À l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète, le Ministère de la Santé, en partenariat avec Novo Nordisk Algérie, a lancé une série d’initiatives sous le thème « Diabète : Priorité au bien-être, pour une santé durable », avec pour slogan « Diabète et Bien-être ». Cet événement, placé sous le haut patronage du Ministre de la Santé, se déroule du 18 au 24 novembre 2024 dans les wilayas de Ksar Chellala et Tiaret.
Une clinique mobile, dédiée à la prévention et au dépistage, est mise à la disposition des citoyens pour des consultations médicales et des examens biologiques. Les premiers rendez-vous ont eu lieu les 18 et 19 novembre à la polyclinique du Moudjahid Chergui Kaddour à Ksar Chellala. Les activités se poursuivront du 21 au 24 novembre à la polyclinique Chahid Bouchenafa de Tiaret. Ces campagnes visent à encourager le dépistage précoce et à sensibiliser la population sur l’importance de l’éducation thérapeutique et des bonnes pratiques alimentaires. « Détecter le diabète et le prendre en charge à temps est essentiel pour éviter des complications graves », souligne un responsable du ministère. Le 20 novembre, une journée scientifique a été organisée à l’Institut de formation paramédicale M’Hamed Ben Souna de Tiaret. Destinée aux médecins généralistes de neuf wilayas, cette formation avait pour objectif de renforcer leurs compétences dans la gestion du diabète et de ses complications. Parmi les sujets abordés figuraient, la prévention et le dépistage des complications du diabète, comme l’insulino-résistance, l’importance de l’éducation thérapeutique et des habitudes alimentaires ainsi que la gestion spécifique du diabète pendant le mois de Ramadan. Cette journée a également marqué le lancement de la troisième édition du Guide de bonnes pratiques en diabétologie, un outil de référence pour uniformiser les soins dans le pays. Hamza Benharkat, Directeur Général de Novo Nordisk Algérie, a déclaré : « Nous comprenons l’impact profond du diabète et nous nous efforçons de fournir des soins avancés. Ces initiatives de sensibilisation et d’éducation visent à soutenir les patients tout au long de leur parcours de soins. Ensemble, nous pouvons faire la différence. » Depuis son lancement en 2011, la clinique mobile « Changing Diabetes », fruit d’un partenariat public-privé entre le Ministère de la Santé et Novo Nordisk Algérie, a permis de rapprocher les soins des populations les plus éloignées. En 13 ans, elle a mené 42 campagnes, consulté 161 500 visiteurs et dépisté 61 000 patients. Les citoyens bénéficient d’examens de médecine générale, diabétologie, ophtalmologie et cardiologie, ainsi que de séances d’éducation thérapeutique. Face à la progression alarmante du diabète en Algérie, cette mobilisation vise à améliorer la prise en charge des patients tout en promouvant des modes de vie sains. Avec ces actions, le Ministère de la Santé et Novo Nordisk Algérie réaffirment leur engagement pour une meilleure qualité de vie des patients diabétiques et une prévention efficace des complications. A cette occasion Dr. Djamila Nadir a mis en avant les efforts déployés dans le cadre de la Journée mondiale contre le diabète 2024, axés sur la prévention, le bien-être et la qualité de vie des patients. Elle a souligné l’importance des campagnes de dépistage et de sensibilisation, ainsi que de la formation des médecins généralistes pour renforcer la prise en charge précoce et de proximité du diabète. La clinique mobile « Changing Diabetes », partenariat avec le ministère de la Santé, joue un rôle clé en sensibilisant la population sur les facteurs de risque (mode de vie, obésité) et en offrant des consultations spécialisées pour dépister les complications, notamment cardiovasculaires et ophtalmologiques. L’objectif final est d’encourager une alimentation saine, la pratique d’une activité physique, et de prévenir les complications graves, telles que les maladies cardiovasculaires et la cécité, qui représentent les principales menaces pour les diabétiques. Le Pr. Baghous, chef de service diabétologie-endocrinologie au CHU d’Oran, a pour sa part mis en lumière l’ampleur de la pandémie de diabète de type 2, qui touche également l’Algérie avec une prévalence alarmante de 14,4%, doublée en 20 ans. Il a insisté sur les complications graves associées, telles que la cécité, les amputations non traumatiques, et l’insuffisance rénale chronique, première cause de dialyse dans le pays. Lors de la journée de formation des médecins généralistes à Tiaret, le Pr. Belhadj, chef de service médecine interne au CHU d’Oran, a présenté le nouveau guide sur le diabète, un document complet abordant diagnostic, dépistage, traitement, complications et éducation thérapeutique. Il estime qu’il deviendra une référence précieuse pour les médecins généralistes, avec un guide de poche prévu pour un usage pratique. Malgré la disponibilité des traitements modernes (nouvelles insulines, inhibiteurs SGLT-2, analogues GLP-1), les résultats en Algérie restent en deçà des standards internationaux, en raison d’une éducation thérapeutique insuffisante. Il a souligné que traiter un malade nécessite de prendre en compte son contexte global : environnement, vie sociale, niveau d’instruction et âge. Une approche personnalisée est essentielle, tout comme une communication claire entre le médecin et le patient. Le Pr. Belhadj a également mis en lumière les causes de l’augmentation du diabète en Algérie : sédentarité, urbanisation et alimentation moderne riche en sucre, en opposition aux habitudes alimentaires traditionnelles plus saines. Enfin, il a insisté sur l’importance des formations médicales continues, souvent soutenues par les laboratoires pharmaceutiques, pour améliorer les pratiques des médecins généralistes. Ces journées visent à renforcer la prise en charge des patients diabétiques et à promouvoir une médecine adaptée aux besoins locaux. Le Pr. Bourahla, cardiologue au CHU Parnet d’Alger, a pour sa part souligné l’importance de la prévention des complications cardiovasculaires liées au diabète, notamment son association fréquente avec l’hypertension, l’athérosclérose et la microangiopathie. Il a rappelé que 75 % des patients diabétiques sont également hypertendus, ces deux pathologies partageant des mécanismes communs. Le diabète est qualifié de fléau mondial, avec une prévalence moyenne de 8,8 % dans le monde mais atteignant 14,4 % en Algérie, en raison de la sédentarité, de l’obésité et des changements d’habitudes alimentaires. Cette progression alarmante a des conséquences socio-économiques importantes, aggravées par l’association fréquente avec d’autres maladies chroniques. Il a également noté que la CNAS prend en charge les traitements du diabète, y compris les thérapies innovantes, bien que certains cas exclusivement cardiovasculaires liés au diabète puissent poser des problèmes de remboursement. Enfin, il a insisté sur la nécessité d’accompagner les patients dans l’utilisation des nouvelles thérapies ciblées. Les médecins doivent non seulement connaître les molécules, mais aussi adapter leur prescription aux besoins spécifiques des patients, évaluer les résultats attendus et assurer un suivi pour maximiser les bénéfices des traitements.