Aghelay Anekkel de Djanet: Une coutume ancestrale pour célébrer le retour des hadjis

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«Aghelay Anekkel», une coutume ancestrale pour célébrer dans la wilaya de Djanet, le retour des pèlerins des Lieux saints de l’islam, s’incruste parmi tant d’autres us sociaux jalousement préservés et hautement célébrés par la population locale, celle de la région du Tassili-N’Ajjer en général.

Le «Retour des hadjis» est un évènement grandiose dans la vie sociale de la population locale qui réserve un accueil des plus chaleureux aux pèlerins ayant accompli dans la ferveur et la dévotion le cinquième pilier de l’islam. Perpétuant tant d’autres us et coutumes séculaires, les hadjis s’emploient, après leur retour à domicile, à préparer les lieux pour accueillir les visiteurs, leur offrant présents et dons, souvenirs des Lieux saints de l’islam, ont expliqué des personnes versées dans le patrimoine culturel local. Ainsi, au quatrième jour de retour des Lieux saints, le hadji veille à renouer avec les siens, comme le veut la tradition, à travers la fête de «Aghelay Anekkel». Se parant de ses plus beaux habits, le hadj part, accompagné des membres de sa famille à la rencontre des gens, arpentant à pied les rues et ruelles de la ville de Djanet. Le cortège rallie les quartiers d’ «Azelouaz», «El-Mizane» et «Adjahil», pour se rendre au chevet des malades, et visiter les vieilles personnes, parler de l’expérience du hadj et encourager les amis à partir aux Lieux saints de l’islam, avant de se réunir au niveau des anciennes mosquées et se dévouer au rituel de louanges à Dieu, implorer sa générosité pour obtenir les pluies et renforcer les liens de fraternité et de l’entraide entre les membres de la société. La célébration de cet évènement qui incarne toute la sacralité voulue donne lieu aussi à l’organisation des «halaqate» de lecture des poèmes de la Borda d’El-Bossayri (chant religieux) et le recueillement, à la mémoire des aïeux, aux cimetières des vieux Ksour. Approché par l’APS, l’imam de la mosquée «Ali Ibn Taleb» du vieux Ksar d’ «El-Mizane», cheikh Mustapha Châlaâli, a indiqué que «cette tradition ancestrale jalousement préservée par la population locale consacre la cohésion sociale entre les habitants de la ville». «Cette fête fut également organisée par la population locale, à l’invitation des notables de la région, dans les périodes de sécheresse pour s’entraider les uns, les autres et offrir aux nécessiteux des dons», a rappelé le cheikh Châlaâli. Pour sa part, El-Hadj Cheikh Hassani, un des pèlerins de la région ayant accompli cette saison leur devoir religieux, a expliqué que «ses pairs entament, quatre jours après leur retour, en groupe accompagnés des citoyens, un périple, à travers les rues de la ville, observant de temps à autre des haltes pour faire la prière au niveau de chaque lieu de culte atteint, avant de poursuivre leur périple, récitant des versets du Saint Coran et parfois clamant des chants religieux». Cheikh Hassani a estimé que cette pratique locale qui tend à raffermir la fraternité et la cohésion sociale entre les générations et membres de la même société est également mise à profit pour débattre du quotidien de la région. Le directeur des affaires religieuses et des wakfs, Cheikh Ahmed Benoumer, a, pour sa part, déclaré que cette tradition, legs d’ancêtres de Djanet, revêt une importance socioculturelle et spirituelle.

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