61e fête de l’indépendance: Une histoire millénaire de lutte pour les libertés

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L’Algérie  a fêté le 5 juillet 2023, 61 années d’indépendance politique. Cependant, ce serait une erreur de ne relater que 61 années de  juillet 1962 à  juillet 2013 pour comprendre la situation tant politique, sociale, économique que culturelle de l’Algérie, car l’histoire d’une nation ne se découpe pas en morceaux.

  D’où vient ce terme Algérie ? L’étymologie du nom en arabe, Al-Djaza’ir, rattache le nom aux îles qui faisaient face au port d’Alger à l’époque et qui furent rattachées à sa jetée actuelle.  Le terme d’île pourrait selon des géographes musulmans du Moyen Âge désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie. En ce qui concerne Mezghenna, Tassadit Yacine rapporte l’hypothèse d’une forme arabisée d’Imazighen, donnant au pays le nom originel Tiziri At Imezghan, «Ziri des Berbères». Une autre étymologie situe son origine dans le nom de Ziri Ibn Menad Djezaïr alors de Dziri du berbère Tiziri. L’appellation Algérie provient du nom de la ville d’Alger qui dérive du catalan Aldjère lui-même tiré d’Al-Djaza’ir, nom donné par Bologine Ibn Ziri, fils du fondateur de la dynastie Ziride, lorsqu’il bâtit la ville en 960 sur les ruines de l’ancienne ville au nom romain Icosium, Djaza’ir Beni Mezghenna. Le nom en français, Algérie, utilisé pour la première fois en 1686 par Fontenelles pour qualifier la Régence d’Alger, est officiellement adopté le 14 octobre 1839 afin de désigner ce territoire faisant partie de la Côte des Barbaresques.

  Ainsi, l’Algérie, dans sa préhistoire, est d’essence berbère et selon une version fréquente aurait le sens d’Homme libre, de rebelle. Les Berbères sont un ensemble d’ethnies autochtones d’Afrique du Nord qui occupaient, à une certaine époque, un large territoire qui allait de l’Ouest de la vallée du Nil jusqu’à l’Atlantique et l’ensemble du Sahara. Ils y fondèrent de puissants royaumes, formés de tribus confédérées. Connus dans l’Antiquité sous les noms de Maures, ou encore Numides, l’Algérie a connu  la période des Numides à la période romaine,  la période du kharidjisme à la dynastie des Almohades, la dynastie des Hammadite  et des Almoravide avec  la dominance de l’Islam sunnite,  religion de paix et de tolérance, loin de  toute forme d’extrémisme ;   l’occupation espagnole et ottomane, la colonisation française suivi d’une longue résistance de l’Emir Abdelkader au nationalisme algérien  jusqu’au déclanchement de la guerre de libération nationale au 1er Novembre 1954, et l’indépendance politique où  lors du référendum d’autodétermination de l’Algérie où les électeurs ont eu à se prononcer par «Oui» ou par «Non» sur la question suivante : «Voulez-vous que l’Algérie devienne un État indépendant, coopérant avec la France dans les conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962.» Le «Oui» l’emporte par 99,72 % (5 994 000 sur 6 034 000 votants et 530 000 abstentions).  La France reconnaît l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet et celle- ci est proclamée le 5 juillet 1962.

Aussi depuis de longs siècles, une conscience nationale algérienne s’est forgée, malgré bon nombre de péripéties tout au long de son histoire.  La jeunesse a besoin de connaître son histoire, très riche, qui ne saurait se limiter à la période contemporaine . Comment ne pas souligner avec force, l’importance du devoir de mémoire notamment entre l’Algérie et la France afin de dépasser les faux préjugés, d’établir la vérité afin d’éviter que certains instrumentalisent l’histoire à des fins politiques. Maintenant ,en ce mois de juillet 2023, il s’agit  afin de préparer l’avenir qui est la relance socioéconomique sans laquelle, en ce XIe siècle, aucune Nation ne peut peser dans les relations internationales.

«Bien informés, les Algériens sont des citoyens, mal informés, ils deviennent des sujets»

  Gloire à  nos martyrs, qui se sont sacrifiés pour une Algérie prospère, où serait bannie l’injustice, une Algérie fondée sur l’Etat de droit, la démocratie tout en tenant compte de son anthropologie culturelle.

A. M.