Le choléra continue de se propager au Soudan, dépassant plus de 28.000 cas, dont 836 décès, dans 11 Etats en moins de quatre mois dans ce pays en proie à un conflit armé depuis 2023, a alerté le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Dans un climat de déclin du système de santé, « des cas de choléra et de dengue continuent d’être signalés dans tout ce pays d’Afrique du Nord-Est », a indiqué lundi OCHA, faisant état de 28.376 cas de choléra et 836 décès signalés dans 74 localités de 11 Etats, entre le 22 juillet et le 28 octobre. Selon OCHA, les cas de choléra dans ce pays, en proie à un conflit armé depuis avril dernier, « ont continué à augmenter plusieurs semaines après la fin d’une saison des pluies supérieure à la moyenne et des inondations historiques qui ont détruit et contaminé les sources d’eau, alors que le nombre réel de cas est probablement plus élevé en raison d’une sous-déclaration ». Le 12 août dernier, le ministère fédéral de la Santé a officiellement déclaré une nouvelle vague de cas de choléra qui a débuté le 22 juillet 2024. Sur le terrain, les partenaires humanitaires et les autorités sanitaires soudanaises continuent d’intensifier la réponse à l’épidémie de choléra en cours. La dernière phase de la campagne de vaccination contre le choléra a démarré en octobre, ciblant quelque 1,4 million de personnes dans les Etats de Kassala, de Gedaref et du Nil fluvial. Concernant la dengue, 4.544 cas et 12 décès liés à la maladie ont été enregistrés, selon un décompte effectué le 28 octobre. L’épidémie de choléra et ces cas de dengue surviennent alors que le système national de soins de santé est à peine « fonctionnel et pratiquement défectueux » dans certains Etats. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 70 à 80% des établissements de santé dans les zones les plus touchées par le conflit, comme Al Jazirah, le Kordofan, le Darfour et Khartoum, et environ 45% des établissements de santé dans d’autres parties du pays sont à présent à peine opérationnels ou fermés. Dans ce contexte de violences, les programmes de vaccination des enfants sont en train de s’effondrer et les maladies infectieuses se répandent dans tout le pays.