Les cours ont terminé la semaine sur une petite note de stabilité rendue possible, temporairement par la baisse des stocks de brut. Le Brent s’est échangé à 52, 63 dollars à la fin de journée de vendredi.
L’OPEP investit, dans l’ensemble et avec l’aide de la Russie dans l’effort de faire remonter les prix du baril en se séparant de quelques milliers de barils par jour est confrontée à l’effet pervers de la prise en compte de situations propres à certains membres. Le bilan n’est pas très rassurant. Le consensus obtenu à l’arrachée de consentir une réduction du plafond de production s’avère une année après sans grand effet. La production de pétrole des pays de l’Opep a augmenté en juillet : les mis en cause sont la Libye et le Nigeria. Deux membres dont leurs difficiles situations internes ont fait qu’ils soient exempts du sacrifice commun. La production de brut des 14 membres de l’OPEP a atteint 32,87 millions de barils par jour en juillet contre 32,69 Mb/j un mois plus tôt et ce, parallèlement à la réduction décidée et maintenue par l’organisation. Un paradoxe qui trouve explication dans la hausse de la production des pays exemptés de la décision de réduction à savoir la Libye et le Nigéria que, leurs pairs dans l’organisation ont épargnés du fait qu’ils traversent tous deux des situations d’instabilité.
Sauf qu’en cours de route la Libye, qui produisait 400 000 barils par jour à la date de la prise de décision de l’OPEP a relevé sa production à plus d’un million de barils jours au courant du mois de juillet, le Nigeria a fait mieux en passant d’une production de 200 000 barils/jour à 1,6 millions de barils par jour fragilisant l’effet escompté. Faut-il revoir la stratégie OPEP, les experts ne le recommandent pas tellement. L’idée par contre d’intégrer ces deux pays dans l’effort collectif est fortement soutenue. L’OPEP devra trancher cette question lors de sa prochaine réunion ministérielle ce qui n’est pas gagné d’avance. Le consensus pourrait ne pas avoir lieu. D’un coté, l’OPEP qui ne contrôle que 30% du marché mondial de l’or noir reste fragilisée devant la faiblesse des cours impactée directement sur les économies de ses membres et de l’autre difficile pour elle de ramener la Libye et le Nigéria à intégrer l’effort collectif de réduire la production maintenant qu’ils ont tous deux amélioré leurs rentabilités respectives. Et ce, dans un marché qui évolue en dents de scie au su de la production en hausse des pays hors OPEP et la reconstitution des stocks en prévision de l’hiver, L’Opep et jusqu’à la fin 2018, date butoir de l’accord de fin 2016 devra trouver une parade à la surabondance de l’or noir sur le marché mondial ce qui n’est pas sans conséquence sur les cours. Surtout que la production de l’Irak reste un autre facteur clé à prendre en ligne de compte. Même si sa production a décliné elle constitue tout de même un risque potentiel eu égard aux réserves importantes qui pourraient être commercialisées. Mais, le plus dur pour l’organisation reste le facteur respect de la discipline de groupe. Il faut dire que sur les six premiers mois de 2017, le taux de respect des engagements pris était supérieur à 90%, « excellent », disent les analystes mais, risqué parce que le respect de l’accord n’a pas été à 100%.