Le groupe écologiste du Sénat français a condamné fermement le soutien apporté par Paris au prétendu « plan d’autonomie » marocain pour le Sahara occidental, qualifiant cette décision de « personnelle » et d' »erreur historique majeure ».
« Cette lourde décision venant d’un homme seul à la tête d’un Etat, sans gouvernement ni majorité, sonne plus que jamais comme une erreur historique majeure et un énième fiasco sur la scène internationale du président de la République », indique un communiqué de ce groupe. Rappelant leurs engagements pour « la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et pour le respect du droit international », les écologistes condamnent fermement cette prise de position « personnelle » du président Emmanuel Macron qui « va à l’encontre de la position historique (de la France) du droit international et des accords actuels entre le Maroc et le Front Polisario ». Les écologistes demandent, dans ce cadre, au Président français de « respecter le droit international et de faire prévaloir le droit sur les intérêts économiques collectifs et/ou individuels », exigeant « la stricte application des accords de cessez-le-feu de 1991 entre le royaume du Maroc et le Front Polisario » et « le respect des arrêts de la Cour de Justice de l’Union européenne ». Ils demandent également à l’ONU de « mettre tout en œuvre pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental ». Pour les écologistes, la situation au Sahara occidental est « claire » et ce territoire considéré comme non autonome par l’ONU et l’ensemble des institutions internationales « ne peut être placé sous souveraineté marocaine ». Ils citent, pour preuve, les décisions de la Cour de justice de l’UE (arrêts du 21 décembre 2016, du 20 février 2018, du 19 juillet 2018, du 30 novembre 2018 et du 29 septembre 2021) affirmant que le Sahara occidental dispose d’un « statut séparé et distinct » par rapport au territoire marocain et qu’il relève du droit à l’autodétermination. « C’est dans ce cadre que les écologistes se sont opposés aux accords commerciaux entre le Maroc et l’UE sur la pêche et l’agriculture en 2021. Accords qui ont été d’ailleurs annulés par la justice européenne en raison du non respect du principe du consentement du peuple sahraoui », ont-ils rappelé.