Dattes: Une récolte d’un million trois cent mille attendue

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Prévision exceptionnelle. La récolte nationale de dattes cette année  avoisinerait un million trois cent mille tonnes, toutes variétés confondues.

C’est ce que nous a indiqué, ce lundi, l’ancien directeur de l’Office national de la datte, Ali Djoudi Ali.Contacté, celui-ci a souligné que la production au titre de la saison écoulée n’a pas dépassé un million deux cent mille  tonnes. Il a expliqué ce rebond par les différents programmes de développement mis en place par l’Etat, au titre de plans de soutien et de développement de cette filière stratégique. Selon lui, les mécanismes de soutien en place ont  fortement  contribué au renforcement du rendement de la récolte des dattes. «Ces mécanismes ont eu pour effet d’encourager le développement de cette filière et l’augmentation du rendement de la production dattière», a-t-il dit.  Il a aussi expliqué que les producteurs commencent à s’y intéresser davantage, notamment après la hausse des prix des dattes sur le marché qui leur a donné une sorte d’envie pour produire aussi bien quantitativement que qualitativement. Il a fait remarquer que la filière est devenue une source de revenus pour de nombreuses familles des wilayas du Sud.Djoudi a souligné que la wilaya de Biskra table sur une production de 400.000 tonnes. Il a précisé que la variété de dattes Deglet Nour représente 60% du total de production tandis que le reste de la se répartit sur les autres variétés, dont El Ghers (pâte dattière) et Degla Beïda (datte blanche). Il a fait savoir que la cueillette a déjà commencé pour certaines variétés dites précoces, notamment El Ghers (pâte dattière), Degla Beïda (datte blanche) et El Mesh. Là encore, il prévoit de bons rendements. Toutefois, notre interlocuteur n’a pas omis en garde contre la cueillette prématurée qui aura un impact sur l’image de la datte algérienne et le risque également d’affaiblir les palmeraies pour les prochaines années et, par conséquent, d’en baisser les rendements.«Il y a tendance à récolter prématurément. Je me demande pourquoi ? Il n’y a aucun risque sur la production. Les conditions climatiques sont favorables. Nous n’avons pas de pluie. Le suivi phytosanitaire et le traitement préventif contre les parasites ravageurs de la production des dattes est pleinement assuré. Je dirais qu’il n’y a aucune maladie qui menace le palmier-dattier et donc la production. Nous devons absolument attendre fin octobre pour commencer la récolte. Il n’y a aucune raison de la faire maintenant excepté pour les variétés précoces suscitées», a-t-il souligné. Djoudi a rappelé que dans le cadre la  stratégie nationale visant à protéger le palmier-dattier, des parasites  afin d’améliorer la production et la qualité des dattes algériennes ainsi que la préservation du palmier, une vaste opération préventive de lutte contre ces parasites de  Boufaroua (araignée minuscule) et Myeloïs (ver de la datte) a été lancée en juillet et août  derniers et qui a touché le patrimoine phœnicicole national, notamment les  palmiers-dattiers productifs des palmerais des wilayas  productrices.Par ailleurs, il a estimé nécessaire, voire urgent de prendre en charge le volet de la commercialisation où il a relevé un manque d’organisation flagrant. Il a recommandé la mise en place d’un organisme qui aura la tâche d’accompagner les exportateurs. Selon lui, les producteurs doivent se concentrer uniquement sur la production. Enfin, notre interlocuteur a regretté que le volume des exportations des dattes soit en deçà du potentiel. «Notre pays a tous les moyens possibles pour augmenter ses exportations. Nous pouvons produire plus et mieux. Nous avons environ 300 variétés particulièrement le produit Deglet Nour, dont la réputation n’est pas facile à démontrer, à faire accéder aux marchés internationaux et à s’imposer sur les tables des consommateurs nationaux», a-t-il conclu.

M.T / Ag