L’ELECTION PRESIDENTIELLE AUX ETATS-UNIS : Bientôt la fin du calvaire

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L’élection présidentielle américaine de 2016 permettra d’élire le 8 Novembre le 45e président des États-Unis qui entrera en fonction le 20 Janvier 2017. Ce sera la 58e élection présidentielle américaine depuis 1788. Investis par leurs partis respectifs, Donald Trump (républicains) et Hillary Clinton(démocrates) sont les deux principaux prétendants à la succession de Barack Obama, au pouvoir depuis 2009.

Dans le contexte actuel des Etats-Unis d’Amérique, l’élection revêt un caractère inédit à plus d’un titre. Malgré une embellie économique aux États-Unis et la relative popularité du président sortant, la campagne pour la présidentielle se passe dans un climat extrêmement peu serein sur fond, notamment, de précarité pour les classes populaires, de tensions raciales et de guerre contre le terrorisme. Ce climat profite aux candidats «anti-système» dans les deux camps : Bernie Sanders au Parti démocrate et Donald Trump au Parti républicain, même s’ils sont en profond désaccord sur la grande majorité des sujets. Mais, de ces deux candidats anti-système, seul Trump remportera la nomination, Sanders devant s’incliner, après une course serrée et riche en péripéties, devant Hillary Clinton.

Hillary Clinton, concurrencée par Sanders, finit par remporter la nomination du Parti démocrate. C’est la première fois qu’une femme est investie candidate par l’un des deux grands partis historiques américains Clinton étant, de surcroît, une ancienne première dame des États-Unis et considérée comme la personne la plus qualifiée à avoir jamais prétendu à la fonction présidentielle. Le profil de son principal adversaire, Donald Trump, est également atypique homme d’affaires : riche  et présentateur d’une émission de téléréalité, celui-ci n’a jamais occupé de fonction publique, politique ou militaire. Aussi, si les deux candidats visent des publics très différents l’un de l’autre lorsque Clinton ramène à elle l’électorat féminin ou celui des minorités ethniques, Donald Trump doit en grande partie sa popularité aux électeurs de sexe masculin, blancs et sans diplôme universitaire catégorie représentant quasiment la moitié des électeurs, ils doivent conjointement faire face à un taux de popularité bas, aussi bien dans l’opinion générale qu’au sein de leur propre famille politique.

Pour l’ancienne secrétaire d’Etat, il s’agit de faire oublier un mois de cafouillages et de convaincre l’auditoire que.

  1. Trump n’a pas l’étoffe d’un président. Pour le milliardaire, l’enjeu est moindre s’il parvient à ne pas sortir de ses gonds, à provoquer son adversaire sans s’énerver, il pourrait apparaître comme un homme digne de diriger les Etats-Unis.

Ce qui oppose les deux candidats à la Maison-Blanche sur les sujets clivants de la campagne américaine, les positions contradictoires des deux candidats à la présidence des États-Unis.

Environnement, énergie et réchauffement climatique

Vagues de chaleur, inondations ou ouragans plus fréquents sont reconnus par l’Etat fédéral américain comme étant le résultat du changement climatique. Hillary Clinton reconnaît le changement climatique et considère qu’il faut agir «pour que nos enfants n’en subissent pas les conséquences». Pour la candidate, investir dans les énergies renouvelables «a des effets positifs sur l’économie». Elle est pour la ratification du traité de Paris issu de la COP21. Donald Trump nie l’existence du réchauffement climatique, estimant que c’est «une invention des Chinois». «Ça a toujours été comme ça, le temps change, il y a des tempêtes, de la pluie, et des belles journées». Il est opposé à la ratification du traité du Paris sur le climat.

Dans l’opinion publique, 45 % des électeurs ont l’intention de voter pour Hillary Clinton, contre 42 % pour Donald Trump, selon un sondage publié jeudi 3 Novembre. L’écart entre les deux candidats se réduit désormais à la marge d’erreur. Mais ce n’est pas le seul enseignement de ce sondage. Le précédent sondage New York Times/CBS publié le 19 octobre donnait neuf points d’avance à Hillary Clinton sur Donald Trump (47 % contre 38 %). Cet écart n’est désormais plus que de trois points, selon la dernière vague d’enquêtes rendue publique le 3 Novembre. Un différentiel qui, selon The New York Times, correspond à la marge d’erreur du sondage (plus ou moins trois points). D’après ces nouveaux résultats, la candidate démocrate reste en tête chez les femmes et la presse américaine.

