Le président de la République prend part à Addis-Abeba au sommet de l’UA: L’Algérie déterminée à conforter son leadership régional

0
301

Les dirigeants africains dont le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, se réunissent aujourd’hui et demain à Addis-Abeba pour le sommet annuel de l’Union africaine (UE) qui sera marqué par le renouvellement des instances dirigeantes de sa commission dans le contexte de l’apparition de nouvelles crises.

Trois candidats se disputent le poste de président de la Commission de l’UA, réservé cette fois à un représentant de l’Afrique de l’Est: l’ancien premier ministre kényan Raila Odinga, le ministre des Affaires étrangères djiboutien Mahmoud Ali Youssouf, et l’ancien ministre des Affaires étrangères malgache, Richard Randriamandrato. Pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat, le candidat doit obtenir une majorité des deux tiers des 55 Etats membres de l’organisation, un exploit qui nécessite souvent des alliances régionales et stratégiques. L’Algérie, quant à elle, a présenté une candidature d’une envergure exceptionnelle pour la vice-présidence de cette institution stratégique, en la personne de son ambassadeur à Addis-Abeba et sa représentante permanente auprès de l’UA, Mme Selma Malika Haddadi. L’élection se fait à bulletin secret et à la majorité des deux tiers des Etats membres ayant le droit de vote. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA devraient également confirmer les six commissaires élus par le Conseil exécutif de l’Union et qui sont appelés à assister le président dans la gestion de la Commission, alors que l’élection des cinq nouveaux membres du Conseil paix et sécurité (CPS) est suspendue en raison de l’absence de la majorité des deux tiers des Etats membres requise pour le candidat de la région Afrique du Nord. L’Algérie qui a obtenu 30 voix sur les 33 requises, est bien partie pour retrouver sa place de membre du CPS lors des élections prévues le prochain mois. Le sommet de l’UA se penchera, en outre, sur l’examen de plusieurs points inscrits à l’ordre du jour dont des rapports sur les activités du CPS, la réforme institutionnelle de l’UA, ou encore le rapport d’étape sur la zone de libre-échange africaine (ZLECAF). Les dirigeants africains discuteront également du paiement des réparations aux Africains, étape concrète vers la réparation des torts historiques et la promotion de l’apaisement chez les peuples africains et les personnes d’ascendance africaine. Le thème retenu cette année « La justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par les réparations », a été choisi par les chefs d’Etat et de gouvernement lors de la 37e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union qui s’est tenue en février 2023 à Addis-Abeba. L’objectif visé et de contribuer à rassembler les citoyens africains et la diaspora africaine pour construire un front commun et uni, pour la cause de la justice et du paiement de réparations aux Africains pour les crimes historiques et les atrocités de masse commises contre les Africains et les personnes d’ascendance africaine, notamment la colonisation, l’apartheid et le génocide. Il s’agit d’élaborer une position africaine commune sur les réparations et l’apaisement, ainsi que pour mettre en place un programme d’action UA. Cette position devrait porter sur une série d’initiatives visant à remédier aux injustices historiques découlant de la colonisation, de l’esclavage et de la discrimination systémique, notamment la reconnaissance historique, les réparations financières, la restitution des terres, la préservation culturelle, les réformes politiques, la responsabilité internationale et l’autonomisation des communautés. Les conflits prolongés (Somalie, Soudan du Sud, région du Sahel et des Grands Lacs) et les nouvelles crises (Cameroun, Ethiopie, Soudan et RDC) sont, par ailleurs, au menu de la réunion des dirigeants africains qui discuteront également de la création d’une agence africaine de notation de crédit, témoin de l’engagement de l’Afrique à renforcer la souveraineté financière du continent et à relever les défis de longue date associés aux trois agences internationales de notation de crédit. Pendant ce temps, l’Algérie a de fortes chances d’obtenir un siège au Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour la région de l’Afrique du nord, lors des élections reportées au mois prochain, et ce après avoir obtenu mercredi 30 voix sur les 33 requises, devançant ainsi le Maroc à tous les tours du scrutin avec un écart avoisinant le double. L’Algérie, qui se représentera de nouveau à ce poste lors des élections reportées au mois prochain, a battu le Maroc à tous les tours, avec un écart avoisinant le double, l’excluant ainsi de la course après six tours, durant lesquels le Maroc a démontré son incapacité de rivaliser avec l’Algérie, compte tenu de l’écart important dans le nombre des voix (30 voix contre 17 seulement pour le Maroc au sixième tour), ce qui reflète l’influence de l’Algérie dans le continent africain. Lors de ces élections qui se sont déroulées au premier jour de la réunion du Conseil exécutif de l’UA, tenues en 7 tours consécutifs, l’Algérie a battu les deux autres pays en lice, à savoir la Libye et le Maroc, et ce pour le mandat 2025- 2027. Le nombre de votes requis (33 voix) soit les deux tiers des suffrages des Etats votants, n’ayant pas été atteint, la Commission de l’Union Africaine a été contrainte de reporter le vote au mois prochain. Comme à l’accoutumée et à travers ses campagnes de désinformation contre l’Algérie, le Maroc évite d’admettre qu’il était candidat à ce poste, tout en occultant le fait que c’est l’Algérie qui l’a éliminé. Récemment, plusieurs ministres africains ont salué les efforts du président de la République, ainsi que son rôle efficace dans la fédération des démarches continentales dans le domaine de la lutte contre ce fléau, affirmant que l’expérience algérienne pionnière a largement inspiré les différentes dimensions de l’action africaine commune dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Ils se sont également réjouis de l’initiative de l’Algérie de tenir le débat qui tend à tirer la sonnette d’alarme concernant le recrudescence inquiétante du terrorisme en Afrique et à affirmer le besoin impérieux de célébrer l’intérêt international à faire face à cette menace laquelle désormais guette la paix, la sécurité et le développement dans le continent tout entier. Pour leur part, les membres du CPS de l’UA ont exprimé leur profonde gratitude au président Abdelmadjid Tebboune pour ses efforts, le qualifiant de pionnier de la lutte antiterroriste et de l’extrémisme violent en Afrique, pour sa conduite avisée des efforts de l’Union africaine et son soutien constant à ses démarches collectives. Ils ont, en outre, fait part de leur sincère considération à l’Algérie pour son engagement à lier les questions sécuritaires, de développement et les politiques fondées sur les droits de l’homme, dans la conduite des efforts africains de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique, tout en tenant compte de manière cohérente et intégrée, des différents aspects du développement et de la sécurité. Dans ce contexte difficile, ils ont considéré que l’Algérie, à travers son Président, constitue une voix de sagesse qui doit être écoutée avec attention et sans aprioris car à travers ses positions immuables, ses propositions mûries et ses actions diplomatiques reconnues, elle apporte une vision de neutralité et de détachement nécessaires à toute prise de décision efficace.

T. Benslimane

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici