22ème congrès mondial du pétrole (Istanbul): Guitouni et le SG de l’Opep s’entretiennent

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Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni,  s’est entretenu mardi à Istanbul (Turquie) avec le secrétaire général de  l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohamed Barkindo,  en marge de la tenue du 22ème congrès mondial du pétrole.

Lors de cette rencontre, les deux parties ont abordé l’évolution des  marchés pétroliers et le niveau de conformité des pays Opep et non Opep.  A cet effet, les deux responsables « ont manifesté leur satisfaction quant  à l’engagement des pays Opep et non Opep de son conformer pleinement aux  ajustements respectifs de production en vue d’accélérer la stabilisation du  marché mondial du pétrole ». Par ailleurs, MM. Guitouni et Barkindo ont évoqué l’agenda des travaux de  la prochaine réunion du Comité ministériel de suivi de l’accord de l’Opep  (JMMC), prévue fin juillet à Saint Pétersbourg (Russie), ainsi que les  conditions actuelles de production.  Pour rappel, le comité JMMC est chargé non seulement du contrôle de  l’application de l’accord Opep-non Opep mais aussi de formuler des  propositions sur les actions à prendre face à d’éventuels changements dans  le marché mondial du pétrole. L’Opep et des pays producteurs non membres de l’Opep avaient décidé en mai  dernier à Vienne (Autriche) de prolonger de neuf mois jusqu’à fin mars 2018  l’accord de réduction de la production entré en vigueur au début de  l’année. Cette réduction reconduite est de 1,8 million de barils par jour (mbj),  composée de 1,2 mbj de l’Opep et de 600.000 mbj de pays hors-Opep. La 22ème édition du Congrès Mondial du Pétrole a entamé ses travaux lundi  à Istanbul en présence du ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni,  accompagné dune délégation composée de hauts cadres de son ministère et de  Sonatrach.  En marge de ce Congrès, M. Guitouni a également eu une entrevue avec le  P-dg du groupe français Total, Patrick Pouyanné, avec qui il a des discuté  des projets en cours entre Total et Sonatrach, ainsi que des opportunités  d’investissement et de partenariats futurs aussi bien dans l’amont que  dans l’aval pétrolier. Il a aussi rencontré le ministre libanais de l’Energie et de l’eau, Cesar  R. Abi Khalil, avec qui il a été abordé les relations bilatérales et les  opportunités d’investissements, notamment dans l’exploration et l’offshore.

L’AIE prévoit une reprise des investissements

Les investissements dans l’amont pétrolier et gazier devraient augmenter de 6% cette année à 460 milliards de dollars, selon l’Agence internationale de l’énergie, dans son rapport annuel sur les investissements dans l’énergie. L’Agence compare la reprise de l’investissement, après une chute de près de 50% depuis 2014, à « la lumière au bout du tunnel ». Selon l’agence, les résultats du premier trimestre 2017 montrent une « amélioration significative de la trésorerie disponible de la plupart des grandes compagnies pétrolières et gazières, qui ont fait d’énormes efforts pour réduire leurs coûts ces deux dernières années. Et c’est au Moyen Orient que les coûts de production sont les plus faibles au monde, à l’instar d’ailleurs des coûts dans le gaz de schiste aux Etats-Unis. Cependant, ce n’est pas pour autant que le prix du pétrole a connu des hausses, au contraire. L’AIE explique que les « les prix du pétrole étant tombés sous la barre des 45 dollars le baril mi-juin, il y a une réelle possibilité pour que les compagnies pétrolières ne réalisent pas complètement leurs programmes d’investissements ».

Baisse de 12%

D’autre part, l’agence constate que les compagnies pétrolières se concentrent désormais sur des projets au cycle de développement court, assurant un retour sur investissement plus rapide, et pour les majors, sur des projets complexes où elles ont une vraie valeur ajoutée technique. Elle en veut pour preuve que l’année dernière les découvertes de pétrole conventionnel ont baissé de moitié à 2,4 milliards de barils, « un déclin d’autant plus dramatique que 2015 avait déjà vu le plus bas niveau de découvertes depuis 1952 ».Au total, les investissements mondiaux dans l’énergie, tous secteurs confondus, ont baissé de 12% l’an dernier à 1.700 milliards de dollars. La hausse des dépenses dans l’efficacité énergétique (+9%) et dans les réseaux électriques (+6%), n’ont pas compensé, loin s’en faut, la baisse dans le pétrole et le gaz et la production d’électricité (-5%).