Le nombre d’athlètes algériens appelés à participer aux JO de Paris (du 26 juillet au 11 août 2024), est de 46 pour le moment. Soit deux de plus que lors des JO de Tokyo (44). Le dernier à avoir validé son billet est Bilal Tabti (3000m steeple), grâce à son classement mondial publié ce dimanche par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF). 46 dont 15 femmes, représentant 14 disciplines différentes.
Il s’agit de l’athlétisme, la boxe, le judo, le cyclisme, la gymnastique, l’aviron, le canoë-kayak, le badminton, le tir sportif, l’escrime, les luttes associées, la voile, l’haltérophilie et le tennis de table. Comme on peut le remarquer, point d’équipe algérienne dans les sports collectifs, mais ce n’est guère une surprise, car ces disciplines sont en train de mourir à petit feu chez nous. Il n’y a aucune perspective d’avenir pour le handball, le basket-ball ou le volley-ball. Le niveau ne cesse de régresser. En manque d’investissement criard, les Fédérations se débattent dans des problèmes structurels et vivent dans l’ombre du football qui s’accapare de toutes les attentions et les intentions des responsables. Elles sont devenues le parent pauvre du sport algérien et replongent dans un amateurisme inquiétant. Leur pérennité est en grand danger surtout si on continue de les ignorer superbement. Il n’y plus vraiment d’engouement populaire derrière ces disciplines, on a malheureusement perdu cette culture depuis longtemps. Est-ce à dire que les sports individuels sont mieux lotis ? Pas vraiment. Mais il se trouve qu’il est plus facile de prendre en charge un athlète que toute une équipe. Les critères de qualification sont plus abordables et la concurrence moins rude par rapport aux sports collectifs. Qualifier seulement 46 athlètes aux JO pour un pays continent comme l’Algérie demeure bien en deçà de ce que peut aspirer le pays. Mais le mouvement sportif national est malade chez nous depuis des décennies. Tant qu’on continue à faire du sport politique, il y a peu de chances d’évoluer dans ce domaine. Le sport en Algérie a besoin d’une réelle prise en charge et d’une politique claire et méthodique loin de la démagogie et de la récupération. Mais ça, c’est un autre débat.
L’urgence, ce sont les JO de Paris et les chances algériennes pour ramener des médailles. Contrairement à Tokyo, où notre délégation est revenue bredouille, cette fois il y a de grands espoirs pour que l’Algérie remporte quelques médailles à Paris. La gymnaste Kaylia Nemour constitue une valeur sûre de par ses derniers résultats et son classement notamment sur l’agrès des barres asymétriques. Formée en France, la jeune athlète a finalement choisi de représenter l’Algérie à cause d’un différend ayant opposé son club à la Fédération française de gymnastique. Un cadeau tombé du ciel pour l’Algérie et dont on ne va pas se priver.
La deuxième chance de médaille nous vient de l’athlétisme en la personne de Djamel Sedjati le spécialiste du 800 m qui vient de pulvériser le record d’Algérie à Paris en 1’41’’56 signant au passage le troisième meilleur chrono de tous les temps sur 800 m. Sedjati est régulier dans ses performances, il aura de la concurrence, mais il est déterminé à frapper un grand coup à Paris dans quelques semaines. « Je suis confiant et je vais me préparer sereinement pour les Jeux olympiques de Paris. Je sais que je peux faire encore mieux là-bas », a-t-il déclaré juste après son exploit à Charlety, ce dimanche à l’occasion de la Diamond League de Paris. En boxe, il faudra compter avec Imene Khelif, l’une des meilleures dans sa catégorie (66 kg). Elle peut frapper un grand coup à Paris si tout va bien. D’autres athlètes comme Slimane Moula (800 m), Yasser Triki (triple saut), pourraient également s’inviter à la fête.En somme, on peut miser sur deux ou trois médailles pour l’Algérie, ce qui serait déjà un exploit compte tenu du marasme ambiant dans lequel se morfond le sport chez nous.
Ali Nezlioui