Hirak du Rif marocain: Une grève générale paralyse la ville de Tamassint

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Les habitants de Tamassint (région TétouanTanger-El Hoceïma) ont observé, hier, une grève générale suite à l’arrestation de deux militants locaux du mouvement de protestation populaire du Rif (Hirak), qui sera suivie d’une marche populaire au départ de ladite localité en direction d’El Hoceïma (30 km), ont rapporté des médias.

Selon les médias, le mouvement de grève entamé dans la matinée et auquel a appelé la commission du mouvement du Hirak de Tamassint, a connu un taux de suivi de 90 %. Les contestataires qui s’apprêtent à investir la rue en direction de la ville d’El Hoceïma avaient observé la veille un sit-in à proximité du siège de l’unité de gendarmerie où étaient détenus Maâmar El Youssefi et Achraf El Kadi, deux militants locaux du Hirak. En effet, la situation dans cette ville de la région du Rif, est tendue depuis octobre 2016, lorsqu’un vendeur de poisson, Mouhcine Fikri, a été broyé par une benne à ordures alors qu’il tentait de récupérer sa marchandise confisquée par les forces de sécurité. Les manifestations qui continuent de réclamer justice pour la mort de Mouhcine Fikri ont évolué en un grand mouvement de contestation exigeant davantage d’investissements gouvernementaux pour créer des emplois dans la région. La situation dans cette région du nord du Maroc, à Al Hoceïma en particulier, épicentre d’une contestation qui dure depuis 7 mois, «est de plus en plus tendue et n’échappe à aucune éventualité», selon des militants marocains opérant sur les réseaux sociaux.

Un journaliste condamné à 3 mois de prison ferme

Un tribunal d’Al Hoceïma a condamné, ce mardi, à trois mois de prison ferme le journaliste marocain Hamid El Mahdaoui, pour avoir «invité» des personnes à «participer à une manifestation, jeudi dernier, pour exiger la libération des prisonniers du mouvement «Hirak», protester «contre la répression» et «maintenir le combat populaire contre le makhzen (pouvoir)», a indiqué le site d’information qu’il dirige. Ce journaliste engagé, à la tête du site d’information marocain Badil, a été arrêté, jeudi, avant le début de la manifestation interdite et réprimée par les forces de sécurité à Al Hoceïma, épicentre d’un mouvement contestataire qui secoue la région du Rif, dans le nord du royaume. Accusé d’avoir «contribué» à l’organisation d’une «marche non autorisée», El Mahdaoui a écopé, ce mardi matin, de 3 mois de prison ferme et d’une amende de 20.000 dirhams (1.800 euros), selon le site d’information Badil. Il peut interjeter appel de cette décision. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), association basée à New York, avait appelé vendredi à la libération du directeur de Badil et à l’abandon de «toutes les charges» contre lui. Reporters sans frontières (RSF), qui a répertorié sept «journalistes-citoyens et collaborateurs de médias» arrêtés dans la région depuis le début de la contestation il y a neuf mois, a pour sa part dénoncé , ce samedi, «l’attitude des autorités marocaines», qui «entravent», selon elle la couverture de la contestation dans le Rif. Le Maroc, qui a reculé de deux places (133e sur 180 pays) au dernier classement mondial de RSF sur la liberté de la presse, continue à «pâtir de nombreux problèmes s’agissant de la liberté de la presse», d’après la même organisation. En effet, la situation dans cette ville d’Al Hoceïma de la région du Rif est tendue depuis octobre 2016, lorsqu’un vendeur de poisson, Mouhcine Fikri, a été broyé par une benne à ordures alors qu’il tentait de récupérer sa marchandise confisquée par les forces de sécurité. Ce drame a motivé la prise de conscience face aux injustices sociales et politiques imposées aux populations de cette région, depuis plus de 60 ans. La frustration et le sentiment d’abandon restent bien présents dans l’esprit des habitants rifains.