Des moudjahidines et des universitaires ont affirmé, hier à Alger, lors d’une conférence sur « le parcours révolutionnaire et militant du peuple algérien durant la lutte armée pour son indépendance », que l’Algérie « est un modèle » de courage et de sacrifices consentis durant la période coloniale pour recouvrer sa liberté et sa souveraineté.
Accueillie au Palais des Raïs (Bastion 23), cette rencontre sur l’histoire a été organisée dans le cadre des célébrations du 70e Anniversaire du Déclenchement de la Glorieuses Révolution de novembre 1954. Coordonnée par l’Organisation algérienne de préservation de la Mémoire et de l’Héritage culturel et la promotion du Tourisme et de l’Environnement, cette conférence a été animée par, le professeur de l’histoire contemporaine de l’Algérie à l’université de Djelfa, Hassen Meghdouri, du Moudjahid Salah Mezzi, de la présidente de l’institution organisatrice de cet événement Hadya Chaâbane et de la présidente de l’Association féminine « Haoua » de la wilaya d’Alger, Dalila Hamis. Les intervenants à cette rencontre ont tenté de soumettre le parcours révolutionnaire et militant de la Nation algérienne durant la lutte armée pour son indépendance, à l’objectivité et la rigueur du regard académique, appuyé par le témoignage de « Aâmmi Salah », un des militants actifs de la cause nationale dans la région d’Alger, homme de terrain qui a vécu la barbarie et les abjections du colonialisme français. L’armée coloniale avait commencé à « mettre à exécution le projet macabre, décidé en haut lieu, de spoliation des biens et des terres appartenant aux autochtones algériens, au profit des arrivistes français », dès son premier acte d’occupation en juillet 1830, « prônant, pour ce faire, la politique des exécutions sommaires et de l’extermination des populations locales », s’est accordé à dire l’ensemble des intervenants. Sous l’intitulé, « L’Algérie, entre le sacrifice et le droit à la mémoire », le professeur Hassen Meghdouri est revenu sur la série de crimes politiques, militaires, économiques, sociaux, et culturels perpétrés par l’armée coloniale, citant en appui, des stations historiques factuelles, comme celles du 8 mai 1945 et les méthodes et moyens utilisés, contraires aux lois et aux principes du droit international. De son côté, l’ancien moudjahid, Salah Mezzi, militant actif de la cause nationale avec ses frères dans l’Algérois, témoignera de la force de conviction et de la détermination qui animait tous les Moudjahidines, malgré le manque de moyens qui avait marqué les premières années de combat. « Notre travail au départ, était, entre autre, d’allumer des incendies à des endroits stratégiques, confectionner des bombes, organiser des embuscades contre des agents de police ou de hauts fonctionnaires de l’administrations coloniale », car il fallait inscrire la Révolution dans une dynamique de résilience populaire qui ferait comprendre à tous, que « le Peuple algérien s’est levé comme un seul homme et que sa décision d’en finir avec le colonialisme français était ferme et irrévocable », a expliqué « Aâmmi Salah ».La présidente de l’association féminine « Haoua », Dalila Hamis, a, quant à elle, rappelé l’engagement de la femme algérienne, depuis les premières années d’occupation, aux côtés de ses frères de combat, dans toutes les régions du pays et son statut de Moudjahida à jouer les premiers rôles pour certaines d’entre elles, à l’image de Fatma N’Soumer, Hassiba Ben Bouali, Zohra Drif, Djamila Bouhired, Ourida Meddad, Zoulikha Oudaï, Chaib Dzaïr, Fatima Ouzegane, Louisette Ighil Ahriz, Djamila Boupacha et bien d’autres encore. « L’engagement de la femme dans la lutte armée pour l’Indépendance de l’Algérie, a permis au monde entier de comprendre que c’est tout le peuple algérien qui s’est levé », a conclut dans l’émotion du souvenir, Dalila Hamis. Au tour de Hadya Chaabane, qui a, pour sa part, souligné l’importance de la tenue de telles rencontres pour, a-t-elle expliqué, « aider à, donner une dimension académique à notre glorieuse histoire par l’intervention de chercheurs-universitaires et historiens algériens, réécrire notre histoire avec des plumes algériennes et transmettre la bravoure de nos valeureux Martyrs et de nos Moudjahidines, à nos enfants car, a-t-elle conclut, ils ont droit à cet héritage précieux et cette mémoire nationale qui va les construire ».