La chronique sportive : Quand l’argent tue le football

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Décidément, notre football se porte très mal et avec l’équipe nationale A’ qui vient de se faire éliminer du Championnat d’Afrique des nations prévu en janvier 2018 au Kenya, il convient de nourrir toutes les inquiétudes. La défaite est d’autant plus difficile à vivre qu’elle a eu lieu face à une équipe de Libye confrontée à une instabilité politique chronique et qui bénéficie de beaucoup moins de moyens que la nôtre. Mais alors que se passe-t-il au sein de notre sélection pour qu’elle se fasse ramasser de la sorte ? Le choix de l’entraîneur y est-il pour quelque chose ? Sûrement, mais le mal est plus profond et les causes de la déroute sont à chercher ailleurs. Ceci pour éviter de faire un procès au coach Alcaraz quoique celui-ci porte une lourde responsabilité dans cet échec et des voix s’élèvent pour dire leur inquiétude quant à voir Alcaraz conduire la sélection A à ses échéances continentales et mondiales. Mais cette élimination précoce est le résultat du bricolage et de l’improvisation qui ont fait office de «stratégie» de relance de notre football national. A la veille de chaque grand rendez-vous, on convoque des joueurs un peu à l’emporte-pièce sans être réellement convaincus de leurs capacités à tenir dans des compétitions d’envergure. De plus en plus de voix, du simple supporter au technicien avéré, sont unanimes à proposer une longue trêve pour revoir intégralement la configuration de notre football. Plus clairement, se retirer de toutes les compétitions internationales et repartir sur de nouvelles bases en axant tous les efforts sur la formation. En un mot une réforme profonde qui permette à tous les talents d’éclore à la base en leur en donnant les moyens. Cela signifie qu’il faut généraliser la pratique du football (et des autres disciplines) en ouvrant des centres de formation et des académies dans tout le territoire national tout en relançant le sport scolaire qui se porte mal en ce moment. Les moins de vingt ans savent-ils qu’une fameuse réforme engagée il y a quarante ans, a donné de magnifiques moissons en football, athlétisme, handball, basketball…? Il faut donc arrêter de cultiver cette politique de la «starmania» qui consiste à recruter des vedettes pour les résultats immédiats. Et après ? Il faudra encore recruter d’autres vedettes ? Voilà le défaut d’avoir trop d’argent.