Initialement prévue à l’occasion de la rentrée sociale et reportée pour des raisons techniques, la réunion gouvernement-walis aura lieu finalement ce samedi au Palais des nations sous l’égide du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Seconde du genre après celle tenue l’année passée, cette rencontre sera axée sur le rôle des collectivités locales dans la promotion de l’investissement local et de la modernisation du service public. Plusieurs ateliers thématiques débattront sur deux jours des différents points inscrits à l’ordre du jour de cette réunion avant de sortir avec des recommandations qui seront présentées à la séance de clôture. Cette réunion devrait permettre au Premier ministre de donner de nouvelles orientations aux walis qui seront désormais, avec la nouvelle politique économique prônée par le gouvernement, soumis à l’obligation de résultat à travers un cahier des charges qui leur sera soumis prochainement. En vertu de cette nouvelle orientation, des consignes ont été données aux walis pour poursuivre les réformes visant la réhabilitation et la modernisation des services administratifs publics et à être à l’écoute des préoccupations du citoyen, en consécration du principe de la démocratie participative. Prenant conscience de l’importance que revêt l’investissement local dans la nouvelle conjoncture, le gouvernement semble avoir pris les choses en main en instruisant les élus et les responsables au niveau des wilayas pour qu’ils sortent de leur léthargie et donnent un véritable coup d’accélérateur au développement local. C’est dans cette optique que s’inscrit la série de rencontres initiées par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui avec les walis où il a insisté plus particulièrement sur la modernisation des systèmes de gestion du foncier industriel et agricole à travers l’accélération de l’informatisation des fichiers et l’interconnexion des bases de données. L’assainissement du foncier industriel pour faciliter la récupération des assiettes non exploitées par voie administrative, la décentralisation des avis relatifs à la délivrance des actes d’urbanisme actuellement exigés par certains ministères, et la nécessité de mettre en place une procédure unifiée et décentralisée inhérente à la promotion de l’ investissement ont été également appuyés. Toujours en matière d’investissement et foncier économique, il a été recommandé l’étude de la situation juridique des investissements réalisés en dehors du cadre réglementaire et n’ayant pu être mis en exploitation dans la perspective d’une éventuelle régulation. L’engagement des réflexions pour la décentralisation de travaux de viabilisation des parcs industriels et le recours, autant que possible, à des groupements d’entreprises nationaux et l’étude de la possibilité de contourner les difficultés de financement des viabilisation des zones d’activités par le biais de montages financiers en impliquant les investisseurs bénéficiaires ont été également préconisés. En matière de service public, il a été préconisé l’accélération du transfert de la gestion du réseau d’alimentation en eau potable (AEP) et d’assainissement des communes vers les établissements publics concernés. A cette occasion, N. Bedoui a instruit les walis à l’effet de formuler des propositions concernant le développement local de leurs wilayas, à moyen et long terme, lesquelles propositions seront présentées lors de la prochaine rencontre gouvernement-walis qui sera marquée par la signature des engagements que les chefs de l’exécutif devront honorer.
Dans ce contexte, N. Bedoui a insisté sur l’urgence de rentabiliser tous les investissements réalisés par l’Etat, tout en soulignant qu’il était important de faire des collectivités locales un soutien essentiel de développement pour l’Etat et non une charge à supporter. A ce sujet, il a réaffirmé que l’ère des dotations financières centralisées pour faire face aux dépenses de fonctionnement est «révolue», appelant l’assistance à chercher des ressources financières pour faire face aux dépenses des collectivités. Il faut relever, à cet égard, que la démarche du gouvernement vise particulièrement l’amélioration et la préservation du cadre de vie des citoyens, ainsi que la poursuite de l’effort en matière d’action sociale et des programmes dans les domaines de l’emploi, du logement, de la santé, de l’éducation. Cette démarche a été longuement expliquée et détaillée par Abdelmalek Sellal lors de ses dernières visites de wilaya où il a mis l’accent sur la politique socio-économique préconisée par l’Etat, précisant que l’effort de développement social et économique sera maintenu, refusant en même temps de parler de politique d’austérité. Tout en reconnaissant que la conjoncture inédite sur le marché pétrolier, impose à l’Algérie de prendre les mesures adéquates pour maintenir les principales dispositions contenues dans le prochain programme quinquennal, le Premier ministre s’est montré rassurant en soulignant que l’Etat maintiendra la réalisation des différents projets liés aux secteurs de l’habitat, de la santé, de la formation, de l’éducation ainsi que les infrastructures de base. Les restrictions budgétaires, selon le Premier ministre, concerneront certains projets, mais l’éducation, la santé, la construction de logements et les crédits alloués aux jeunes seront maintenus, a-t-il affirmé. Pour dissiper les craintes et les appréhensions des uns et des autres, Sellal s’est voulu catégorique en assurant que l’Etat maintiendrait le pouvoir d’achat des citoyens et que le gouvernement continuerait à soutenir l’emploi des jeunes et sa politique «ne changera pas». Évoquant les actions menées par les pouvoirs publics visant la redynamisation du développement local et l’amélioration du quotidien du citoyen, le chef de l’Exécutif avait exhorté les walis à concentrer les ressources sur l’amélioration des services publics et des différentes prestations rendues et sur l’entretien et la maintenance des innombrables infrastructures et équipements réalisés et acquis au prix d’un effort lourd de la collectivité nationale. L’élaboration d’une nouvelle vision économique et la modification des modes de fonctionnement et de régulation constituent l’autre défi à relever compte tenu de la conjoncture actuelle.
T.B.