Poursuivant sa visite d’Etat en Algérie, la Présidente de la République de l’Inde, Mme Droupadi Murmu, a visité hier le pôle scientifique et technologique « Chahid Abdelhafid-Ihaddaden » à Sidi Abdellah (ouest d’Alger).
A cette occasion, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a remis à la présidente de la République de l’Inde le titre de Docteur Honoris causa que lui a décerné le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour ses efforts au service de la science et du savoir, et ce en présence de conseillers du Président, de membres du Gouvernement et de la famille universitaire. Lors d’une conférence qu’elle a animée au niveau de cet édifice scientifique et technologique, la présidente de l’Inde a salué l’accueil chaleureux qui lui a été réservé durant sa visite en Algérie, estimant que l’obtention de ce titre était un honneur pour elle et pour son pays. Elle a souligné l’importance des sciences dans le développement des sociétés et des nations, notamment à l’heure actuelle, saluant, par là même, l’expérience de l’Algérie et les pas qu’elle a franchis dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ainsi que la dynamique de développement qu’elle connait dans ce domaine. Dans ce contexte, Mme Murmu a rappelé les relations historiques liant l’Algérie et l’Inde, affirmant que les deux pays accordaient « un grand intérêt » au domaine de la science et de la technologie.
De son côté, M. Baddari a souligné que le pôle scientifique et technologique de Sidi Abdellah, « symbolise l’amitié algéro-indienne », se félicitant de la qualité des relations historiques entre les deux pays. Et d’ajouter que l’Algérie « a défini les contours du partenariat avec l’Inde dans le domaine universitaire et de la recherche scientifique en vue d’atteindre les objectifs de la nanotechnologie », précisant que « l’Algérie nouvelle et triomphante accorde un grand intérêt aux jeunes étudiants, qui sont parmi les priorités du président de la République ».
La présidente de la République de l’Inde s’est rendue, par la suite, à la station de dessalement d’eau de mer de Fouka où elle a été accueillie par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal.
L’hôte de l’Algérie a écouté un exposé sur l’activité des stations de dessalement d’eau de mer en Algérie et s’est rendue par la suite dans la wilaya de Tipasa où elle a visité des sites touristiques et culturels.
La veille, les travaux du Forum économique algéro-indien, tenus sous la présidence de la présidente de la République de l’Inde, ont été sanctionnés par un accord sur l’établissement de relations d’affaires et de partenariats fructueux et mutuellement bénéfiques.
Le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), et l’Union des Chambres de commerce et d’industrie de l’Inde ont signé un mémorandum d’entente pour la coopération, selon le communiqué final ayant sanctionné les travaux du Forum, qui précède la tenue de la prochaine session de la Commission mixte de coopération bilatérale, et qui s’est déroulé en présence du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni.
Le Forum a été ponctué par des interventions sur le climat d’investissement dans les deux pays et les moyens d’exploiter l’ensemble des opportunités qu’offrent les marchés des deux pays.
Ce forum intervient dans le cadre de la concrétisation de la volonté des deux pays en vue de donner un nouveau départ aux relations économiques et commerciales, à travers l’adoption d’une stratégie commune visant à réunir les conditions idoines pour permettre aux opérateurs économiques algériens et indiens de tirer profit des opportunités de partenariat et des échanges commerciaux dans les domaines intéressant les deux pays.
A cette occasion, les deux parties ont souligné l’importance des relations économiques stratégiques entre les deux pays et la nécessité de travailler ensemble à leur renforcement à travers l’augmentation et la diversification des échanges commerciaux, ainsi que l’exploitation des opportunités d’investissement et de partenariat disponibles, notamment en encourageant les opérateurs économiques des deux pays à développer et à réaliser des projets rentables.
Ont pris part à ce Forum plus de 300 opérateurs algériens et indiens représentant plusieurs secteurs dont l’énergie et les mines, la pétrochimie et les engrais, les infrastructures, les industries alimentaires, manufacturières et mécaniques, l’électricité et les chemins de fer, outre l’industrie pharmaceutique, le textile et l’agriculture, le dessalement d’eau et les technologies de l’information et de la communication (TIC).
