La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a réitéré cette semaine, la volonté de son département à promouvoir l’école algérienne et d’assurer un climat favorable à l’épanouissement de l’élève.
Présidant une rencontre avec les cadres du secteur à l’issue d’une visite, lundi, dans la wilaya de Ouargla, Nouria Benghebrit a saisi l’occasion pour faire le diagnostic de son secteur. Elle n’a cessé de rappeler les décisions prises par son département en vue de faire de l’école algérienne, une école de qualité. Il s’agit entre autres, du plan d’action ministériel en supplément à la loi d’orientation relative à l’éducation nationale et le programme du gouvernement. Pour cette année, la priorité a été accordée, dans ce processus, à la dimension pédagogique et l’application des recommandations des conférences d’évaluation de la réforme. Citons en ce sens la première action entreprise, qui n’est autre que la réforme du baccalauréat avec la réduction des jours d’examen. Un atelier national consacré à l’initiative a été organisé au mois de juillet dernier. A l’issue de ce conclave, il a été décidé que l’épreuve se déroulera en trois jours au lieu de cinq, avec deux matières par jour. Pour ce qui est des modalités, la ministre avait expliqué que l’action pourra se traduire soit par «des épreuves par anticipation ou la diminution du volume horaire des examens». La violence en milieu scolaire et la déperdition sont deux phénomènes lesquels le ministère prévoit de lutter. Pour ce faire, un plan de priorité avait été établi ainsi que l’installation d’une commission composée de représentants de son ministère, des syndicats du secteur et des parents d’élèves, devant faire des propositions pour lutter contre les deux phénomènes. S’agissant du cas de désertion des classes par les élèves du bac, de dures sanctions ont été décidées. Ces dernières pouvant aller au bout de trois mises en demeure, à la «radiation de l’élève». Aussi, l’élève concerné devra passer l’épreuve du baccalauréat et de surcroît refaire l’année. Outre cela, il importe de rappeler que le ministère prévoit l’installation de l’Observatoire national de l’éducation et de la formation. Ce dernier aura pour mission d’observer le fonctionnement du système national d’enseignement dans toutes ses composantes, d’analyser les facteurs déterminants les situations d’enseignement et d’apprentissage, l’évaluation et la qualité des prestations pédagogiques ainsi que les performances des enseignants et des apprenants. Il aura aussi pour tâche, l’émission des propositions et de mesures correctives inscrites dans le cadre de la loi d’orientation scolaire.
Mettre fin au litige avec les syndicats
Si l’on vient de citer l’effort du ministère de l’Education nationale, l’application du plan d’action nécessite tout autant, la mobilisation de tous les acteurs. En ce sens, nous pointons du doigt les syndicats de l’éducation. Comme indiqué par la ministre, le secteur connaît actuellement une «stabilité» obtenue grâce aux efforts intenses dans le cadre de la concertation continue avec les partenaires sociaux couronnée par la signature de la charte de déontologie du secteur par neuf syndicats. Malgré cette situation de calme, la ministre a tenu à réitérer son appel à l’adresse des syndicats. Ces derniers ont été sommés, avant-hier, à «reconsidérer» leur méthode, qu’est le recours à la grève, pour exposer leurs préoccupations. Ces revendications ne relèvent, selon la ministre, dans leur majorité, pas des «prérogatives du secteur». Cet apaisement devra selon la ministre, «améliorer le climat scolaire et la pratique pédagogique», en tenant compte de l’intérêt de l’élève, pour peu que l’appel soit entendu. Les syndicats du secteur ont donné à la ministre du fil à retorde. Depuis l’apparition du litige avec ces derniers, la ministre n’a cessé de rappeler que le dialogue reste le seul moyen pour la résolution des problèmes. C’est dans cette optique que des réunions regroupant les deux parties ont été tenues au courant de l’année et celle d’avant. En majorité, ces réunions ont connu des fins positives. D’autres se sont soldées par des échecs cuisants. Cette situation laisse place à un climat de plus en plus tendu entre les deux parties. Une réunion annoncée au mois d’octobre dernier a été d’ailleurs boycottée par les syndicats. Leur explication, la rencontre était inutile car ne plaidant pas pour leur cause. Ce refus annonce ainsi le début d’un nouveau litige.
A.D.