Sahara occidental: Le président sahraoui s’entretient avec le SG de l’ONU et l’informe des tentatives visant à faire dévier le processus de paix

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Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, s’est entretenu, ce lundi à New York, avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans le cadre du dialogue permanent entre la partie sahraouie et le secrétariat général de l’instance onusienne.

Selon l’Agence de presse sahraouie (SPS), les discussions qui se sont déroulées au siège des Nations unies, ont porté sur une série de questions d’intérêt commun, notamment l’état et les perspectives du processus de paix parrainé par les Nations unies au Sahara occidental et les moyens de le relancer et d’accélérer le parachèvement de la décolonisation au Sahara occidental. Le Président Ghali a évoqué, dans ce sens, les circonstances ayant conduit les parties au conflit, à savoir le Front Polisario et le Royaume du Maroc, à accepter le plan de règlement ONU-OUA de 1991, approuvé à l’unanimité par le Conseil de sécurité, dans l’objectif de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, comme tous les peuples et territoires colonisés. Après avoir abordé les obstacles dressés par l’Etat d’occupation sur la voie de la tenue d’un référendum d’autodétermination, M. Ghali a insisté sur «le rejet par la partie sahraouie du mutisme des Nations unies face aux pratiques dangereuses et provocantes de l’Etat d’occupation dans les territoires sahraouis occupés, pratiques commises au vu et au su de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)», selon SPS. Il a également exhorté le secrétaire général des Nations unies ainsi que le Conseil de sécurité à «la nécessité d’appeler les choses par leurs noms et de tenir l’Etat d’occupation entièrement responsable de la violation du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020, ayant mené à une escalade dangereuse et torpillé les efforts pacifiques de l’ONU, fragilisant ainsi la sécurité et la stabilité dans la région». Le président sahraoui a évoqué les tentatives visant à faire dévier le processus de paix et à le mettre hors du cadre légal, en introduisant des termes vagues tels que «réalisme» et «pratique» dans les résolutions du Conseil de sécurité. Il a souligné, à ce propos, que «la partie sahraouie rejette catégoriquement cette orientation dangereuse, qui ne fera qu’encourager l’Etat marocain à persévérer dans l’occupation militaire illégale de parties de notre territoire national, en violation flagrante de la Charte des Nations unies et des principes du Droit international». Le peuple sahraoui qui n’est pas «un partisan de la guerre», a consenti tous types de concessions et de sacrifices pour faire avancer le processus de paix à même de lui permettre d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, en toute liberté et démocratie, a martelé le président sahraoui. Et de rappeler, à cet égard, l’engagement de la partie sahraouie à coopérer avec les efforts du secrétaire général et de son envoyé personnel au Sahara occidental en vue de décoloniser la dernière colonie en Afrique. Le Président Ghali a, à ce propos, soutenu que le peuple sahraoui «demeure fortement attaché à ses droits et aspirations nationales, qu’il défendra sans compromis et par tous les moyens légitimes garantis par la Charte de l’ONU et l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA)». Pour sa part, le SG de l’ONU, Antonio Guterres a affirmé l’attachement de son instance au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, mais aussi à poursuivre l’action pour sa mise en œuvre conformément aux décisions de l’ONU, souhaitant voir les efforts de son envoyé personnel au Sahara occidental aboutir à une solution durable au conflit, ajoute la même source. Ces discussions se sont déroulées en présence de la secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix à l’ONU, Rosemary DiCarlo, de l’envoyé personnel du SG des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, de la sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, Martha Pobee et de grands responsables au sein du Secrétariat des Nations unies et de l’Administration des affaires politiques et de consolidation de la paix. Du côté sahraoui, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordonnateur avec la MINURSO, Mohamed Sidi Amar et le conseiller de la représentation du Front à l’ONU, Ma El Ainine Salama étaient également présents.

Conférence sur la décolonisation du Sahara occidental à Genève

Le processus inachevé de décolonisation du Sahara occidental sera au centre d’une conférence qu’organisera le Groupe de soutien de Genève pour le Sahara occidental, mercredi à Genève. Cette rencontre, qui se tiendra en marge de la 54e session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies dont les travaux ont débuté, lundi à Genève, réunira diplomates, parlementaires et experts sous le thème «Décolonisation du Sahara occidental : responsabilités et devoirs historiques», selon les organisateurs. Seront, notamment présents, le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès des Nations unies et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, le représentant permanent du Zimbabwe auprès de l’ONU à Genève, Stuart Comberbach, l’historien et ingénieur en investigations au Centre national pour la recherche scientifique de Tours (France), Francesco Correale, ainsi que la Sahraouie Teslem Andala Ubbi, nouvellement élue au Parlement espagnol. Parmi les invités, figure également le professeur en droit international dans des universités en Espagne, Argentine, Uruguay et au Mexique et ancien employé au Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme, Carlos Villan-Duran. Créé en 2017 et composé de 15 Etats amis du Sahara occidental, le Groupe de soutien de Genève a déployé des efforts intensifs à plusieurs niveaux pour mettre la lumière sur les droits du peuple sahraoui et les graves violations dont il est victime, ainsi que sur le pillage de ses ressources naturelles.