Cette rencontre a également été l’occasion d’organiser des rencontres bilatérales (B2B) entre les opérateurs économiques algériens et leurs homologues indiens qui, à leur tour, ont exprimé leur volonté de développer la coopération bilatérale dans les différents secteurs, fondée sur la confiance mutuelle et d’intensifier les programmes d’échange de visites et les contacts entre les hommes d’affaires, tout en s’engageant à garantir la participation continue aux manifestations économiques organisées en Algérie et en Inde et à établir des relations d’affaires et des partenariats fructueux et mutuellement bénéfiques aux deux parties. Il faut admettre, à ce propos, que l’Algérie et l’Inde entretiennent des relations d’amitié historiques solides, qui servent de base pour hisser le niveau de la coopération bilatérale vers des perspectives plus vastes, en insufflant une nouvelle dynamique propice à un partenariat économique prometteur entre les deux pays. Ainsi, la visite d’Etat de la présidente de la République de l’Inde, Mme Droupadi Murmu, revêt une importance capitale et s’inscrit dans la dynamique historique qui a contribué à la consolidation des relations et à la convergence des vues entre les deux pays sur plusieurs questions régionales et internationales d’intérêt commun, avec une volonté commune de relancer la dynamique de la coopération économique. L’importance de cette visite se manifeste également par son caractère inédit: c’est la première fois depuis des années qu’un haut responsable indien se rend en Algérie, la dernière visite étant celle de l’ancien vice-président indien, Mohammad Hamid Ansari, en 2016, suivie de celle du ministre d’Etat indien aux Affaires étrangères, Shri Muraleedharan en 2021. Les relations diplomatiques entre les deux pays ont été établies en juillet 1962, ancrées dans une histoire commune de lutte contre le colonialisme. Les deux pays sont également membres fondateurs du Mouvement des non-alignés (MNA). Depuis lors, les relations entre l’Algérie et l’Inde se sont développées dans différents domaines avec le renforcement des mécanismes de dialogue et de concertation, notamment après l’installation, en 2020, du groupe parlementaire d’amitié entre les deux pays. Les deux pays partagent des points de vue convergents sur de nombreuses questions internationales, telles que la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, ainsi que leur travail commun pour la sécurité et la stabilité dans le monde. L’Inde attache une grande importance à l’approfondissement de la coopération avec l’Algérie, dans le cadre d’une vision renouvelée portée par Mme Droupadi Murmu, élue présidente en 2022. Cette approche rejoint celle de l’Algérie nouvelle, sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui œuvre à diversifier le partenariat stratégique à travers le monde. Dans un message de félicitations adressé récemment au Président de la République, à l’occasion de sa réélection pour un second mandat, le Premier ministre indien, M. Narendra Modi avait souligné « la solidité des relations d’amitié traditionnelles entre l’Inde et l’Algérie, fondées sur la confiance mutuelle, la volonté sincère et l’échange de vues sur des questions régionales et internationales ». Le Premier ministre indien avait également assuré que l’Inde « attache une grande importance à l’élargissement et à l’approfondissement de la coopération avec l’Algérie, au mieux des intérêts communs des deux peuples ». La nouvelle ambassadrice de la République de l’Inde, Mme Swati Vijay Kulkarni a souligné, il y quelques jours, à l’issue de la remise de ses lettres de créances au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, « la volonté de son pays de « travailler en étroite collaboration avec l’Algérie dans divers domaines ». Depuis quelque temps, les deux pays avaient convenu « de la nécessité du renforcement de l’arsenal juridique régissant la coopération bilatérale à travers notamment, l’engagement de discussions devant permettre la conclusion d’accords sur la non-double imposition, la coopération douanière et la promotion et la protection des investissements de part et d’autre, tout en intensifiant les rencontres entre les opérateurs économiques des deux pays ». Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays reste en deçà du niveau des relations politiques excellentes, se situant autour de 2 milliards USD ces dernières années, malgré le potentiel immense qu’offre le climat d’affaires et les indicateurs économiques positifs des deux pays ces dernières années. Les principaux domaines de coopération entre les deux pays incluent les infrastructures, les industries lourdes, les industries mécaniques, les hydrocarbures, l’électricité, les mines et les chemins de fer, ainsi que les industries pharmaceutiques, le textile, l’agriculture, la pétrochimie, la production des engrais, la transformation du phosphate et du fer, sans oublier le dessalement d’eau de mer et les TIC. Les deux pays aspirent dans une vision prospective prometteuse, à atteindre des taux de croissance significatifs au cours du prochain quinquennat. L’Algérie, de son côté, ambitionne de renforcer son économie en se hissant au sommet de la pyramide des économies africaines, à travers la réalisation d’un PIB avoisinant les 400 milliards USD d’ici 2027. Pour sa part, l’Inde vise à devenir la 3e plus grande économie mondiale d’ici 2027, tout en maintenant un taux de croissance de 7% pour la troisième année consécutive.