellaoui n’est pas un cas isolé. Les insultes et autres invectives entre joueurs sont monnaie courante dans notre championnat. Souvent, les arbitres ferment les yeux etfont mine de n’avoir rien entendu pour ne pas envenimer davantage la situation. D’ailleurs, ce fut le cas dans l’incident provoqué par le capitaine d’équipe du MCA. La commission de discipline s’est basée sur les vidéos filmées par les journalistes se trouvant sur la main courante pour le sanctionner et non pas sur le rapport des officiels sur lequel ils n’ont rien signalé. Car ils ont l’habitude de passer sous silence ce genre de comportements néfastes, préférant fuir leurs responsabilités.
Des personnes, quelle que soit leur compétence, se trouvant à mille lieues ne peuvent pas juger objectivement un championnat. On est bien placés pour le savoir. Notre championnat mérite-t-il vraiment son classement ? On est les premiers à le critiquer, à le dévaloriser souvent à juste titre. Vous me diriez que les autres championnats ne sont guère mieux, mais il y a un aspect dans lequel on les bat tous, celui de l’indiscipline et du désordre. Au-delà du manque d’infrastructures adéquates et conformes dans de nombreuses villes, le peu d’attraits et de spectacle affligeant offert, le comportement de la majorité des joueurs sur le terrain frôle parfois l’indigestion. Des interminables palabres, des accrochages et contestations pour des petites fautes, pertes de temps incalculables, si on fait le compte, un match chez nous dure en moyenne un peu plus d’une vingtaine de minutes de jeu réel. On sort avec l’impression d’avoir assisté à une rencontre de football surréaliste complètement différente de celle qu’on peut voir ailleurs. Une discipline parallèle en somme avec des règlements et des lois adaptés à la sauce algérienne. Une réalité dont on ne se rend pas compte, tellement elle est entrée dans les mœurs.
Si on doit opérer des réformes dans notre championnat, pour ne pas dire une révolution, il faut commencer d’abord par cet aspect négatif et nuisible qu’on doit absolument corriger. Cela passe par une prise de conscience générale et une implication de tous les acteurs du ballon rond. Ces derniers sont appelés à changer de mentalité et de comportement en faisant honneur à leur club, ou au moins justifier les salaires faramineux qu’ils perçoivent.






