Décidément, l’équipe nationale, version Petkovic, aime jouer avec les nerfs de ses supporters. Les matchs se suivent et se ressemblent, notamment à domicile, avec le même scénario écrit à l’avance qui se termine toujours par un « happy-end ».
On ne s’en plaint pas, du moment qu’à la fin les Verts l’emportent largement, comme ce fut le cas ce jeudi à Annaba contre le Togo (5 -1) pour un match comptant pour les éliminatoires de la CAN 2025. Mais il a fallu d’abord passer par une première période poussive, laborieuse, voire même inquiétante qui s’est terminée sur un score de parité (1-1). Il faut dire qu’à ce moment, personne n’aurait misé sur un score fleuve en faveur de l’équipe nationale à la fin de la rencontre. L’emporter par 5 buts à un, c’est juste le plus grand écart réalisé par les camarades de Mahrez sous l’ère de Vladimir Petkovic.
Comme on l’a évoqué précédemment, le groupe prend forme, mais il lui faudra du temps pour s’affirmer, à l’image de ses matchs emmanchés petitement avant de trouver ses marques au fil du temps. Pour le moment, l’équipe nationale est toujours dans la réaction, comme si elle a besoin d’être bousculée pour sortir de sa torpeur. Encore une fois, elle a dû subir l’ouverture du score pour monter en cadence ou plus précisément pour trouver le chemin des filets. Car même si la bande de Petkovic a dominé les débats dès l’entame de la rencontre, elle a néanmoins dû attendre d’être menée à la marque pour enfin faire sauter le verrou togolais. Ses tentatives au préalable étaient toutes vouées à l’échec. Une situation récurrente chez les Verts qu’il faudra corriger à l’avenir. Les statistiques ne mentent pas, sur les 19 buts marqués par l’équipe nationale sous la direction de Petkovic, 14 l’ont été en deuxième période. Cela valorise les compétences du sélectionneur national dont le coaching et les changements tactiques en cours de jeu apportent du concret sur le plan comptable. Mais on se demande, en revanche, si Petkovic entame les matchs avec le meilleur onze possible, dans la mesure où c’est souvent les remplaçants qui font la différence. Si l’équipe nationale continue à gagner ses rencontres, on ne va pas le lui reprocher, mais Petkovic est conscient que tout n’est pas parfait dans son groupe. Le 5 à 1 réalisé face aux Eperviers peut être trompeur. « Même si nous avons gagné 5 à 1, il y a vraiment beaucoup de choses à corriger. En première mi-temps nous avons été un peu naïfs sur le plan défensif, nous n’avons pas su bien gérer les un contre un », a-t-il déclaré en conférence de presse d’après-match. Comme c’est souvent le cas, son équipe a su rectifier le tir par la suite. « Nous avons commis beaucoup d’erreurs face à une équipe togolaise qui jouait avec beaucoup d’agressivité, mais nous nous en sommes rendu compte et nous avons bien géré la situation par la suite. En deuxième période, nous avons mieux joué en corrigeant nos erreurs de la première mi-temps. Nous avons inscrit 5 buts au final », a-t-il poursuivi.
Le constat est réaliste, mais on se demande, au vu de la prestation de ce jeudi, si Petkovic ne devrait pas compter davantage sur des jeunes comme Amoura, Boudaoui et autres Gouiri pour ne citer que ceux-là. Ces joueurs ne méritent-ils pas une place de titulaire ? Il a déjà fait confiance à Benrahma qui le lui rend bien, en dépit des critiques dont il a fait l’objet depuis le début de la saison. Le coach national devrait oser plus, d’autant que la qualification à la prochaine CAN est pratiquement acquise pour les Verts. Trois victoires en trois matchs, Bensebaïni et ses camarades caracolent en tête de leur groupe. Ils peuvent se qualifier dès ce lundi en cas de succès à Lomé contre ce même adversaire qu’ils viennent de battre à plat de couture.