FAF: Walid Sadi veut secouer le cocotier

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C’est connu, « un bien mal acquis ne profite jamais ». Une expression qui s’applique parfaitement à ce qui se passe actuellement dans le football local. Malgré des investissements colossaux consacrés essentiellement à payer des salaires records à leurs joueurs, les clubs, les mieux nantis, n’arrivent pas vraiment à tirer leur épingle du jeu au niveau africain.

A l’image du CRB qui a pris une raclée face au Ahly il y a une dizaine de jours en s’inclinant sur le score fleuve de 6 à 1. Le MCA, l’autre engagé en Ligue des champions, n’est guère mieux loti. Sa défaite à domicile contre les Soudanais d’Al Hilal nous interpelle et interroge sur le niveau réel et la qualité de nos représentants, en dépit des renforts à coups de centaines de millions effectués durant l’intersaison.   Cette politique semble avoir montré ses limites, ce qui explique peut-être la récente sortie du ministre des Sports, Walid Sadi, qui est en même temps le président de la FAF, en anticipant les critiques justifiées de l’opinion publique, surtout que la majorité des clubs sont exclusivement financés par l’Etat. Pour beaucoup, cela s’apparente à une dilapidation pure et simple des deniers publics, surtout en l’absence de résultats palpables. On n’arrive même pas à organiser un championnat attrayant qui tient la route. On patauge toujours dans la médiocrité, l’improvisation et l’amateurisme, où le ridicule le dispute parfois à l’incapacité. Lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), jeudi, consacrée aux questions orales, le Ministre, Walid Sadi, a annoncé l’élaboration prochaine d’une feuille de route ayant pour objectif la réorganisation du football national. Dans ce contexte, il a tenu une réunion avec des représentants des sociétés nationales propriétaires ou actionnaires des clubs de football professionnels, « afin d’examiner la situation du football professionnel et à l’issue de laquelle une feuille de route préliminaire a été élaborée avec mise en vigueur à compter de janvier 2025 ». Il faut savoir que les entreprises publiques sont les principales pourvoyeuses des clubs, ce sont elles qui tiennent les cordons de la bourse. Du coup, l’Etat a le pouvoir discrétionnaire d’orienter et de changer la politique sportive comme bon lui semble. La marge de manœuvre des associations sportives est très limitée, du moment qu’elles n’ont pas les moyens de s’émanciper financièrement.  « Cette feuille de route porte dans son volet financier sur l’impératif d’obliger les clubs de redoubler d’efforts pour réduire les charges salariales à partir de la saison sportive 2025-2026. Ces clubs doivent également plafonner et réviser leurs budgets annuels à un seuil raisonnable », a précisé Walid Sadi. Est-ce à dire que les recrutements seront désormais conditionnés, puisqu’on évoque un plafonnement des salaires à 250 millions de centimes mensuels ?  Maintenant que les pouvoirs publics ont décidé de fermer les vannes ou du moins à les réduire, quel sort sera réservé aux joueurs qui touchent plus que le salaire plafonné et dont le contrat est en cours de validité encore pour quelques saisons ? Va-t-on les obliger à quitter la Ligue 1 ? Cela ne semble pas le problème de Walid Sadi pour le moment. L’urgence est de revenir à une gestion saine et transparente. Il s’agit aussi « d’élaborer un plan d’investissement axé sur la réalisation de projets de formation et la création d’académies pour les catégories des moins de 11 ans, 13 ans et 15 ans à partir de janvier 2025 ». Beaucoup de bonnes intentions en somme, reste à les concrétiser sur le terrain. La tâche s’annonce compliquée et délicate, car le plus difficile sera de changer les mentalités et les pratiques nébuleuses qui se sont implantées dans les mœurs au point de devenir une seconde nature.

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