Le directeur général des Archives nationales, Mohamed Bounaama, a mis l’accent dimanche à Constantine sur l’importance de la mise en place d’une stratégie unifiée de numérisation des archives nationales pour combler l’écart numérique en ce domaine qui constitue « un point de départ référentiel « .
Intervenant lors d’une journée d’étude sur « La mémoire de Constantine dans le miroir des archives, augmenter la conscience et numériser le patrimoine », organisée au siège du centre local des archives à l’occasion de la journée mondiale des archives, M Bounaama a souligné que la direction générale des archives accorde une grande importance pour les archives dans leur diversité et au patrimoine historique et culturel de l’archivage depuis la gestion des documents et la réforme administrative jusqu’à la transition stratégique qualitative du numérique et de la gouvernance digitale.Il a également relevé que le choix de Constantine pour la célébration de cette journée mondiale constitue « une reconnaissance des autorités centrales pour les efforts considérables déployés par cette wilaya en matière de numérisation des archives qui en font un modèle pour les autres wilayas », estimant que la numérisation des archives au-delà du fait de concerner un vieux document, représente une numérisation d’une source référentielle impliquant diverses considérations administratives, géostratégiques, géopolitiques, normatives et juridiques. Le wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, a souligné de son côté que les archives se trouvent à la base de tout acte administratif et la numérisation des moyens et structures adéquates pour leur numérisation, stockage et gestion est une contribution à la résorption de l’écart numérique en matière de données en Algérie, estimant que l’histoire des individus, des personnalités, des évènements et des régions s’écrivent dans des documents et se conservent dans les archives qui sont la mémoire des nations. Intitulant son intervention, « le patrimoine ottoman des archives de la wilaya de Constantine, recensement et analyse en attendant la numérisation », Dr. Fatima Zohra Guechi de l’université Constantine-2 a indiqué que son expérience de 50 ans des archives de cette wilaya en a révélé la richesse et la diversité qui incluent notamment des journaux et des revues de l’époque coloniale et les registres des tribunaux légaux de la fin du 18ème siècle jusqu’à la moitié du 19ème siècle. Dr. Siham Boudiba de l’université de Skikda a estimé dans sa communication sur « la numérisation des registres des tribunaux légaux en tant que clé à la mémoire de Constantine et son histoire » a estimé que « l’historien exploite le contenu archivistique pour contribuer à consacrer les valeurs historiques et sociales de la ville de Constantine et mettre en exergue la structure sociale durant la période ottomane, les rapports sociaux et la vie des gouvernants « . Elle a également évoqué les procédés de numérisation des actes et registres et son importance pour la facilitation de l’accès aux données et à l’exploitation de la matière archivistique. En marge de la rencontre, des attestations ont été décernées à des enseignants et experts à la retraite ainsi qu’à des spécialistes en archives, bibliothéconomie et histoire. Une visite a été également organisée au profit des participants vers les espaces de stockage et les salles de numérisation du centre des archives de Constantine.
M.E.H