La présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Saïda Benhabylès, a indiqué, hier à Alger, qu’une stratégie est en cours d’élaboration, en collaboration avec le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, pour la prise en charge des personnes sans abris. Considérant que le phénomène (des personnes sans abris) est essentiellement d’ordre «moral, culturel et religieux», la mise en place d’une stratégie commune entre le CRA et le ministère des Affaires religieuses s’est avérée une «nécessité», a-t-elle expliqué. Cette démarche est «en cours» de préparation, a-t-elle fait savoir, précisant qu’il s’agit, dans un premier temps, de procéder à une opération nationale d’«identification» des cas existants. Déplorant la déperdition, depuis quelques années de «la culture de solidarité» entre Algériens, S. Benhabylès a insisté sur le rôle que doivent jouer, notamment la mosquée, l’école, les médias et la classe politique afin de raviver cette pratique qui «distinguait tant la société algérienne». Elle a relevé, à ce propos, la propension de «l’assistanat» au détriment de l’entraide, ce qui a conduit, entre autres, au développement du phénomène de l’abandon des parents par leurs enfants, en les plaçant dans des maisons de vieillesse. Elle a annoncé, par ailleurs, l’élaboration d’un fichier national pour identifier les véritables nécessiteux afin de les faire bénéficier de dons et autres formes d’assistance dispensés par le CRA. A ce jour, 200.000 cas ont été recensés à travers le territoire national, a-t-elle fait savoir, notant que la démarche du Croissant consiste à cibler les localités les plus enclavées. Interrogée, d’autre part, sur les migrants syriens et subsahariens en Algérie, Saïda Benhabylès a relevé la «qualité» de la prise en charge qui leur est assurée par l’Etat algérien, citant, notamment la scolarisation des enfants. «Nos partenaires étrangers reconnaissent le traitement particulier dont les migrants bénéficient en Algérie», s’est-elle réjoui. Dressant le bilan du CRA qu’elle dirige depuis 2014, S. Benhabylès a fait remarquer que le nombre de bénévoles est en hausse et a dépassé à ce jour les 20 000, de même que celui des donateurs nationaux et étrangers, grâce à la «crédibilité» du CRA, a-t-elle soutenu. Se défendant de faire de la «solidarité conjoncturelle», elle a estimé que le CRA a «plus de visibilité» et a réussi à «faire adhérer des compétences et des énergies nationales de tous les horizons». L’objectif étant de «hisser la qualité du Croissant au niveau politique de l’Etat», a-t-elle conclu.
H.H.