Cherté des fruits et légumes: Quand la mercuriale se déchaîne 

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Les prix des fruits et légumes s’envolent, depuis quelques semaines. Pourtant en été, les produits de saison, comme la pastèque et la poire, sont généralement à la portée des consommateurs.

Ce n’est pas le cas ces jours-ci, à en croire plusieurs d’entre eux qui relèvent avec beaucoup de dépit une hausse sans précédent. Ils redoutent, même, la persistance de cette situation qui affaiblit davantage le pouvoir d’achat. «Tous les prix des fruits, légumes mais aussi des viandes blanches et rouges sont inaccessibles», fulmine une sexagénaire rencontrée au marché Ferhat-Boussad (ex-Meissonnier). «Les prix de tous les produits de large consommation ont connu une hausse», indique-t-elle. Le kilo de haricots est cédé entre 350 et 450 DA, alors qu’il était à 100 DA en début de la saison. S’agissant des prix des fruits, ils sont tout aussi inabordables. Poires, nectarines, pêches, pommes ne  retombent pas au-dessous de 500 DA. Le raisin est proposé entre 250 et 450 DA/kg, le melon à 140 DA, la figue entre 600 et 700 DA/kg. «Nous n’avons jamais connu une telle hausse des prix des fruits de saison. Avec la baisse du pouvoir d’achat, nous nous contentons du strict minimum», confie une dame  rencontrée à la sortie du marché Rédha-Houhou à Alger centre. Cette tendance haussière est constatée même chez les vendeurs ambulants. Pour le secrétaire général de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hazab Benchohra, hormis les cultures sous serre des haricots et de la laitue, rien ne justifie cette spirale des prix. «Les  températures caniculaires enregistrées il y a quelques ne peuvent justifier des augmentations qui pèsent lourd sur des ménages», soutient-il.  A l’en croire, la situation touche surtout les grandes villes où, reconnaît-il, «le marché des fruits et légumes est soumis à la loi des spéculateurs». Pour le responsable, en l’absence de facturation, il est impossible de déterminer les marges bénéficiaires des commerçants de détail. «Certains d’entre eux ne se contentent pas d’une petite marge et veulent compenser les pertes subies lors de la crise de la Covid-19», explique-t-il. Les détaillants, eux,  s’en lavent les mains, rejetant la responsabilité sur les grossistes. «L’instabilité des prix enregistrés depuis quelques semaines est le résultat de la spéculation des vendeurs au niveau des marchés de gros», assure un vendeur de fruits et légumes. Pour lui, la facturation est le seul moyen de garantir une  traçabilité. «Autrement, il est impossible de maîtriser le marché», assène-t-il. «Les prix dans les marchés de gros ne sont pas soumis à la loi de l’offre et la demande, mais fixés en fonction de la relation personnelle entre grossistes et détaillants», poursuit-il. «Aujourd’hui, un  grossiste m’a vendu des  haricots à 200 DA/kg et à un autre  commerçant, il a exigé 300 DA. Rien que pour la vente de ce légume, un grossiste m’a déclaré qu’il gagne 600.000 DA par jour», raconte-t-il. «Pis, un  vendeur m’a proposé de facturer le même légume à 120 DA alors qu’en réalité, il va me le vendre à 300 DA/kg», s’indigne un autre détaillant. En attendant, les consommateurs sont les seules victimes de pratiques peu scrupuleuses.