Fracture à l’intérieur du camp républicain

L’enquête également met  en lumière le «schisme» provoqué chez les républicains par la figure du milliardaire. «Il se trouve à peu près autant d’électeurs républicains pour déclarer que la candidature de D. Trump a été nuisible  pour le parti que pour considérer que sa campagne a été de ce point de vue positive». Le nombre d’électeurs qui, ainsi que le permet le système électoral dans certains États, ont voté de manière anticipée pour l’élection présidentielle du 8 novembre, s’élevait samedi 5 novembre à près de 40 millions, soit près d’un tiers du nombre de votants qui se sont déplacés aux précédentes élections au niveau national (aux environs de 130 millions). Les bureaux de vote sont ouverts dans une dizaine d’États clé. Ainsi, 5 millions de personnes ont déjà voté en Floride, en proportion apparemment égale pour la candidate démocrate et pour le candidat républicain. Près de 3 millions ont fait la démarche en Caroline du Nord et plus  de 1, 5 million en Arizona, Colorado et Ohio.

Dans le Nevada et  en Virginie, la mobilisation anticipée semble profiter à Hillary Clinton, tandis que la tendance est inverse en Arizona ou en Pennsylvanie. Les démocrates comptent cette année sur une plus forte mobilisation des Hispaniques, dont le taux d’enregistrement sur les listes électorales a connu une augmentation. En 2016, 13,1 millions des Hispaniques pourraient voter contre 11,2 millions en 2012. Ainsi, en Floride, près de 600 000 Latinos ont voté de manière anticipée, représentant 14 % de l’électorat, contre 260 000 en 2008 (9,6 % de l’électorat). Le candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, a critiqué samedi la présence du rappeur Jay Z. à un meeting de son adversaire démocrate la veille, à Cleveland, dans l’Ohio. Le magnat de l’immobilier a assuré qu’il n’avait pas besoin de vedettes pour remplir ses salles de meeting, tout en dénonçant le langage de l’artiste.

Une enquête ouverte sur la Fondation Trump

Le procureur général de l’Etat de New York, Eric Schneiderman, a annoncé, le 13 septembre, avoir ouvert une enquête sur la fondation de Donald Trump, évoquant des soupçons d’«irrégularités» au sein de l’organisation caritative.

La Fondation Trump doit faire face à une série d’accusations embarrassantes, dont celles du Washington Post selon lesquelles le prétendant à la Maison-Blanche n’a pas versé de dons à sa propre structure depuis 2008. Le journal a par ailleurs soulevé l’achat, par D. Trump, d’un portrait de lui-même pour 20. 000 dollars (17. 800 euros), avec des fonds initialement dévolus à des fins caritatives. La Fondation Trump a également versé, en 2013, 25. 000 dollars (22. 200 euros) de don à l’association chargée de la campagne de réélection de la procureure générale de la Floride, Pam Bondi, républicaine. Un don évidemment illégal, une fondation ne pouvant financer des activités politiques. Ce don pose également problème, puisqu’il coïncide avec la décision de Mme Bondi de ne pas engager de poursuites contre le magnat de l’immobilier dans l’affaire de la Trump University. Un différentiel qui, selon The New York Times, correspond à la marge d’erreur du sondage (plus ou moins trois points). D’après les sondages, la candidate démocrate reste en tête chez les femmes et les minorités. Elle devance également son adversaire chez les Blancs diplômés du supérieur, «un électorat historiquement acquis aux républicains», souligne The New York Times. Trump, en revanche, reste majoritaire (55 %) chez les Blancs non diplômés. Des disparités qui mettent en lumière l’existence d’un «large fossé de classes» entre les deux candidats.

Enfin, le 45e président (e) des États-Unis sera… connu (e) dès le dépouillement du 8 Novembre 2016 après le vote des grands électeurs. Puis, il ou elle sera réellement investi (e) le 20 janvier 2017 lors de l’Inauguration Day. Le chef d’État américain est désigné au suffrage universel indirect après de nombreuses étapes électorales.

A.S.