Le Nigeria nous a fait très mal ! Seuls les naïfs y croient encore

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À la suite de la défaite de l’Algérie face au Nigeria, une seule question mérite d’être posée : l’EN peut-elle encore croire à une éventuelle qualification pour la phase finale du Mondial, pour la troisième fois consécutive ? En tout cas, pour les plus optimistes des spécialistes et fans de l’EN, la mission des Verts s’annonce, désormais, beaucoup plus compliquée que prévue, pour ne pas dire impossible. La cuisante défaite essuyée, devant les «Super Eagles» a chamboulé tous les plans des Algériens et ceux du nouvel entraîneur Georges Leekens, qui misait, énormément, sur sa première sortie à la tête des Verts, pour réaliser un bon résultat. Hélas, et en dépit de son optimisme, malgré les nombreuses défections, le technicien belge ne savait pas qu’il allait être  «trahi» par sa défense, notamment Belkaroui qui est passé complètement à côté de la plaque, infligeant même un coup de massue, à ses coéquipiers, sur le premier but des Nigérians. Quoi qu’il en soit, sur le plan comptable, l’Algérie comptabilise, aujourd’hui, un seul point avec un goal-average défavorable par rapport à la Zambie, qui a tenu en échec le Cameroun, chez lui, et qui glane, du coup, son premier point. En tête et avec six points c’est le Nigeria, qui a fait ungrand pas vers la qualification, surtout qu’il bénéficie d’un autre bel avantage, celui d’accueillir, pour la seconde fois consécutive, à domicile, lors de la 3e journée, le Cameroun, qui n’est autre que son dauphin. Pour ce qui est des Algériens, ils effectueront encore un déplacement en Zambie, dans un match décisif que les coéquipiers de Brahimi devront, absolument, gagner pour se relancer, avant d’accueillir de nouveau le même adversaire. C’est dire que seule la victoire compte pour l’EN, qui s’est compliquée, considérablement, la tâche, car tout dépend, aussi, des résultats du Nigeria, grands favoris pour la qualification. L’arrière-garde nous a une fois de plus trahit. Aucun sélectionneur n’aurait aimé être à la place de Georges Leekens, et pour cause. Il a pris en main une équipe perturbée par le nul concédé face au Cameroun et aux évènements qui ont suivi dont le limogeage du Serbe Rajevac. Il faudra y ajouter les défections sur blessures de quatre éléments pour affronter le Nigeria en confiance après avoir gagné en Zambie. Le technicien belge, armé de son expérience, s’est résolument engagé dans cette opération suicide. En fait, et en raison des indisponibilités, et au moment de composer son onze-type, il n’a pas connu la traditionnelle situation cornélienne de la plupart de ses collègues. Tout au plus, il a hésité pour le poste de latéral droit entre Guedioura et Ziti, portant logiquement son choix sur ce dernier, le premier étant un milieu de formation. A un certain moment, Leekens a évoqué une organisation tactique de départ en 3-5-2, s’inspirant ainsi de l’exemple fourni par diverses formations européennes. Cependant, à l’approche du jour «J», et désirant absolument réussir son premier examen, Leekens a opté pour un 4-1 – 4-1, qui a l’adhésion des joueurs. Outre le réseau défensif, le sélectionneur belge attendait beaucoup de Bentaleb et Taïder, qui avaient pour mission de donner de bons ballons en profondeur aux Slimani et Mahrez. Hélas, tous les plans échafaudés par Leekens sont tombés à l’eau car, après un illusoire bon départ, les Algériens ont laissé l’initiative aux Nigérians en multipliant les maladresses dans la transmission du ballon. Lorsque de telles fautes se répètent, la note se paie cash, surtout en raison des hésitations et des fautes de placement des défenseurs axiaux sur les buts nigérians. La facilité de ces réalisations met en relief, une fois de plus, cet irritant problème défensif de l’EN. Sur le second but, c’est un alignement très approximatif des défenseurs qui en est à l’origine. Et pourtant, il y a des motifs de regrets avec ces deux belles opportunités gâchées en l’espace de deux minutes par Bentaleb et Taïder. En seconde période, il y a eu la réaction algérienne qui aurait mérité un meilleur sort. On misait sur Slimani et, à notre avis, outre l’isolement dont il a souffert car pris en étau par les défenseurs centraux du Nigeria, nous l’avons vu parfois revenir porter aide à ses coéquipiers. Est-ce une consigne ou une initiative personnelle ?

L’espoir est revenu avec le but de Bentaleb, mais les Super Aigles ont su faire le dos rond tout en menant des contres dangereux et porter l’estocade. Pour conclure, on s’interroge à propos des changements, trop tardifs d’ailleurs. Feghouli en défenseur latéral, un poste inhabituel pour lui, Abeid Mehdi et Bounedjah pour quelques minutes seulement, est-ce de bonnes décisions pour une équipe algérienne menée au score ? Nous ne croyons pas. Et encore, la note aurait pu être plus salée sans que personne trouve à redire. Bref, ceci étant, maintenant que les dés sont pratiquement jetés dans un groupe où les Super Eagles du Nigeria sont bien partis pour aller en Russie, les Verts devront oublier les qualifications du Mondial et commencer à penser à la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2017) au Gabon qui constitue désormais un objectif majeur pour les coéquipiers de Saphir Taïder. «Nous devons nous remobiliser et penser à l’avenir», a ainsi lancé, en homme averti, le capitaine Carl Medjani à l’issue du match face au Nigeria. L’équipe nationale qui traverse une période difficile est appelée à puiser dans ses ressources pour relever la tête en vue du tournoi continental au risque de décevoir tout un peuple qui s’est fait à l’idée, ou presque, que les «héros» de 2014 au Brésil n’iront pas au Mondial russe. Le coach national aura vraiment du pain sur la planche pour remonter le moral de ses troupes, très affectées après la sortie ratée d’Uyo. Les Verts auront une belle occasion, dans deux mois, pour d’abord se réconcilier avec leur public et surtout avoir un sur- saut d’orgueil. A la CAN-2017 au Gabon (14 janvier-5 février), la sélection nationale devra se mesurer à des adversaires du même calibre que le Nigeria ou le Cameroun. La Tunisie et le Sénégal ne feront certainement pas de cadeau au «Club Algérie», appelé plus que jamais à se remettre en question. D’ici là, les protégés du président de la FAF Mohamed Raouraoua auront du temps pour se préparer en prévision d’un rendez-vous qui commence à tenir en haleine les mordus des Verts, où une autre déconvenue représenterait un coup de massue pour le football national.