Les participants à la deuxième séance du Forum de la pensée culturelle islamique, tenue hier mardi à Alger, ont évoqué la question du soufisme et des zaouïas et leur rôle dans la diffusion des valeurs de l’amour, de la bonté et de la solidarité, mettant en exergue le legs de la pensée soufie algérienne, sa capacité d’adaptation à l’évolution de la société et sa contribution à la consécration des valeurs de tolérance et d’entraide entre les individus.
Lors de la deuxième séance du Forum de la pensée culturelle islamique organisée à l’occasion du mois sacré de Ramadhan, qui s’est déroulée au Palais de la culture «Moufdi Zakaria» en présence de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji et du directeur de cabinet de Djamaâ El Djazaïr, Bouzid Boumediene, le président du Conseil scientifique de Djamaâ El Djazaïr, Moussa Ismaïl a souligné, dans son intervention, «la valeur de l’amour, de la bonté et de la beauté: une approche dans la pensée soufie algérienne», que le système des valeurs dans l’expérience soufie algérienne se distingue par des spécificités liées au legs culturel, aux mœurs et aux traditions. L’école soufie algérienne, a-t-il poursuivi, se démarque de par «les valeurs de tolérance, d’amour, de bonté, de beauté et de coexistence dont nous avons besoin dans notre vie quotidienne et dans tous ses aspects», appelant, par là même, à inculquer ces valeurs et principes au sein de la famille, à l’école, dans la rue et l’administration, outre les autres volets de la vie. L’école soufie algérienne, selon M. Ismail, peut contribuer à «donner des solutions à certaines questions liées à la jeunesse, à l’enfance, à la femme et autres». Pour sa part, l’enseignant Hamou Feraoun, de l’université de Mostaganem, a évoqué l’expérience de l’Emir Abdelkader, qu’il considère comme «un des plus grands savants soufis, ayant contemplé les valeurs de l’amour et de la bonté sur le plan intellectuel et juridique. Ces valeurs ont été exprimées dans ses écrits». M. Feraoun a indiqué que l’Emir Abdelkader «était une des premières personnalités du monde moderne à prôner les valeurs de l’amour, de la bonté et de l’égalité entre les Hommes, de même qu’il a été l’un des fondateurs du droit international de l’Homme, puisqu’il en a été le précurseur avant même les penseurs humanistes et avant la Charte des droits de l’Homme».Pour sa part, Rachid Boussaada de l’Université d’Alger 2 a abordé «la question des Zaouias dans la société algérienne» à travers une approche socio-anthropologique, notant que «la communauté des Zaouias qui a produit un patrimoine intellectuel et scientifique complexe et précis, a besoin d’outils méthodologiques qui reflètent le contenu de cette pensée, voilà pourquoi toute étude de la société algérienne doit se référer à la communauté des zaouias».
Mohamed T