Niger: La transition annoncée par l’homme fort du régime militaire manque de projet politique»

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Le général Abdourahamane Tiani, l’homme fort du régime militaire au pouvoir au Niger a affirmé que la transition ne durerait pas plus de trois ans. Promettant un dialogue national chargé de formuler de nouvelles propositions, il a également mis en garde contre une éventuelle intervention militaire.

Les dialogues nationaux inclusifs, c’est ce que proposent au fond tous les putschistes. C’était la même chose au Tchad, en Guinée… Cela fait partie du répertoire de l’arnaque politique, qui consiste à faire croire qu’on dialogue alors que ce n’est pas du tout le cas. L’idée est de faire sortir de ce dialogue une sorte de feuille de route qui sera la feuille de route de la transition de trois ans que le général Tiani essaye de s’octroyer à lui-même. Vu que cette transition n’a pas de projet politique, il faut lui en trouver et meubler cet empire du vide. Donc voilà, on peut s’attendre à des déclarations comme une nouvelle Constitution par exemple.

La frontière fermée au nord du Nigeria, avec le Niger provoque incompréhension et désœuvrement

Le Niger partage une frontière de quelque 1500 kilomètres avec le Nigeria. Les conséquences du putsch du 26 juillet affectent directement cette immense région frontalière où les populations ont, depuis des siècles, des liens familiaux, sociaux ou économiques. La frontière entre le Nigeria et le Niger a été fermée dans la foulée du coup d’État mené le 26 juillet 2023 à Niamey contre le Président Mohamed Bazoum. Depuis, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a également prononcé des sanctions contre le Niger. Une situation mal vécue dans le Nord nigérian, frontalier. La population déplore les mesures du bloquage économiques et sociales au point qu’ils ne peuvent pas aller voir leurs familles. «Rien ne marche, on est en train de manger ce qu’on a récolté depuis, parce que le Niger a totalement sécurisé sa frontière et le Nigeria aussi». Dès que tu ne prends pas la voie légale, tu prends des risques. On a vraiment peur. Nous, ce qu’on veut, c’est un terrain d’entente pour les relations socialement et économiquement avec les autres pays membres de la Cédéao, que ça soit stable à 100%, comme avant».